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Stratigraphie du Marduel (Saint-Bonnet-du-Gard) m Les niveaux des Ilème et 1er s. av. n. è. sur le Chantier Central par Michel PY* et Denis LEBEAUPIN** avec la collaboration de Jean-Claude BESSAC*. Claire- Anne de CHAZELLES* et Henri DUDAY*** Résumé - Après la présentation de la chronologie générale du Marduel à travers les sondages préliminaires (voir le tome 5,1982, p. 5-32) et de l'occupation du site durant l'Antiquité tardive (voir le tome 7, 1984, p. 111-110), ce troisième article amorce la publication systématique des vestiges protohistoriques de la fouille principale (du changement d'ère au Bronze final). Les auteurs analysent les données stratigraphiques et architecturales, puis le mobilier correspondant selon un découpage en phases chronologiques. Plusieurs habitations sont étudiées d'un point de vue morphologique et technologique (des chapitres abordent les techniques mises en oeuvre liées à l'usage de la pierre, de la terre, . . . ). Il en va de même pour les ruelles avoisinantes et le tronçon de rempart archaïque doublé. (Mots-dés : Habitat de hauteur, Fortification, Technologies architecturales, Céramiques, Métaux, Ostéologie humaine, Age du fer, Epoque hellénistique, Le Marduel, Languedoc oriental) The stratigraphy of Marduel (Saint-Bonnet-du-Gard) III - The levels of the 2nd and 1st cent. B.C. in the "Central Sector" Abstract - After the publication of the general chronology established from preliminary test excavations (see volume 5, 1982, p. 5-32) and ofthe Late Antiquity occupation (see volume 7, 1984, p. 111-119), this third article begins the systematic publication of the prehistoric material from the main excavation (from the turn of the Christian era to the Late Bronze Age). The autors analyse the stratigraphical and architectural data, and then the material according to chronological patterns. Several houses are studied from a morphological and technological point ofview (chapters debate of techniques employed in the use of stone, earth. . .). The same method is applied for the study of the neighbouring streets and the section of the archaic rampart. (Key words : Hill-fort, Fortification, Architectural technologies, Potteries, Metal, Human osteology, Iron Age, Hellenistic period, Le Mar duel, Eastern Languedoc) 1. Introduction La présente publication prend la suite de deux précédents articles qui ont concerné les sondages préliminaires menés sur l'oppidum du Marduel, à Saint-Bonnet-du-Gard (1), et les fosses du Vème s. de n. è. fouillées dans le Chantier Central (2). On trouvera ici l'analyse des niveaux des Documents d'Archéologie Méridionale, 9, 1986, p. 9-80 Ilème et 1er s. av. n. è. (et de quelques documents du début du 1er s. de n. è.) rencontrés dans le même Chantier Central, ouvert sur les deux terrasses qui dominent immédiatement le Gardon, sur la pente orientale du site (3). Les restes d'habitat étudiés dans cet article appartiennent aux dernières phases de l'occupation de l'oppidum protohistorique, dont les sondages préliminaires avaient montré qu'elle s'étendait du Bronze final nib aux premiè- 10 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. res années de notre ère, et qu'elle était suivie, sur la colline du moins, d'un long hiatus jusqu'à la réoccupation du Vème s. (4). Nous en fournirons l'analyse par phases chronologiques (5), dans l'ordre du temps, le numéro de chaque étape comportant un nombre en chiffres romains correspondant au siècle (successivement II et I) et une lettre désignant la phase dans le siècle. Cette méthode permettra un suivi de la numérotation lors de l'étude des phases antérieures de l'occupation du site, qui sera donnée dans de prochaines livraisons (6). Les fouilles du Chantier Central concernent un quartier de l'habitat protohistorique appuyé à un rempart, qui borde la pente orientale de la colline: nous verrons que cette enceinte, créée à la fin du Vlème s. av. n. è., est restaurée au Ilème s. Les habitations des Ilème et 1er s. se répartissent en îlots séparés par des rues et des ruelles, certaines salles étant à cette époque appuyées au parement intérieur de la B-C-D-E-F Fig. 1 - Plan général du Chantier central avec figuration de l'ensemble des structures bâties et indication des zones et des secteurs de fouille. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL PHASES DATES ! NATURE IC j vers +10 I Destruction i +10 -25 ! Occupation -25 IB IA II B DIAGRAMME Ouest -Est ï j Destruction | agricole 0 -25 -75 Réaménagement Construction -75 -100 Occupation -100 Réaménagement 100 175 LU] II A -200 3A 5A 7A-7F At Occupation Construction -175 -200 16 1A ) Occupation -75 11 Aw L_ Destruction Occupation Construction Fig. 2 - Diagramme stratigraphique des niveaux des Ilème et 1er s. av. n.è. selon une coupe ouest-est (zones 17, 15 et 16). courtine (7). Chaque pièce ou tronçon de rue est identifié, au niveau des structures les plus récentes, par un numéro de zone comportant deux chiffres (de 02 à 16), les divisions ultérieures de chaque zone (en général lors de l'apparition d'une nouvelle structure bâtie) se faisant par adjonction d'un chiffre à droite du numéro de zone. Par exemple, la zone 10 sera ensuite divisée en secteurs 101 et 102, le secteur 101 devenant lui-même 1011 et 1012 lors d'une seconde division. Dans ce système, les deux premiers chiffres de tout numéro de secteur renvoient à la zone de départ. La stratigraphie de chaque zone et secteur est numérotée en continu (de 1 à n) de haut en bas. Les murs et autres structures bâties sont numérotés par des lettres (une cule de a à z, puis une majuscule et une minuscule à partir de Aa). Les niveaux d'habitat des Ilème et 1er s. av. n. è. présentement publiés concernent, du nord au sud, les zones d'habitation 12 (puis le secteur 122), 11, 10 (puis les secteurs 101 et 102), et 16; une zone d'activité extérieure : 15 ; les rues et ruelles 121, 13, 14 et 17; et un sondage sur le rempart du Ilème s., numéroté 06 (secteurs 061 et 062) g Trois points de méthode encore : la complexité des structures d'habitat, empilées et souvent imbriquées les unes aux autres, et des stratigraphies résultant de ces fréquents remaniements, a rendu nécessaire, lors de la mise en phase, l'élaboration de nombreux diagrammes de synthèse. M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 12 PHASES DIAGRAMME Ouest -Est Occupation Réaménagement Fig. 3 - Diagramme stratigraphique des niveaux des Ilème et 1er s. av. n. è. selon une coupe ouest-est (zones 13, 10 et 1 1). Nous donnons en illustration (fig. 2 à 6) les cinq schémas les plus parlants, correspondant à deux coupes sud-nord et trois coupes est-ouest du Chantier Central, où sont figurées, selon un principe suffisamment connu aujourd'hui pour qu'il soit inutile de l'expliquer (8), les principales relations stratigraphiques de chaque zone (indiquée par des grands chiffres) et toutes les relations que l'on peut établir d'une zone à l'autre dans les limites des périodes envisagées ici. On y trouvera également la liste des niveaux (petits chiffres pleins et éventuellement lettre), des surfaces, individualisées lorsqu'elles présentent des traces d'utilisation (petits chiffres creux) et des structures bâties (lettres italiques) de chaque phase dans chaque zone, les datations correspondantes et des indications sur la nature des différentes étapes fonctionnelles qui constituent chaque phase. Deuxième point : le traitement du mobilier. Du fait du nombre de couches archéologiques fournies par le Chantier Central pour les seuls Ilème-Ier s., il s'est avéré impossible de donner le détail du contenu de chacune d'elles. Le mobilier sera donc traité globalement par phase, étant donné que les comptages de céramiques sont fournis en annexe dans un tableau détaillant la composition de chaque couche (fig. 64), et que, pour tous les objets figurés, les références topographiques et stratigraphiques sont indiquées à côté de chaque dessin (sous la forme zone / couche). Pour chaque phase, on trouvera une statistique globale des céramiques STRATIGRAPHIE DU MARDUEL PHASES DATES Destruction agricole 0 IC IB IA II B II A NATURE vers +10 Destruction antique +10 -25 Occupation -25 Réaménagement -25 -75 Occupation -75 Construction -75 -100 Occupation -100 Réaménagement -100 -175 Occupation DIAGRAMME Ouest -Est 13 ÏÀ 4 12 3-4 SA 2A 3 11221 IÏ2Ï D Ah 8ETa 8AJ nL Construction -175 -200 Occupation Construction 8A 11 12 13 11 10 15A i 15B i 15C i 15D i 12 -175 «■m*:*:*:*:* -200 : ra^^ 13 IS 13 141 15 Aa ISA Fig. 4 - Diagramme stratigraphique des niveaux des Ilème et 1er s. av. n. è. selon une coupe ouest-est (zones 13 et 12). (sous la forme d'un tableau normalisé), une description des principales formes qu'elles présentent et une liste exhaustive des autres objets (9). Remarque importante : les mobiliers contenus dans des niveaux repris en remblai au début d'une phase, lors d'une construction, mais appartenant typologiquement à la phase antérieure, seront systématiquement comptabilisés dans cette dernière. Par ailleurs, les mobiliers résiduels ou les intrusions accidentelles présents dans des niveaux de datation nettement différente ne sont pas pris en compte dans la statistique générale, mais analysés à part sous la rubrique Intrusions. Enfin, pour ce qui concerne l'architecture, on trouvera en note pour chaque mur une description rapide de ses caractères et de sa composition, l'ensemble des données sant en fin d'étude l'objet de synthèses, d'une part sur les techniques de construction (10), d'autre part sur les traces de taille de pierre. 2. La Phase HA (début du Ilème s. av. n. è.) 2. 1 . ETAT DES LIEUX A LA FIN DU même s. Avantd'aborder l'étude des zones occupées au début du M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 14 PHASES DATES ! NATURE DIAGRAMME Sud-Nord i Destruction \ agricole 0 IC IB IA 12 vers +10 j Destruction j antique IA +10 -25 j Occupation 3 "■""" ** -25 | Réaménagement -75 i \ Occupation 1B IC 2C | Construction -75 -100 | _ '* Occupation | Réaménagement -100 SA IIP 122| As 4 — = — 2A -I S'A ri 7A-7F îoîl -75 3-4 4/ _^ 6 D 7 "se j G/ Ai Fig. 5 - Diagramme stratigraphique des niveaux des Ilème et 1er s. av. n. è. selon une coupe sud-nord (zones 15, 17, 14, 10 et 12). Ilème s., il convient de donner un aperçu de l'état des lieux lorsque cette phase commence, c'est-à-dire vers 200, ne serait-ce que pour pouvoir distinguer ce qui perdure de ce qui change ensuite. A cette époque, les principales lignes directrices de l'urbanisme du quartier que concerne le Chantier Central sont en place depuis plusieurs siècles déjà. A l'est du secteur concerné (fig. 1), le rempart, construit dans les dernières décennies du Vlème s. av. n. è., est toujours en élévation et continue déjouer un rôle important dans l'organisation de cette partie de l'habitat, puisque l'ensemble des îlots s'y alignent et que certaines maisons s'y appuient. A l'ouest, une rue très large (zones 17-13), de création ancienne également (Vème s.), suit l'axe de la tification, notamment son dessin convexe, sans cependant lui être parallèle, puisqu'elle converge vers lui en direction du sud. Entre cette rue et le rempart, on distingue trois pâtés de maisons. Nous en décrirons l'organisation générale à la fin du Illème s., du sud au nord. Au sud du Chantier Central, un premier îlot est appuyé à la fortification à l'est, et limité par la rue 17 à l'ouest. On en connaît partiellement deux maisons, correspondant au secteur 044 (dont les niveaux postérieurs au Illème s. sont détruits par les terrasses de culture modernes) et à la zone 16, séparées par le mur Az qui perdurera au Ilème s. De la façade de la maison 16 sur la rue 17, on connaît les tronçons Bw et fix. Cette façade ne survivra pas au delà du Illème s. i STRATIGRAPHIE DU MARDUEL PHASES DATES NATURE Destruction agricole 0 vers +10 Destruction antique +10 -25 Occupation -25 Réaménagement -25 -75 Occupation -75 Construction IA -75 -100 Occupation -100 Réaménagement II B -100 -175 Occupation -175 Construction IC IB II A 15 DIAGRAMME Sud-Nord 16 Bb 11 1 Da l 2C 12 i Db l ISA i 15B i 15C i 15D Destruction -175 -200 Occupation -200 Construction Fig. 6 - Diagramme stratigraphique des niveaux des Heine et 1er s. av. n. è. selon une coupe sud-nord (zones 16, 14, 1 1 et 12). Au nord, les deux maisons avaient une façade commune sur la rue 14 (mur Cb - Dg) qui sera détruite également à la fin du même s. Au nord de la ruelle 14, une second îlot d'habitation prend place entre le rempart et la rue 1 3, qui prolonge la rue 17 (fîg. 1). Cet îlot, comprenant les zones 101, 102, 11 et 1 13, de création ancienne, semble avoir été en grande partie inoccupé durant la deuxième moitié du Illème s. et avoir servi de zone d'épandage. Il est limité au sud par la façade Ca - Dd sur la rue 14, à l'ouest par la façade Bz sur la rue 13; au nord, le mur o mitoyen avec la maison 122 et le mur/ mitoyen avec 121 sont alors en grande partie détruits. A la limite septentrionale du Chantier Central, deux habitations existaient au Illème s., et étaient séparées par la ruelle 121, impasse de direction N.-S. : contre le rempart, l'habitation 022 dont on ne connaît qu'un tronçon de façade sur la ruelle 121 (mur z, le reste ayant été détruit par les terrasses de culture modernes ; entre cette ruelle et la rue 13, l'habitation 122, primitivement limitée par les murs Aa,o,AUtBd. Si donc, peu avant 200, deux maisons sont encore occupées au sud de la rue 14, toute la partie nord du quartier (zones 10, 11 et 12) semble désaffectée, du moins en tant que lieu d'habitat couvert. Les reconstructions des premières années du Ilème s. (phase IIA) vont donc marquer le début d'une réoccupation de cette partie de l'habitat M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 16 96 + 96 rue 1 4 _ -+- - - 95 95 94 94 93 P.-.- ;./.} ..'.v !---""■ 93 92 92 91 91 90 rue 17 90 89 89 + Z^i V^i D^W E + F tg. 7 - Plan de la maison 16 : état de la phase HA (début du Heine s. av. n. è.). 2.2. LA MAISON 16 DURANT LA PHASE HA Sur une couche de remblai (c.12) contenant du mobilier de la deuxième moitié du Illème s., et correspondant pour partie à l'étalement de ruines d'habitations antérieures, les murs sud, ouest et nord de la maison 16 sont rebâtis au début du Ilème s., selon un tracé proche de celui des maisons précédemment implantées dans la même zone, mais avec une situation parfois légèrement différente. Ces murs délimitent une habitation à une seule pièce dont le plan trapézoïdal est connu en entier (1 1), mais dont une partie de la surface a été perturbée par une fosse-silo du Vème s. de n. è. (12). Documentation - plan : fig. 7 ; stratigraphie : STRATIGRAPHIE DU MARDUEL fig. 8 ; diagrammes : fig. 2 et 6 ; vue générale: fig. 9. Au sud, la création du mur Au et de sa fondation Br ( 1 3) enterrée dans le remblai 12, établit une nouvelle limite de l'habitation, qui devait s'étendre davantage aux époques précédentes dans cette direction. A l'ouest, l'ancienne façade sur la rue 17, Bw - Bx, ayant été détruite et très largement épierrée, le nouveau mur, Bj - Bk (14), est construit en moyenne à 60 cm en retrait, selon un tracé parallèle. La base de ce mur n'est que partiellement enterrée dans la couche 12. Au nord, on connaît une partie du retour en angle droit de Bj le long de la ruelle 14 : mur Bn. A l'est enfin, le mur Az, qui est de construction plus ancienne, continue de fonctionner sans remaniement apparent. On ignore où se plaçait la porte d'entrée de cette maison; deux hypothèses sont possibles : soit la porte se situait au milieu de la façade ouest, à l'endroit où existe une lacune entre les tronçons Bj et Bk, et ouvrait sur la rue 17; soit elle était placée au milieu de la façade nord et ouvrait sur la ruelle 14. Lors de sa construction, la maison 16 est munie de deux aménagements intérieurs : une banquette dans l'angle nord-ouest, et un sol en partie construit avec apport de graviers. La banquette (fig. 7 et 10), située dans l'angle intérieur des murs By etBn, est construite en deux temps. Un premier bâti, Bp, en pierres non équarries liées à la terre, large de 0,65 m pour une longueur de 1,90 m, est construit sur le remblai 12 aplani. Un second muret, Bq, de même technique mais moins soigné, vient doubler le premier vers l'est, portant la largeur du tout à 1 m en moyenne. Les pierres sont disposées sur 2 lits, la hauteur de la construction avoi- 17 sinant 0,20 m. On constate qu'au nord, les deux murets sont partiellement liés au mur Bn, comme si tous deux avaient été bâtis en même temps que la façade septentrionale de la maison. Rien par ailleurs n'indique que Bq soit de beaucoup postérieur à Bp : on considérera donc cet ouvrage comme homogène. Dans toute la partie nord de la maison 16, les ir égularités de la surface supérieure du remblai 12 sont colmatées par une couche de petits galets de rivière, apportés du Gardon, liés par de la terre et noyant quelques pierres disposées à plat, le tout constituant le niveau 1 1. Cet apport, localement pelliculaire, peut atteindre une épaisseur de 10 cm dans les parties creuses. Il contient du mobilier très fragmenté (cf. fig. 64), dont 22 éclats de bracelets en verre, appartenant n° 12 et 13). à au moins trois pièces différentes (fig. 17, Le sol correspondant à l'utilisation de la maison durant la phase IIA (surface 10) est constitué soit, dans la partie nord de l'habitation, par la surface supérieure de la recharge de galets (c. 1 1), soit, dans la partie sud, par un niveau de terre battue (affleurement du remblai 12). L'articulation entre les deux secteurs dont le sol est aménagé de façon différente n'a pu être observée que très ponctuellement du fait de l'existence de la fosse tardive c. 2. Le sol 10 ne présentait que peu de traces de vie: une zone cendreuse sans restes de foyer caractérisés cependant - dans le coin sud-ouest de la salle, autour de laquelle étaient écrasés les tessons de plusieurs vases, notamment d'une urne non tournée (fig. 17, n° 3) ; quelques tessons épars dans la partie nord. Au sol 10 se rattache encore une petite fosse, située au sud de la banquette, et partiellement remplie de A B Fig. 8 - Stratigraphies des zones 15 et 16 (niveaux des Hème-Ier s. av. n. è.) d'ouest en est, selon les axes des carrés 93 (A) et 95 (B). 18 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. Fig. 9 - Vue générale des zones 15, 16 et 17 prise de l'ouest galets, qui a peut-être servi à caler un vase. Dans son état d'abandon, le sol 10 était donc relativement "propre", ce qui limite les observations de portée ethnographique. On peut néanmoins supposer que la partie sud et la partie nord de la pièce ont eu des utilisations différentes, la première correspondant plutôt à une aire d'activité (sol en terre bat- tue, traces de feu, vaisselle culinaire), la seconde peut-être à une zone de stockage (sol drainé par des galets, banquette, calage de vase). La nature des traces relevées à la surface du sol 10 exclut de toute manière que ce niveau rende compte d'une phase d'occupation longue, notamment à cause de l'absence de sédimentation du sol lui-même. En effet, c'est une couche de destruction qui recouvre immédiatement la surface 10 : ce niveau contient à sa base de nombreux fragments de briques crues de terre jaune ou grise, correspondant sans doute à l'élévation des murs de la maison 16 / phase IIA. 2.3. PROBLEME DE L'UTILISATION DES ZONES 101 ET 1 1 DURANT LA PHASE HA Fig. 10 - Banquette Bp-Bq de la maison 16 (phase HA, début du Ilème s.) appuyée au mur Bj ; vue prise de l'est. Aucun niveau d'utilisation des zones 101 et 1 1 ne peut être attribué à la phase IIA. Seule une petite fosse allongée dans la zone 101 (c. 11), creusée dans les couches IIA et 12 sous-jacentes, appartient à cette phase (fig. 11, A, à droite). Mais cette fosse, située à la base du mur h I x, qui se rattache à la maison voisine (zone 122), semble liée à sa construction (tranchée de fondation ?), comme pourrait l'indiquer le remplissage (pierres liées par une terre grise STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 14 A 101 19 en 122 2M 1213 B Fig. 11des- Stratigraphies l'axe carrés 8. des zones 10 à 14 : A / coupe sud-nord des zones 14 et 10 selon l'axe des carrés B ; B / coupe ouest-est des zones 13 et 12 selon sableuse). Par ailleurs, aucun mur ne limite, à cette époque, la zone 1 1 vers le nord, et aucun ne la sépare de la zone 101, au moins depuis le milieu du Illème s. Le problème de la destination de ces zones au début du Ilème s. ne peut donc être résolu en se fondant sur les données de fouille. En effet, un hiatus prend place entre les niveaux de remblai de la fin du Illème s. (zone 101, fosses 10 et 11A ; zone 11, couche 10) et les niveaux suivants (zone 10 1 , c. 9 et zone 1 1 , c. 9), qui appartiennent à la phase IIB, voire à la phase IA (cf. ci-après). Si des couches de la phase IIA ont existé, elles ont disparu lors des remaniements suivants. On peut aussi supposer que durant cette phase, les zones 101 et 11, non bâties durant les décennies précédentes, sont restées inoccupées. couche 17. Une nouvelle façade est construite au sud : mur h I x (15), exactement à l'aplomb du mur o. Les autres bases de mur limitant la salle 122, de création antérieure à 200, sont réutilisées, l'élévation en adobes étant probablement reconstruite. Telle qu'elle se présente alors, cette salle a un plan trapézoïdal et s'ouvre à l'est sur l'impasse 121(16). Documentation - plan : fïg. 12 ; coupe ouest-est : fig. 1 1, B ; diagrammes : fig. 4 et 5 ; vue générale : fîg. 13. 2.4. LA MAISON 122 DURANT LA PHASE HA Le sol 16 est composé de terre battue contenant un fin cailloutis et marqué par de nombreux charbons de bois. Il vient buter au sud contre la base du mur h I x, qui est en même temps enduit d'une couche d'argile jaune (fig. 14). Cet enduit, épais de quelques centimètres, pénètre profondément entre les pierres du mur; sa surface est lissée. Le sol livre les traces de trois foyers. Le plus important est situé contre le mur Bd, dans le carré A9 : il s'agit d'un foyer de A la fin du même s., la maison 122 est abandonnée, et son ancienne façade sud (mur o) est détruite. La couche de destruction correspondante (c. 17) passe par endroits au dessus du niveau d'arasement de ce mur. La maison va être réoccupée au début du Ilème s., après nivellement de la Le premier sol témoignant de cette réoccupation est établi immédiatement sur la couche 17 aplanie (sol 16). C'est peu après l'établissement de ce sol qu'on enterre, dans le remblai sous-jacent, le corps d'un nouveau-né (retrouvé en connexion anatomique partielle dans le carré Z7), inhumé sur le ventre, les genoux ramenés sous le tronc (voir ci-après, l'étude anthropologique par H. Duday). M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 20 D + E + F 97 X + Fig. 12 - Plan des habitations du quartier nord (zones 10, 11 et 12) : eut des phases HA et KB (Ilème s. av. n. è.). forme rectangulaire, construit avec une sole d'argile sans radier apparent. Deux foyers lenticulaires, avec cendres, se trouvent en outre l'un à l'ouest près du mur Al (carré Z7), l'autre plus au centre (carré B8), au dessus d'une petite dépression (fosse 16b : L : 20 cm, 1 :12 cm, profondeur : 8 cm) remplie de cendres, de cailloutis et de nodules d'argile cuite. Une autre fosse, dénommée 16a, est située à proximité (carré B7) : elle a la forme d'un rectangle allongé, de 75 cm de long pour 14 cm de large (fig. 12 et 13). Son remplissage est complexe : le fond est couvert d'une mince pellicule de cendres; puis viennent une couche d'argile rubéfiée, une nouvelle couche de cendres et de charbons de bois, le tout recouvert d'une autre couche d'argile brûlée. Dans les cen- STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 21 dres intermédiaires, on recueille de nombreuses petites scories de bronze en boules ou en plaquettes, deux fragments de corail ouvragés (ornements de fibule) (17), et 4 scories ferreuses. Cette structure a donc été utilisée pour une activité métallurgique à caractère domestique. A noter encore, sur le sol 16, dans le coin nord-est de la salle, la présence d'un lit de petites pierres correspondant peut-être aux restes d'une banquette basse (fig. 12, carré C8-9). De la suite de l'occupation de la maison 122 durant le premier quart du Ilème s. témoignent plusieurs sols successifs, dont l'accumulation constitue la couche 15 et le dernier état la surface 14 . La couche 1 5 se présente comme une suite de chapes pelliculaires d'argile jaune, verte, grise ou brune selon les cas, superposées, avec quelques niveaux intermédiaires de cendres, le tout formant une épaisseur de 5 à 12 cm. Dans cette couche, on recontre plusieurs foyers lenticulaires (charbons de bois, terre rougie, taches de cendres), notamment dans les carrés A7 et B7, au centre de la salle, et dans le carré A9, à l'aplomb du foyer construit du sol 16 (fig. 12). Le sol 14, construit avec de l'argile jaune, précède immédiatement un remaniement de la maison. Plusieurs observations montrent que l'occupation à laquelle appartiennent la surface 16, la couche 15 et la surface 14 fut continue, malgré les réfections périodiques du sol : outre la faible sédimentation séparant les chapes d'argile successives et l'activité suivie du foyer du carré A9, en témoigne la conservation de l'enduit du mur h I x durant toute cette phase (fig. 14). La rareté du mobilier recueilli sur les sols d'argile montre par ailleurs qu'ils étaient régulièrement balayés. Immédiatement au-dessus du sol 14, une puissante couche faite essentiellement de briques crues désagrégées (c. 13), accompagnées de pierres (c. 1 1 A), correspond à la destruction de l'élévation des murs lors d'une réfection de l'architecture de la maison 122 aux environs de 175 av. n. è. Le mobilier de ces couches est également rattachable à la phase IIA. Fig. 13 - Vue générale de la maison 122 au niveau du sol 16 (phase IIA, début du ïïème s.), prise du nord-est 2.5. LE PASSAGE 121 DURANT LA PHASE IIA Au début du Ilème s., le passage 121 est limité sur 3 côtés par une architecture de construction plus ancienne : à l'est par le mur z (fig. 1 1 , B), au sud par le mur / qui le sépare de la zone 1 1 (18), et à l'ouest par le mur Aa, façade de la maison 122(19). Deux niveaux de la stratigraphie de ce passage se rapportent à la phase IIA : la couche 18 A, essentiellement conservée dans la partie sud-est de la zone (fig. 12), est formée de pierres noyées dans une terre meuble et livre un maigre mobilier. Le surface 17 est un niveau de circulation, concrétisé, dans la partie nord du passage, par un sol de terre compactée, avec de nombreux charbons de bois et quelques tessons écrasés à plat. Vers le sud (carrés E6-7), huit dalles de pierre sont posées horizontalement sur ce sol et forment une sorte de pavage, peut-être pour colmater une zone meuble (fig. 15). Fig. 14 - Détail de l'enduit de terre recouvrant le parement intérieur du mur hlx dans la maison 122 (phase IIA, début du Ilème s.). 2.6. HIATUS DANS LA STRATIGRAPHIE DES RUES 13, 14 ET 17 Aucune couche archéologique ne correspond à la phase IIA - pas plus qu'aux phases IIB à IB - dans les rues 13, 14 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 22 et 17. Nous verrons que ce hiatus est dû à un abaissement général du niveau de ces voies de circulation à la fin du 1er s. av. n. è. Rien ne permet cependant de douter que ces rues existaient et fonctionnaient comme telles pendant toute cette période. 2.7. MOBILIER DE LA PHASE H A (vers 200 - 175 av. n. è.) 2.7.1. Statistique des céramiques Les fragments de céramique appartenant aux niveaux de la phase II A (20), au nombre de 1241 , se répartissent de la manière suivante : CATEGORIES cér. tournée fine : 148 (11,9%) amphores : 83 (6,6%) cér. non tournée : 951 (76,6%) doiiums : 59 (4,7 %) TYPES pseudo-ionien peint : 28 (18,9 %) petites estampilles : 4 (2,7 %) proto-campanien A: 4 (2,7 %) campanienne A : 80 (54 %) cér. commune jaune : 27 (18,2 %) céramique gauloise : 3 (2 %) mortiers massaliètes : 2 (1,3 %) massaliètes : 79 (95,2 %) italiques : 4 (4,8 %) urnes : 36 coupes : 24 couvercles : 12 2.7.2. Typologie des formes céramiques - Pseudo-ionien peint : 10 fr. de kylix à pâte grise (forme 26) (21), 1 fr. à bandes peintes, 1 bord de coupelle (forme 18), 1 anse bifide avec deux trous de réparation. - Petites estampilles : 1 bord de bol 27a (fig. 16, n° 4), 1 anse de kylix 42Bb (22). - Campanienne A :8 bords de bols 27b (fig. 16, n° 2 et 3), une coupelle de forme 25 (fig. 16, n° 1), 2 bords de bols 31,1 bord de patère 33b, 1 bord de kylix 42Bb (fig. 16, n° 5), 2 anses. - Céramique commune à pâte jaune : 2 fonds et 1 bord d'ampoule massaliète (fig. 16, n° 8), 2 bords d'olpés (fig. 16, n° 7), 1 bord d'œnochoé à lèvre en amande, 3 anses. - Mortier massaliète : 1 exemplaire complet et 1 bord (fig. 16, n° 10 et 9). - Céramique gauloise : 1 bord de vase balustre à engobe blanc sur pâte brune. - Amphore massaliète : 1 bord de type 9 (fig. 16, n° 12) (23), 1 bord de type 8 (fig. 16, n° 1 1), 4 anses. - Céramique non tournée : 1 urne complète (forme 221 J, rapport 111, bord C01, fond 1 1 A, double chevron imprimé au peigne) (fig. 17, n° 2) ; bords n° 1 etd'urnes 5) (24) (B01=l, ; bords deC01=23, coupes C02=3, (D06=l,CO3=5, E01=l,C09=2, E04=2,C13=l) E06=l, (fig. E07=2, 17, H01=3, 101=11, 105=2, 109=1) ; bords de couvercles (C01=3, D01=8, D03=l) (fig. 17, n° 4 et 6) ; fonds (11A=6, 12A=7, 13A=2, 42C=1, 62A=2, 62C=1) ; préhensions (3 anses verticales, 1 anse horizontale à section ronde) ; décors d'urnes (1 rangée d'impressions triangulaires, 2 rangées de coups incisés, 2 rangées d'oves imprimées, 5 chevrons simples incisés, 2 doubles chevrons incisés, 1 double chevron imprimé au peigne) (fig. 17, n° 3), 1 trou de réparation. Fig. 15 - La ruelle 121 au début du Ilème s. (surface 17, phase HA); vue prise du nord. - Dolium : 3 fragments d'un fond plat percé au centre après cuisson, 1 cordon, 1 bord à section triangulaire. 2.7.3. Documents divers - Terre cuite : 1 fusaïole (fig. 17, n° 7), 1 rondelle percée et 2 non percées taillées dans des parois de vases, 1 bec de lampe campanienne A type Esquilin (fig. 17, n° 8), 1 fragment et une tête de chenets (fig. 17, n° 1 1). - Bronze : 1 fibule de type 9 (25). -Fer A tige, 1 fibule de type 10 (fig. 17, n° 14), 2 fragments d'une lame d'épée (partie au contact de la soie), 1 tête de clou (fig. 17, n° 9), 2 scories de forge. - Verre : 20 fragments appartenant au moins à 2 bracelets (verre bleu à rehauts jaunes et blancs) (fig. 17, n° 12 et 13), 2 fragments d'un bracelet incolore à incrustations d'émail jaune. - Monnaies : 1 obole en argent de Marseille à la roue (inv. 42 : 122, c. 13) ; 1 obole semblable (inv. 63 : 16, c. 1 1) ; 1 moyen bronze de Marseille au taureau comupète (inv. 41 : 122, c. 1 1 A). - Faune : 507 os ou fragments d'os, 8 écailles de poisson, 1 coquillage (cardium). 2.1 A. Intrusions 1 bord de lékanide en céramique pseudo-attique de Marseille (121, c. 1 8: fig. 16, n° 6) (26) ; 1 bord de canthare en bucchero nero (122, c. 15) ; 1 pied de coupe pseudo-ionienne B2 (122, c. 15). 3. La Phase IIB (trois derniers quarts du Ilème s. av. n. è.) Durant cette phase, bien que le plan d'ensemble du quartier reste stable, la répartition des traces d'occupation dans les îlots varie sensiblement: dans la zone 16 au sud, la maison précédente n'est pas rebâtie; dans la partie nord, si le secteur 101 reste un espace extérieur, une habitation est construite dans le secteur 102-1 1, précédemment non cou- STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 23 121 -ISA 16-11 16-11 16-11 I 16-11 121-18 122-13 16-W f 122-13 Fig. 16 - 11Mobilier de la phase HA (vers 200-175) : céramiques tournées fines et amphores. 121-1812 vert; l'occupation de la maison 122 et l'utilisation de la ruelle 121 se poursuivent, avec des remaniements dans l'architecture. Les mobiliers appartenant à la phase IIB seront regroupés en deux "ensembles" chronologiques : d'une part ceux qui sont issus des niveaux d'occupation correspondant à cette phase, c'est-à-dire au plein Ilème s. (ensemble IIB1); d'autre part ceux qui proviennent des niveaux de destruction ou de remaniement qui surmontent immédiatement certaines couches de la phase IIB, et qui appartiennent à la fin du Ilème s. (ensemble IIB2). 3.1. LA ZONE 16 DURANT LA PHASE IIB Après la destruction de la maison 16 / sol 10, un puissant remblai, formé en partie de matériaux provenant du démantèlement de l'élévation des murs de celle-ci (nombreux morceaux de briques crues concassées), est étalé sur tout le secteur concerné (zone 16, couche 9 = zone 15, couche 9) (27). Le sédiment liant les fragments de briques est de nature limoneuse. On relève dans la partie sud de la zone 16, et surtout vers l'ouest à l'aplomb du mur Bj-Bk, la présence de pierres, parfois grosses, qui proviennent peut-être de la destruction d'une partie du solin. Le mobilier contenu dans le remblai est très dispersé, mais un peu plus abondant à la base de la couche; sa datation est ancienne dans la phase, apparemment antérieure au milieu du Ilème s. (ensemble IIB 1). La couche 9 ne porte pas, à sa surface, de traces d'occupation caractérisées. Il semble qu'elle ait été étalée au-dessus des ruines de la maison précédente pour constituer en bordure de la rue 17 une aire extérieure, dont rien ne permet cependant de préciser l'utilisation. On note seulement l'existence, au sud-ouest, d'un tronçon de mur grossièrement bâti (Aw) (28) qui semble avoir servi de soutènement pour les sédiments de la rue 17, dont le sol devait être à cette époque plus élevé. Ce mur repose sur le sommet arasé de Bj. Nous verrons qu'au début du 1er s. av. n. è., un nouveau bâtiment sera implanté dans la zone 16 : en témoigne notamment le mur At, en partie fondé dans l'épaisseur de la couche 9. Lors de cette construction, des remblais contenant un mobilier de la fin du Ilème s. (zone 15, c. 8 ; zone 16, c. 6/8) seront étalés de part et d'autre du mur. Leur mobilier est étudié ci-après avec l'ensemble IIB2. M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 24 122-13 102-11 102-11 16-10 16-10 16-11 102-11 102-11' 122-13 16-10 16-10 11 i 10 12 16-10 13 Fig. 17 - Mobilier de la phase HA (vers 200-175) : céramique non tournée et objets. ?%p>: 11-9 14 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 25 3.2. LE SECTEUR 101 DURANT LA PHASE IIB Bien qu'un mur bordant à l'est le secteur 101 soit construit durant le Ilème s. (mur e), et que les autres murs délimitant précédemment ce secteur soient conservés sur une certaine hauteur, rien ne permet de penser que cette zone serve alors, pas plus qu'antérieurement, d'habitation. En effet, aucun sol n'a été retrouvé pour cette époque, qui n'est illustrée en stratigraphie que par une épaisse couche de remblai (c. 9), contenant du mobilier de la fin du Ilème s. (ensemble IIB2), et probablement étalée en ce lieu lors de la construction du sol 101 / 7, au début du 1er s. (voir ciaprès, phase IA). La construction du mur e à l'est est liée à la réoccupation de la zone 1 1; la conservation du mur h Ix au nord, à la permanence de l'occupation de la maison 122; celle du mur Ca au sud et du mur Bz à l 'ouest, à leur rôle de soutien pour les sédiments des rues 14 et 13. La seule structure témoignant de l'utilisation de la zone 101 (comme cour ?) au Ilème s. est un four construit dans une fosse (c. 1 IB) située dans l'angle sud-ouest du secteur et creusée à travers les couches 11, 12 et 13 sous-jacentes (plan : fig. 12 et coupe : fig. 18). Du four lui-même, construit contre le mur Bz, ne subsistent qu'une partie de la sole et le départ des parois verticales en torchis : ces éléments permettent de reconstituer un four "en cloche" de plan arrondi (diamètre env. 50 cm). L'ouverture se trouvait vers le sud-est et débouchait sur une dépression circulaire servant d'alandier (diamètre 67 cm, profondeur maximale 17 cm), enduite d'argile jaune et touchant le mur Ca. L'enduit d'argile est rubéfié en surface. Le remplissage du four est constitué de cendres, celui de la fosse contiguë" de plusieurs couches de cendres et de charbons de bois, ainsi que de morceaux d'argile cuite, le tout recouvert d'éléments de torchis rubéfiés provenant de la destruction des parois du four. Dans la fosse a été notamment recueilli un fond de vase campanien A à rosette (bol de forme 27). 3.3. LA MAISON 102 - 1 1 DURANT LA PHASE IIB C'est au cours du Ilème s., sans doute dès les environs de 175, qu'une maison est bâtie dans les secteurs 102 et 1 1 . On reconstruit la façade nord : mur k (29), séparant 102-1 1 de la ruelle 121 ; une nouvelle façade est créée à l'ouest : mur e (fig. 12) (30). On ignore tout de la façade sud le long de la rue 14, épierrée en même temps que le mur Aj de la zone 10. A l'est, il est probable que la maison 102-11 s'étendait jusqu'au rempart (fig. 1), couvrant environ 35 m2 (mais les deux tiers de cette surface supposée ont été détruits par le terrassement agricole). Le mur k est en partie fondé en tranchée (cf. secteur 121 , c. 18), en partie posé sur l'arasement du mur /, en parue aussi séparé de ce mur par la couche 10 de la zone 1 1 . Il est conservé sur 70 cm, ce qui pourrait correspondre à la hauteur complète d'un solin de pierre, l'élévation étant en briques crues. Dès l'origine, ce mur est doublé vers l'intérieur de la maison par une rangée de briques (ou de demi briques) (31) formant une contre-cloison de 15 cm d'épaisseur (De), conservée sur une trentaine de centimètres de hauteur (soit 3 lits). La base de ce doublage est prise dans la couche 9, qui constitue le remblai de fondation du premier sol de la maison (surface 8b) (fig. 19, à droite). Fig. 18 - Stratigraphie de détail du four de la zone 101 (phase IIB : vers 175-100) ; coupe sud-est / nord-ouest. Le mur e est construit en tranchée de fondation dans divers remblais (secteur 102, couche 12). Il n'est conservé que sur une ou deux assises, car il a été arasé au début du 1er s. par la construction du mur d (irtfra). La séquence stratigraphique de la zone 102-11 correspondant au Ilème s. comprend une phase de construction : ll/c.9 ; une phase d'occupation : ll/s.8a-b, ll/s.7 = 102/ s. 10, 1 l/s.6a ; et une phase de réaménagement: 1 l/c.6= 102/ c.9. La couche 9 de la zone 1 1 (qui s'amincit vers l'ouest et ne se retrouve pas en 102) est constituée de matériaux de construction en réemploi (briques et pierres liées par du limon). Par dessus se trouve une accumulation de sols, la plupart construits avec une pellicule d'argile jaune ou grise. Les plus nets sont les suivants, de bas en haut : - sol 1118b : surface enduite d'argile grise, présentant plusieurs traces de foyers lenticulaires et taches de cendres, et les restes d'un foyer construit en argile, sans radier, dans le carré E2. - sol 1118a : sol enduit d'argile jaune, localement taché de cendres. Ce sol comporte dans le carrés E2-E3 un foyer construit de la manière suivante: radier de pierres plates disposé dans une petite fosse quadrangulaire (fig. 20), recouvert d'une sole d'argile cuite lissée, dont les côtés ont été régularisés par grattage en forme de quadrilatère, et encadrés par une pellicule d'argile jaune rapportée (fig. 21) ; à noter que ce foyer a été coupé en deux par la tranchée de fondation du mur b vers 75 av. n. è. (fig. 12). De part et d'autre du foyer se trouvent deux calages de piquet formés de petites pierres plantées. -sol 11/7=102/10 : sol construit avec une pellicule d'argile jaune, localement brune, avec charbons de bois, qui vient s'appuyer dans le secteur 102 contre le parement du mur e. A l'aplomb du foyer construit du sol 1 1/ 8a, on note une tache brûlée et cendreuse qui montre une permanence de l'utilisation de cet emplacement comme foyer. - sol 1116a : ultime réfection de la surface habitée avant remaniement, le sol 6a, qui n'est que partiellement conservé (il n'apparaît pas dans le secteur 102), est encore une fois un sol d'argile jaune, dont l'épidémie est par endroit rubéfié. Deux foyers lenticulaires s'y rapportent : dans le carré E2, foyer de forme arrondie coupé par la tranchée de fondation du mur b, à peu près à l'aplomb des foyers des sols 8a et 7 ; dans le carré F3, trace de foyer allongée avec cendres. A proximité se tient une petite fosse circulaire (recoupée par la fosse 4a), d'une trentaine de cm de diamètre, qui livre des cendres, des charbons de bois, quelques fragments de fer et une scorie ferreuse (rebuts de forge ?). Cet ensemble de sols est scellé par une couche de réglage (couche 1 1/6=102/9) lors du remaniement marquant le début de la phase IA, et dont le mobilier sera rattaché à l'ensemble IIB2. M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 26 r sud nord Fig. 19 - Stratigraphie sud-nord de la zone 11, selon l'axe des carrés F. 3.4. LA MAISON 122 DURANT LA PHASE IIB Au début de la phase IIB, l'architecture de la maison 122 est remaniée : l'élévation en adobes des murs nord (Bd), ouest (Al) et sud (h/x) est probablement démolie (c. 13) et reconstruite, la façade orientale est complètement refaite (mur Ab succédant au mur Ad). Cependant, le plan de l'habitation demeure presque identique, seule la porte sur la ruelle 121 changeant semble-t-il de place (fig. 12). Le premier sol d'occupation de cette phase (sol 12) est fondé sur un remblai à base de matériaux de démolition : fragments de briques en terre jaune, grise et verdâtre sur la majeure partie de la surface (couche 13) ; tas de pierres dans le coin sud-ouest de la salle (couche 11 A). Dans ce niveau se trouve en réemploi un mobilier attribuable à la phase précédente (IIA). Le sol 12, sommet aplani et compacté de ce remblai, ne livre que très peu de traces d'occupation (quelques charbons de bois dispersés). Au-dessus prend place un niveau de terre contenant quelques pierres éparses et un mobilier assez abondant (c. 11), qui correspond à l'étalement de résidus domestiques que l'on rattache à l'ensemble IIB 1 . La fin de cette occupation est matérialisée par un sol de terre battue de couleur brun-jaune, marqué par de nombreux charbons de bois et tessons disposés horizontalement A ce sol appartient un petit foyer construit en argile, dans le carré A7. Le tout est scellé par une nouvelle couche de destruction (c. 9), faite essentiellement de briques crues, dont le mobilier sera rattaché à l'ensemble IIB2. 3.5. LA RUELLE 121 DURANT LA PHASE IIB Bien que la topographie du secteur 121 reste semblable à ce qu'elle était précédemment, toutes les structures bâties délimitant cette ruelle sont reconstruites au début de la phase IIB (fîg. 12) : à l'ouest, la façade Ab (32) succède au mur Aa ; au sud, un nouveau mur (k) est construit à l'aplomb du mur / ; et à l'est, le mur z est arasé et l'on reconstruit par dessus, mais selon une direction légèrement différente, le mvrp (33), terminé par un piédroit ménageant une porte vers la zone 021-022 (fig. 1). Deux couches sont liées à ces remaniements de l'architecture : la couche 18 au sud, qui comble une légère tranchée de fondation du mur k (petites pierres prises dans une terre sableuse) ; la couche 16, épais remblai contenant des graviers et de nombreux tessons de vases disposés avec des pendages divers (fig. 1 1 , B, à droite). Sur le remblai prend place un sol (s. 15) qui témoigne de l'utilisation de lamelle 121 à des fins domestiques (annexe d'une des habitations contiguôs ?) ou artisanales. Il s'agit d'un sol de terre sur lequel repose, contre le mur />, une STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 27 Fig. 20 - Foyer construit du sol 8A de la zone 1 1 (phase IIB), recoupé par la fondation du mur b : fosse et radier (vue prise de l'est). Fig. 21 - Foyer construit du sol 8A de la zone 1 1 (phase IIB), recoupé par la fondation du mur b : sole lissée (vue prise de l'est). étroite banquette (w) faite d'un lit de pierres plates. Quatre fosses sont creusées à partir de ce sol (fig. 12) : la fosse 15 A au nord est peu profonde; le fond en est colmaté par une lentille d'argile jaune-vert, entourée par quelques pierres. La fosse 15B, de forme rectangulaire allongée, porte des traces de feu : les parois en sont rougies et recouvertes d'une mince pellicule de charbons de bois. La fosse 15C est une légère dépression colmatée d'argile grise. Enfin le fosse 1SD, de forme arrondie (mais coupée en deux par la tranchée de fondation 8A du mur n), est enduite d'une fine pellicule d'argile pure de couleur jaune. Les rares documents mobiliers retrouvés dans ces fosses ne permettent pas d'en préciser la fonction. Au-dessus du sol 15 prend place une mince recharge de terre de texture sableuse (c. 14), qui recouvre les fosses 15A-D et la banquette w. Ce niveau sert de base à un sol marqué par des tessons disposés à plat et recassés sur place (s. 13). Sur ce sol, une nouvelle banquette est construite contre le murp, à l'aplomb de x, mais de direction un peu différente : cette banquette (v) est faite comme la précédente d'un seul lit de pierres, cependant plus massives (fig. 12). Au niveau du sol 13 également, la porte située entre le murp et le mur k est bouchée par un amoncellement de gros blocs, dont deux sont posés de chant contre le piédroit dtp. Le tout est recouvert par plusieurs remblais (couche 11-12, poche 9-10) dont la mise en place marque le début de la phase suivante (IA), mais dont le mobilier est rattachable à l'ensemble chronologique IIB2. du remplissage du mur récent, a permis d'en dater la construction (fig. 23). Le mur rajouté a une épaisseur de 3 à 3,20 m, ce qui porte la largeur totale du rempart à environ 6 m. Le nouveau parement est fait de blocs calcaires appareillés à sec en lits horizontaux. Le sondage mené à l'intérieur de ce mur (secteur 061), contre le parement extérieur du premier rempart, a donné la stratigraphie suivante (fig. 24) : sous trois couches remaniées par la culture (niveaux épierrés et terre rapportée pour constituer une terrasse agricole : c. 1 , 2 et 3), on rencontre du haut en bas une alternance de couches de pierres (fig. 23) et de couches de terre cendreuse (c. 4 à 8). Ces niveaux livrent pêle-mêle de nombreux déchets (tessons de céramique, petits objets, faune) qui montrent que le comblement de l'espace compris entre le parement nouvellement construit et l'ancienne enceinte a servi, au cours de la construction, de dépotoir domestique. Ces restes permettent de dater précisément le doublement de la fortification, qui s'inscrit dans le deuxième quart du Ilème s. av. n. è. Seule la couche 8, au contact du rocher naturel, livre quelques témoins plus anciens, en majorité du Bronze final Illb (couche d'habitat résiduelle). Il est probable que le doublage en largeur du rempart a été imposé par l'exhaussement des niveaux d'habitat contre son parement intérieur depuis la fin du Vlème s. La poussée des terres a sans doute nécessité qu'on élargisse l'ouvrage, pour augmenter sa résistance latérale, et peutêtre pour permettre de le surélever. 3.6. LE DOUBLAGE DU REMPART L'extension de la fouille du Chantier Central vers l'est a permis de constater que le rempart archaïque (mur An, construit à la fin du Vlème s. av. n. è., avait été doublé en largeur au cours de la phase IIB (mur Av) (fig. 1). Un premier sondage (secteur 062) a eu pour but d'en repérer le parement extérieur et de dégager le sommet de son arasement (fig. 22) ; un second (secteur 061), mené à l'intérieur 3.7. MOBILIER DE LA PHASE H B : ENSEMBLE IIB 1 (vers 175 - 125 av. n. è.) 3.7.1. Statistique des céramiques Les fragments de céramique appartenant aux niveaux de la phase IIB, ensemble IIB 1 (34), au nombre de 3360, se répartissent de la manière suivante: M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 28 CATEGORIES cér. tournée fine : 361 (10,7 %) amphores : 247 (7,4 %) cér. non tournée : 2577 (76,7 %) doliums : 175 (5,2%) TYPES pseudo-ionien peint : 8 (2,2 %) petites estampilles : 1 (0,3 %) proto-campanien A : 2 (0,6 %) campanienne A : 207 (57,3 %) cér. commune jaune : 124 (34,3 %) céramique gauloise : 3 (0,8 %) cér. catalane : 9 (2,5 %) cér. commune italique : 1 (0,3 %) mortiers massaliètes : 4 (1,1 %) mortiers italiques : 2 (0,6 %) massaliètes : 179 (72,5 %) italiques : 68 (27,5 %) urnes : 108 coupes : 123 couvercles : 3 1 3.7.2. Typologie des formes céramiques - Pseudo-ionien peint :1 bord, 1 anse et 1 fond de kylix à pâte grise de forme 26 (fig. 25, n° 14); 1 bord de coupelle de forme 18 à pâte jaune et vernis brun (fig. 25, n° 1); 1 autre bord. - Petites estampilles : 1 fragment orné d'un guillochis. - Proto-campanienne A :1 bord de kylix 42Bb (fig. 25, n° 4); 1 fragment à décor de rehaut blanc (fig. 25, n° 10). - Campanienne A : 2 bords de plats 6 (fig. 25, n° 7) ; 34 bords de bols 27b (fig. 25, n° 5 et 8) ; 5 bords de bols 27c ; 4 bords de patères 27B ; 6 bords de bols 31 (fig. 25, n° 9) ; 3 bords de plats 36 (fig. 25, n° 6) ; 1 bord de kylix 49 (?) (fig. 25, n° 2) ; 1 fond de kylix Morel 68 ; 2 fonds annulaires à décor de cercles incisés (fig. 25, n° 3) ; 2 fonds dont 1 à rosette ; 2 graffites(fig.25,no8et9). - Céramique de la côte catalane : 3 bords d'œnochoés bitronconiques. - Céramique commune à pâte jaune : 4 anses et 1 fond d'ampoules massaliètes (fig. 25, n° 13) ; 1 anse collée ; 1 bord d'olpé à lèvre déversée ; 1 bord d'olpé en amande; 3 anses et 3 fonds d'olpés. Fig. 22 - Parement extérieur du rempart du Vlème s. et de son doublage du Ilème s. (phase IIB, au premier plan) dans la zone 062 ; vue prise du sud-est. - Céramique gauloise peinte : 1 bord de vase balustre (fig. 25, n° 1 1) ; 1 fragment avec décor onde au brunissoir (fig. 25, n° 12). - Céramique commune italique :1 fond plat â'olla (fig. 25, n° 15). - Mortiers massaliètes : 2 bords à lèvre pendante; 1 bord avec cordon digité ; 1 bec verseur (fig. 26, n° 1). - Mortiers italiques : 2 bords dont 1 à cordon digité (fig. 26, n° 3). - Amphores massaliètes : 2 bords de forme 8 (fig. 27, n° 2 et 5) ; 3 bords de forme 9 (fig. 27, n° 1, 3 et 4) ; 1 fragment engobé de rouge à l'extérieur ; 3 anses. - Amphores italiques : 1 col d'amphore gréco-italique (fig. 25, n° 16) ; 1 bord de Dressel 1 A (fig. 25, n° 17) ; 2 anses ; 1 fond. - Céramique non tournée : 1 urne de forme 221J, bord C03, fond 11 A, rapport 93, décor d'une rangée d'oves (fig. 26, n° 4) ; 1 urne de forme probable 221 J, fond 1 1 A, décor de chevron simple incisé (fig. 26, n° 12); 1 urne de forme 221 J, bord C03, fond 1 1 A, rapport 100, décor d'un chevron double imprimé au peigne (fig. 26, n° 8); bords d'urnes (B01=7, C01=57, C02=4, C03=15, C04=l, C06=5, C09=9, Cl 1=5, C13=l, D04=l) (fig. 26, n° 7) ; 1 coupelle de forme 122, bord 101, fond 21 A, rapport 52 (fig. 26, n° 9) ; bords de coupes (D03=2, D06=l, D07=l, D08=l, E01=14, E02=3, E03=l, E04=6, E06=2, E07=ll, E08=5, E09=4, F04=l, G01=l, H01=3, H05=l, 101=53, 102=3, 105=4, 108=2, 109=3) (fig. 26, n° 6) ; bords de couvercles (C01=2, D01=21, D02=l, D03=4, D09=l, Dll=l, E03=l) ; fonds (11A=16, 12A=28, 12B=2, 13A=1, 21A=2, 22A=4, 23A=1, 41A=1, 42C=1, 62A=2, 62C=2) ; préhensions (8 anses verticales dont 2 bifides) ; décors d'urne (15 chevrons simples imprimés au peigne, 3 chevrons doubles imprimés au peigne, 15 chevrons simples incisés, 10 chevrons doubles incisés, 1 triple chevron incisé, 1 onde incisée) ; décors de coupe (3 bords décorés d'impressions, 1 bord décoré d'incisions) ; divers : 3 graffites en croix sous 3 fonds de vase (06, c. 4) (fig. 26, n° 1 1) ; 2 becs verseurs ; 1 fond de mortier à incrustation de calcite ; 1 jatte imitant la forme du mortier massaliète (fig. 26, n° 13). - Dolium : 5 bords, 3 fonds plats, 4 cordons lisses, 1 cordon incisé, 1 cordon à impressions. 3.7.3. Documents divers - Terre cuite : 1 rondelle percée dans paroi de dolium (fig. 27, n° 8) ; 2 rondelles en céramique non tournée dont 1 percée (fig. 27, n° 6, 7, 9 et 10) ; 1 extrémité arrière de chenet en biseau (fig. 27, n° 12) ; 4 fragments de chenets (fig. 27, n° 13) ; 1 fusaïole (fig. 27, n° 1 1). - Verre : 4 fragments de bracelets bleus dont 2 à incrustations d'émail jaune et blanc (fig. 27, n° 14 et 15). Fig. 23 - Sondage dans le doublage du rempart (zone 061) faisant apparaître le blocage fait de lits de pierres (à gauche) contre k rempart du Vlème s. (à droite) ; vue prise du nord au niveau de la couche 5. ' STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 29 Ouesï 3m doublage du IIe s -700 j062 Fig. 24 - Coupe est-ouest du rempart du Vlème s. (mur An) et de son doublage du Ilème s. (Av), et stratigraphie du sondage 061 selon l'axe des carrés 94. - Fer : 2 clous et 1 pointe de clou (fig. 27, n° 17, 23 et 24), 3 fragments de tiges (fig. 27, n° 18 et 22), 1 anneau (fig. 27, n° 19), 1 lame de couteau avec soie (fig. 27, n° 21), 1 lame de plane avec extrémité en boule (fig. 27, n° 20) (35), 1 plaque, 1 fragment de ferrure avec trou (fig. 27, n° 16) ; 4 scories. - Bronze : 1 tige ; 1 anneau fin. - Pierre : 1 couvercle taillé dans une pierre plate ; 3 fragments de meule en basalte ; 2 éclats et 1 lamelle en silex ; 1 concasseur sur galet noir avec traces de percussion. - Faune : 1553 os ou fragments d'os ; 3 coquillages (dont 1 cardium). 3.7'.4. Intrusions 7 fragments de céramique grise monochrome (16, c. 9; 121, c. 14 et c. 16) ; 3 bords de bols en céramique grise monochrome (15, c. 9; 121, c. 16 ; 122, c. 1 1) ; 1 décor incisé après cuisson sur céramique non tournée (15, c. 9) (fig. 26, n° 5) ; 2 fragments d'amphore étrusque (06, c. 6) ; 1 bord d'urne en céramique non tournée de type ancien (D04) (06, c. 6) ; 1 fond de kylix attique à vernis noir (121, c. 16) (36). 3.8. MOBILIER DE LA PHASE EB : ENSEMBLE IIB2 (vers 125 - 100 av. n. è.) 3.8.1. Statistique des céramiques Les fragments de céramique appartenant aux niveaux de la phase IIB, ensemble IIB2 (37), au nombre de 2946, se répartissent de la manière suivante : CATEGORIES cér. tournée fine : 631 (21,4 %) amphores : 368 (12,5 %) cér. non tournée : 1866 (63,3%) doliums : 81 (2,7 %) TYPES pseudo-ionien peint : 8 (1,3 %) proto-campanien A : 3 (0,5 %) campanienne A : 303 (48 %) campanienne B : 4 (0,6 %) cér. commune jaune : 294 (46,6 %) céramique gauloise : 2 (0,3 %) cér. catalane: 8 (1,3%) cér. commune italique : 1 (0,2 %) mortiers italiques : 3 (0,5 %) autres types : 5 (0,8 %) massaliètes : 75 (20,4 %) italiques : 293 (79,6 %) urnes : 66 coupes : 59 couvercles : 21 I M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 30 l 121-16 15-9 121-W 15-9 121-14 122-11 y 121-16 06-4 10 11 121-14 12 06-7 13 75-91 H 121-14 15 Fig. 25 - Mobilier de la phase IIB1 (vers 175-125) : céramiques tournées fines et amphores italiques. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 3.8.2. Typologie des formes céramiques - Pseudo-ionien peint : 2 fragments de kylix à pâte grise, 2 bords de coupe et un bord d'œnochoé. - Proto-campanienne A : 1 bord de coupelle 27, 1 bord de kylix 42Bb. - Campanienne A : 1 bord de plat 5, 5 bords de plats 6 dont un de petite taille (fig. 28, n° 3), 18 bords de patères 27B (fig. 28, n° 7), 32 bords et 1 fond de bols 27b (fig. 28, n° 5), 5 bord de bols 27c, 4 bords de coupelles 28a-b (fig. 28, n° 4 et 6), 19 bords de bols 31 (fig. 28, n° 8 et 9), 1 bord de patère 33b, 12 bords de plate 36, 2 bords et 1 fond de kylix Morel 68, 5 fonds dont 1 à décor de cercles de rehaut blanc (fig. 28, n° 10), 1 à décor de guillochis (fig. 28, n° 12), 1 à decor de cercles incisés (fig. 28, n° 1 1), 3 anses. - Campanienne B : 1 fond de bol 1 , 1 fragment de forme 1 ou 8, 1 bord de plat 5 (fig. 28, n° 1), 1 bord de kylix Pasquinucci 127 (fig. 28, n° 2). - Céramique de la côte catalane : 5 fragments d'œnochoés bitronconiques. - Céramique commune ibérique : 1 fragment à pâte grise en épaisseur et orangée en surface. - Céramique commune à pâte jaune : 1 ampoule massaliète (fig. 29, n° 1), 3 anses et 1 fond d'ampoules (fig. 28, n° 15 et 17), 2 olpés à bord déversé n° 3), 1 panse (fig. 28,d'olpé n° 18(fig. et fig. 28, 29, n° n°16),2),151 bords, olpé à 3bord fondsen etamande 17 anses(fig. 29, d'autres olpés ou œnochoés. - Céramique gauloise peinte : 1 fragment à enduit rouge sombre, un autre à enduit blanc. - Céramique commune italique 1 bord de grand couvercle (fig. 28, n° 13). - Mortiers italiques : 1 bord (fig. 30, n° 8) et 1 fond. - Autres céramiquesfines : 1 imitation d'œnochoé de la côte catalane en argile grise micacée (fig. 28, n° 14) ; 3 fragments à pâte grise dont 1 à peinture brune. - Amphores massaliètes : 1 bord de forme 8 ; 2 anses. - Amphores italiques : 6 bords de forme Dressel 1A (fig. 30, n° 1 et 3-7) ; 2 bords et 1 col de type Dressel 1C (fig. 30, n° 2) ; 3 fonds ; 16 anses ; 1 col recoupé et usé. -Céramique non tournée : bords d'urnes (B01=3, C01=38, C02=2, C03=8, C06=l, C09=2, Cll=10, C13=l, C19=l) (fig. 29, n° 4 et 5); 1 coupe carénée de forme 441, bord F08 i décor d'impressions obliques sur la lèvre, fond 11 A, rapport 35 (fig. 29, n° 10) ; bords de coupes (E01=6, E02=l, E04=2 E06=4, E07=3, E08=l, E14=l, H01=2, H02=l, 101=27, 105=8, 108=1, 109=2) ; bords de couvercles (C01=3, C09=l, D01=8, D02=l, D03=4, D09=3, E01=l) (fig. 29, n° 9) ; fonds (11A=9, 11B=2, 12A=8, 12B=1, 21A=1, 62A=4, 62C=2) ; décors d'umes (6 chevrons simples imprimés au peigne, 5 chevrons doubles imprimés au peigne, 3 chevrons simples incisés, 14 chevrons doubles incisés, 2 rangées d'incisions linéaires obliques, 3 rangées d'oves imprimées, 4 rangées de triangles imprimés, 1 onde incisée) (fig. 29, n° 6 et 7); décors de coupes (3 bords décorés d'impressions, 1 bord décoré d'incisions) (fig. 29, n° 1 1) ; préhensions (1 anse verticale, 1 anse bifide, 1 anse horizontale) ; divers (1 trou de réparation, 1 bec verseur). - Dolium : 1 bord (fig. 29, n° 8), 2 fonds plate, 1 cordon digité, 1 cordon lisse. 31 soie avec trou pour rivet (fig. 30, n° 14) ; 1 fragment de lame avec rivet (fig. 30, n° 11); 8 scories. - Bronze : 1 anneau plat (fig. 30, n° 24); 2 fragmente d'ardillons de fibule ; 1 fragment d'une mince feuille décorée d'une série d'impressions au poinçon ; 1 chaînette à maillons torsadés ; 1 manche de passoire (fig. 30, n° 25). - Os : 1 pointe de corne retaillée et polie (poinçon) (fig. 30, n° 27) ; 1 racloir taillé dans un os long et perforé à la partie supérieure (fig. 30, n° 26). - Pierre : 1 bouchon taillé dans une pierre plate ; 1 silex taillé (racloir sur éclat); 1 aiguisoir et 1 lissoir sur galets. - Monnaies : 1 moyen bronze de Marseille au taureau comupète (inv. 33 : 101, c. 9); 1 obole de Marseille en argent à la roue/MA (inv. 20 : 101, c. 9) ; 1 petit bronze de Marseille au taureau cornupète (surfrappé?) (inv. 46: 121, c. 12); 1 petit bronze fruste (peut-être au taureau) (inv. 40 : 121, c. 12). - Faune : 1376 os ou fragments d'os ; 2 coquillages. 3.8.4. Intrusions 3 fragmente de céramique grise monochrome dont un pied de coupe (121, c. 12 ; 122, c. 9) ; 1 bord de bol en verre blanc (121, c. 12); 1 épaule d'urne du BF mb à décor en coin de règle (121, c. 12) ; 1 fragment de coupe carénée du BF mb (15, c. 8) ; 1 bord d'urne tournée à gros dégrais ant (101, c. 9). 4. La phase IA (premier quart du 1er s. av. n. è.) Dans le cadre du Chantier Central, on n'observe au début de la phase IA aucune rupture dans l'organisation générale de l'habitat, mais des transformations affectant surtout les zones 10-1 1 et 15-16, où de nouveaux murs sont construits. Les secteurs 121 et 122 ne livrent que très peu de traces d'occupation. Il semble même que la maison 122, après destruction à la fin du Ilème siècle (couche 9), soit abandonnée pour un temps. On n'a pas non plus de traces de la phase IA dans les rues 13, 14 et 17, du fait de l'abaissement général de leur niveau signalé ci-dessus (paragraphe 2.6). On a vu que beaucoup de niveaux correspondant à ces remaniements ont livré du mobilier en réemploi appartenant à la fin de la phase II (ensemble IIB2). Quelques couches seulement témoignent de l'occupation des lieux au début du 1er s. Nous en donnerons comme précédemment une analyse par secteur. 3.8.3. Documents divers 4.1. LES ZONES 15 ET 16 DURANT LA PHASE IA - Terre cuite : 5 rondelles taillées dans des parois de vases (4 sur cér. non tournée, 1 sur cér. campanienne A) ; 1 peson pyramidal en terre jaune, avec9); graffite n° 3 fragmente en croix de paroi au sommet de four(fig. en torchis 30, n°égalisée 10) ; 1 aufusaïole peigne(fig. à 30, l'intérieur. - Verre : 5 fragments de bracelets bleus dont 2 deux avec rehauts d'émail jaune et blanc (fig. 30, n° 21 et 22) ; 1 fragment de bracelet lisse bilobé en verre incolore (fig. 30, n° 23). - Fer : l pointe à douille conique (fig. 30, n° 20); 1 fragment, 1 ressort et 1 ardillon de fibule (fig. 30, n° 19) ; 1 burin plat (fig. 30, n° 12); 4 clous (fig. 30, n° 13, 15, 16 et 18) ; 1 pointe de clou (fig. 30, n° 17); 4 tiges; 3 fragments de lame ; 1 fragment d'anneau; 1 fragment de ferrure ou de C'est au début du 1er s. qu'est construit, dans la zone 16, un mur de direction nord-sud, légèrement fondé à l'intérieur de la couche 9 sous-jacente. Ce mur (At ), fait de lits réguliers de pierres plates bées à la terre, relativement épais (largeur moyenne 62 cm), n'est connu que sur un tronçon de 3,60 m de long: il est en effet tronqué au nord par le mur Ay-Ar d'époque augustéenne, et au sud par la fosse 16, c. 2, du Vème s. de n. è. (plan : fig. 37 ; photographie : fig. 31). On ne connaît aucun autre mur qui puisse lui être rattaché. Il est cependant très probable que le bâtiment correspondant à cette structure s'étendait à l'est vers le rempart. Le M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 32 121-14 121-16 15-9 16-9 0 6-4 10 06-7 1612 13 ig. 26 • Mobilier de la phase HB1 (vers 175-125) : mortiers et céramique non tournée. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 33 122-11 24 23 Fig. 27 - Mobilier de la phase IIB1 (vers 175-125) : amphores de Marseille et objets. i M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 34 122-9 101-9 121-121 121-121 121-1 1 121-12 121-1 1 10 12 121-11 13 15 121-11 20 14 76-6/6^ 15 i / \\ 16-6/8 121-11 16 17 Fig. 28 - Mobilier de la phase IIB2 (vers 125-100) : céramiques toamées fines. 18 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL mur At sépare désormais les zones 1 5 à l'ouest et 16 à l'est, la zone 15 n'existant qu'au cours du 1er s. Immédiatement après la construction de At, de puissants remblais sont étalés de part et d'autre (voir stratigraphie : fig. 8, A et B) : à l'ouest, dans la zone 15, il s'agit de la couche 8, faite de limon enrobant de nombreuses briques concassées (avec cependant un exemplaire mesurable: longueur 45,5 cm, épaisseur 7,5 cm), et des pierres de toutes tailles disposées en tout sens. A l'est, dans la zone 16, un remblai un peu moins épais, fouillé en trois décapage (c. 6, 7 et 8), a une structure semblable, mais moins pierreuse (fig. 32). Tous ces remblais contiennent du mobilier repris, chronologiquement attribuable à l'ensemble IIB2. Dans la zone 15, il n'existe aucune surface d'utilisation caractérisée au sommet du remblai 8, soit que cette zone ait été alors inoccupée, soit que le sommet du remblai ait été écrêté lors de la phase suivante. Par contre, dans la zone 16, on rattache à la phase d'occupation IA une fosse profonde et allongée (de forme ovale, mais en fait de plan mal connu à cause des remaniements ultérieurs), creusée à partir de la surface 5B, dans les carrés E93, E94 etF94 (fig. 32, à droite et fïg. 8, B). Cette fosse est ensuite remplie de pierraille liée avec de la terre brun-jaune (couche 5A), qui contient un peu de mobilier. On note néanmoins que la surface 5B est dépourvue de traces d'occupation. Cette fosse et ce sol très pauvre dénotent peut-être une utilisation du bâtiment correspondant comme lieu de stockage. Le tout est recouvert par un nouveau remblai lors de la phase IB (couche 4-5): ce remblai reprend des mobiliers contemporains de la phase IA. 4.2. LE SECTEUR 101 DURANT LA PHASE IA Pour la première fois depuis la fin du Illème s., le secteur 101 livre pour la phase IA des traces nettes d'utilisation en tant qu'habitation couverte. Si l'on excepte le mur hlx au nord, qui persiste, toutes les structures bâties entourant ce secteur sont reconstruites au début du 1er s., avec un plan (fig. 33) légèrement différent de celui des limites antérieures (fig. 12). A l'est, sur la base arasée du mur e mais un peu décalé, un nouveau mur (d) (38) est bâti pour séparer 101 de 102-1 1. Au sud, la façade sur la ruelle 14 est complètement remodelée : la nouvelle construction (mur Cd) est implantée parallèlement à la façade précédente (Ça), mais en retrait d'environ un mètre. A son extrémité ouest est située une porte de 73 cm de large, aménagée avec un seuil (Bu) fait de deux pierres plates disposées côte à côte (fig. 41, en contre-bas du seuil Bt). Ce seuil, en élévation par rapport au sol de la pièce, est calé côté nord par plusieurs lits de pierres (voir coupe, fig. 18). Du côté ouest, la façade sur la rue 13 est elle aussi reconstruite : le mur By (39) succède à Bz, avec une direction nettement différente. Les premières assises de By sont fondées directement sur l'arasement de Bz. Toute la façade sud de la pièce 101 a été postérieurement détruite et épierrée (zone 10, tranchée 2B), seuls subsistant quelques pierres de l'angle sud-est, et le seuil disposé dans l'alignement du mur. L'extrémité sud de By a également été détruite à cette occasion. Telle qu'on peut la restituer, la maison 101 est composée d'une seule pièce de forme trapézoïdale (40), et couvre une surface de 21,4 m2. 35 Le sol de cette maison (surface 7 ; voir stratigraphie : fig. 1 1 , A) est établi sur un puissant remblai à base de matériau de destruction, notamment composé de fragments de briques crues (101, c. 9) et reprenant du mobilier antérieur (ensemble IIB2). Sur sa plus grande partie, il correspond à la surface compactée de ce remblai, sans autre trace d'utilisation. Dans la moitié sud, on remarque sur le sol des traces cendreuses. Dans l'angle nord-ouest, une plaque d'argile surmontée de cendres voisine avec une petite fosse arrondie (fosse 6A : diamètre 60 cm, profondeur 20 cm) remplie de cailloutis serré. Au centre de la pièce, plusieurs fosses allongées sont comblées avec des galets de rivière (couche 8) et livrent du mobilier contemporain de l'utilisation du sol. Leur fonction n'a pas été déterminée. Le tout est recouvert d'un remblai, étalé au début de la phase suivante, qui contient encore un mobilier attribuable à la phase IA (couche 6). 4.3. LE SECTEUR 102-11 DURANT LA PHASE IA Comme dans le secteur 101, les limites du secteur 1021 1 sont profondément remodelées au début de la phase IA. La façade sud sur la rue 14 est reconstruite dans l'alignement du mur Cd (mais complètement épierrée ensuite : tranchée 2B) ; la séparation avec le secteur 101 à l'ouest est rebâtie (voir ci-dessus, mur d). Si l'on ne connaît rien de la partie est, détruite par les travaux agricoles, on sait que la limite nord pour sa part ne change pas, le mur k subsistant, son doublage intérieur de briques (De) étant cependant détruit. Sur une mince couche de réglage à base de matériau de construction (briques crues concassées) et de cailloutis (102, couche 9 = 11, couche 6), qui contient du mobilier de la fin du Ilème s. (ensemble IIB2), un nouveau sol est construit avec de l'argile jaune, pure et compacte. Ce sol (102, surface 8=11, surface 5), bien plan, vient buter au nord contre le mur Ajuste au dessus du niveau d'arasement des briques du doublage De ; à l'ouest, il s'appuie au parement du mur d, et remonte contre lui sous forme d'enduit. La surface supérieure de la couche d'argile est par endroit rougie par le feu. C'est au dessus de la chape d'argile qu'est construite, le long du mur d, une banquette basse faite d'un lit de petites pierres soigneusement disposées. Cette banquette se situe dans le coin nord-ouest de la salle (fig. 33) ; elle a une longueur de 1,95 m pour 0,25 m de largeur (fig. 34). Sur le sol, on remarque la présence d'une mince couche de terre grise cendreuse, contenant de nombreux charbons de bois et des débris de foyers ou de fours culinaires, qui représente la sédimentation de ce niveau d'habitat. Le tout est recouvert d'une épaisse couche de remblai (102, c. 7 = 1 1 , c. 4) qui réutilise du mobilier de la même période (phase IA). 4.4. LA RUELLE 121 DURANT LA PHASE IA Au début du 1er s., la ruelle 121 est rechargée par un épais remblai fait de limon gris clair contenant des déchets domestiques et des morceaux de briques crues (couches 1 1 et 12). Le mobilier inclus admet une datation légèrement M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 36 15-8 ■ 121-12 121-11 121-11 10 Fig. 29 - Mobilier de la phase IIB2 (vers 125-100) : céramiques tournées fines et céramique non toumée. 11 I STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 37 121-12 121-12 121-11 121-9 4 121-12 16-6/8 121-11 10 15 15-8 121-11 101-9 h -..y 121-12 11 121-11 15 101-9 10 21 101-9 ) 101-9 22 121-11 0 101-9 13 101-9 .., 19 | 121-11 17 16 101-9 20 122-9 24 25 121-11 23 15-8 26 . 30 - Mobilier de la phase IIB2 (vers 125-100) : amphores, mortiers et objets. 27 121-12 : M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 38 antérieure à la formation (fin du Ilème s. : ensemble IIB2). On y remarque aussi, dans la partie nord, une poche remplie de grosses pierres (couche 9-10), qui contient un mobilier semblable. Le sommet de ce remblai a dû servir de niveau de circulation. A cette hauteur, le mur/? qui borde le secteur à Test semble avoir été doublé par un parement de petits blocs grossièrement appareillés. A l'ouest, les niveaux de la phase IA, comme les précédents, sont coupés par la tranchée de fondation du mur n (41) (fig. 1 1, B et 43). Au dessus de ce sol, un nouveau remblai, contenant du mobilier chronologiquement attribuable à la phase IA, sera étalé vers 75 av. n. è. (couche 8). 4.5. MOBILIER DE LA PHASE IA (vers 100 - 75 av. n. è.) 4.5.1. Statistique des céramiques Les fragments de céramique appartenant aux niveaux de la phase IA (42), au nombre de 2329, se répartissent de la manière suivante: CATEGORIES cér. tournée fine : 460 (19,7 %) amphores : 585 (25,1 %) cér. non tournée : 1182 (50,7%) doliums : 102 (4,4%) TYPES campanienne A : 270 (58,6 %)) campanienne B : 3 (0,6 %) dérivés de campanienne C : 1 (0,2 %) cér. commune jaune : 149 (32,3 %) céramique gauloise : 1 (0,2 %) sombrero de copa : 1 (0,2 %) cér. catalane : 25 (5,4 %) cér. commune italique : 5 (1 %) cér. à paroi fine : 1 (0,2 %) mortier massaliète : 1 (0,2 %) mortiers italiques : 2 (0,4 %) autre type : 1 (0,2 %) massaliètes 172 (29,4 %) italiques: 413 (70,6%) urnes : 48 coupes 50 couvercles : 12 - Céramique gauloise peinte : 1 fragment à engobe blanc. - Céramique commune italique : 1 fond de grand plat. - Mortiers massaliètes : 1 fond. - Mortiers italiques : 1 fond. - Autres céramiques fines : 1 imitation d'olpé italique en pâte locale tournée à gros dégraissant (fig. 35, n° 8). - Amphores massaliètes : 1 bord de forme 9 ; 1 anse. - Amphores italiques : 20 bords de forme Dressel 1 A (fig. 36), 3 bords et 1 épaulement avec marque M[.] d'amphore Dressel 1C (fig. 35, n° 14), 35 anses et 3 fonds ; 1 fragment avec graffite (e lunaire) (fig. 35, n° 13). -Céramique non tournée : bords d'urnes (B01=2, B03=l, B09=l, C01=28, C02=4, C03=6, C08=l, C09=l, Cll=l, C13=l, C19=l, D02=l) (fig. 35, n° 12) ; bords de coupes (D07=l, E01=4, E02=l, E04=4, E05=3, E07=4, E08=l, H02=l, H09=l, 101=22, 105=5, 108=1, 109=1, J01=l) ; bords de couvercles (C01=l, D01=7, D03=l, DO9=3) (fig. 35, n° 11) ; fonds (11A=5, 12A=9, 12B=2, 13A=2, 21B=1, 42A=1, 61B=1, 62A=2, 62C=1) ; décors d'urnes (1 chevron simple imprimé au peigne, 1 chevron double imprimé au peigne, 3 chevrons simples incisés, 13 chevrons doubles incisés, 1 onde incisée) ; préhensions (5 anses verticales, 1 anse en ruban) ; divers (1 bec verseur). - Dolium : 6 bords, 5 fonds, 3 cordons lisses. 4.5.3. Documents divers - Terre cuite : 1 fusaïole (fig. 35, n° 15) ; 1 rondelle dans céramique non tournée ; 12 fragments de fours ou de récipients en torchis ; 1 fragment de torchis avec échancrure quadrangulaire ; 10 fragments de tuiles en pâte rosée, 1 fragment en céramique brune à gros dégraissant calcaire (44). - Verre : 1 fragment de bracelet lisse en verre bleu (fig. 35, n° 24). - Fer : 3 clous (fig. 35, n° 16 et 17), 2 tiges, 1 ressort de fibule (fig. 35, n° 18), 2 fragments indéterminés, 4 scories. - Brome : 1 anse de petit vase (fig. 35, n° 22) ; 1 perle moulurée (fig. 35, n° 20); 1 manche de simpulum (fig. 35, n° 21) ; 1 petit anneau ouvert (fig. 35, n° 23). - Plomb : 1 plaque déroulée (fig. 35, n° 19). - Pierre : 2 fragments de meules en basalte, 1 galet plat et circulaire (couvercle ?), 1 galet utilisé comme concasseur, 1 éclat de silex. - Monnaies : 2 oboles en argent de Marseille à la roue / MA (inv. 3 1 et 32: 10, c. 6) ; 5 petits bronzes de Marseille au taureau comupète (inv. 19, 27, 34 et 62 : 10, c. 6; inv. 25 : 101, c. 8) ; 5 moyens bronzes de Marseille au taureau comupète (inv. 24, 30, 35 et 61 : 10, c. 6; inv. 43 : 122, c. 8B) ; 2 monnaies à la croix en argent, type B.N. 2986 (inv. 28 et 29 : 10, c. 6). - Faune : 697 os ou fragments d'os ; 2 huîtres et 3 autres coquillages. 4.5.2. Typologie des formes céramiques - Campanienne A : 4 bords de plats 6 ; 5 bords de bols 27b ; 9 bords de bols 27c ; 6 bords de patèrcs 27B (fig. 35, n° 1) ; 1 bord de coupelle 28a ; 2 bords de patères Morel F2941-2942 (43) ; 18 bords de bols 31 dont un avec graffite (A?) (fie. 35, n° 5); 8 bords de plats 36 ; 2 bords de kylix Morel 68; 2 bords de coupelles Morel 1 13 ; 1 fond de bol 27 à grosse rosette n° 4) ; 2(fig. anses 35,horizontales n° 2); 2 fonds ; 2 autres de patères graffites à guillochis (fig. 35,etn°palmette 3 et 6). (fig. 35, - Campanienne B : 1 bord de plat 5, 1 bord de plat 7, 1 fond. - Céramique de la côte catalane : 4 bords et 2 anses d'œnochoés bitronconiques (fig. 35, n° 10). - Sombrero de copa : 1 fragment orné de cercles peints en rouge. - Céramique commune à pâte jaune : 1 ampoule massaliète (fig. 35, n° 9) et 2 anses d'ampoules ; 1 bord de coupelle; 4 bords (fig.35, n°7), 8 anses et 4 fonds d'olpés ou d'œnochoés. Fig. 31 - Zones 15-16, détail du mur At (phases IA et IB) recoupé par la fondation de Ar-Ay. Vue prise de l'ouest. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 39 Fig. 32 - Zone 16, phase IA : mur At, sol SB et fosse SA (à droite), recoupés par la fosse 2 (au premier plan). Vue prise du sud. 4.5.4. Intrusions • Niveaux d'habitat ou de remblai : 6 fragments de céramique grise monochrome (10, c. 6 ; 16, c. 5A) ; 1 épaule d'urne du BF Hlb (102, c. 7) ; 1 bord de bol en verre blanc (121, c.8). • Tranchées de fondation : Zone 121-122, c. 8A : 1 bord de cratère en céramique proto-campanienne, 1 tesson de céramique attique i vernis noir, 1 anse pseudo-ionienne, 4 fragments de céramique grise monochrome, 2 fragments d'urne rhodanienne (dont 1 bord C02 et un décor d'impressions sur peignage vertical), 1 bord d'amphore massaliète de forme 2, 1 fibule à pied en bouton conique (fig. 35, n° 25), 1 pied de fibule de type Tène I à disque terminé par une boule. Zone 122, c. 8B : 3 fragments de pseudo-ionien peint dont un bord i décor subgéométrique (onde) et un décor de larmes ; 3 fragments de céramique grise monochrome, dont 1 anse ; 2 bords facetés de coupes troncomquesduBFmb. 5. La Phase IB (deuxième et troisième quarts du 1er s. av. n. è.) La phase IB se caractérise par un grand nombre de changements dans l'architecture, marques par des travaux importants, notamment dans la partie nord du quartier (zones 10, 1 1, 121 et 122). Dans la plupart des cas, il s'agit plus d'une reconstruction des murs sur les mêmes axes que d'un remodelage du plan des bâtiments. Seuls les secteurs 10 et 11 font l'objet d'une restructuration complète, une maison à deux pièces succédant à deux maisons indépendantes. Ces travaux se marquent en stratigraphie par l'étalement d'épais remblais (dont nous avons vu qu'ils contenaient pour la plupart des mobiliers plus anciens, pris en compte dans la phase IA), et par le creusement de tranchées de fondation parfois profondes. Cette époque voit en outre l'installation de structures artisanales dans un espace extérieur (zone 15). On se souvient enfin que les trois rues qui desservent ce quartier d'habitation, ont été reprofilées à la fin du 1er s. et ne livrent aucune couche en place de l'époque envisagée ici. Seul un remblai, dans la rue 14, contient du mobilier rattachable à la phase IB. 5.1 . LA ZONE 16 DURANT LA PHASE IB Très peu de documents attestent cette époque dans la zone 16, les niveaux correspondants ayant été très largement entamés, au nord par la tranchée de fondation du mur Ar-Ay, au sud par une fosse tardive (couche 2) (45) et à l'est M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 40 A N 13 argile + 99 99 98 98 2m 97 + X Z + A + 14 97 G + Fig. 33 - Plan des habitations du quartier nord (zones 10, 1 1 et 12) : état de la phase IA (début du 1er s. av. n. è.). par les travaux agricoles modernes, qui ont en outre arasé la partie supérieure. Seule lui correspond une couche de remblai étalée contre le mur At, et subdivisée à la fouille en deux décapages (4 et 5 : terre limoneuse brun-jaune, contenant des débris de foyers d'argile et de briques crues) tigraphie : fig. 8, B). Ceux-ci contenaient un mobilier plus ancien, rare, très fragmenté et dispersé (attribué à la phase IA). Le sol que devait soutenir ce remblai ayant disparu, le seul enseignement de la fouille est de montrer que le mur At a continué à servir au milieu du 1er s. av. n. è. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 41 5.2. LA ZONE 15 DURANT LA PHASE IB Immédiatement au dessus du remblai de construction étalé au début du 1er s. (couche 8), un sol de terre battue (surface 6) prend place entre le mur At à l'est et la rue 17 à l'ouest. Il semble que ce sol corresponde à l'utilisation d'un espace extérieur, de plan rectangulaire, compris entre la maison 16 et les rues 17 et 14, aucune limite bâtie n'ayant été repérée en bordure de ces rues (stratigraphie : fig. 8, A et B; plan: fig. 37 ; photo : fig. 38). A la surface du sol, plusieurs zones sombres indiquent la présence de sept fosses, numérotées 7A à 7G, dont voici la description : -Fosse 7 A : la fosse 7 A (carrés A-B/90-91), de forme fuselée (80 x 30 cm) et peu profonde (10 à 12 cm), est remplie de terre noire très charbonneuse. Ses parois et le fond ont subi l'action d'un feu violent que les a rougis sur 2 à 3 cm d'épaisseur (fïg. 37). On relève quelques petites pierres à son extrémité ouest - Fosse 7B : fosse de plan ovale (90 x 70 cm), profonde (45 cm) (fig. 8, A), dont les parois sont très rubéfiées ; à l'ouest, une petite dépression adventice, avec calage de petites pierres, pourrait représenter un orifice (fig. 37, carré B/92-93). Le remplissage est fait de terre noire et charbonneuse, dans laquelle sont noyées une quinzaines de pierres, parfois grosses (30 x 25 cm), certaines très brûlées, avec un fort pendage (fig. 39, en haut) qui évoque la destruction d'une structure bâtie qui aurait pris place au-dessus de la fosse (certaines pierres sont taillées). Dans la terre on recueille deux tiges de clou et 5 scories de fer. - Fosse 7C : cette fosse mal délimitée en surface , de forme allongée et peu profonde (fig. 37, carré B-C/94), non rubéfiée, est remplie de morceaux d'argile brûlée et de scories de fer, au nombre de 52. Elle pourrait avoir servi de zone de rejet en liaison avec l'activité des fosses voisines. - Fosse 7D : dépression oblongue i section en U (1 10 x 35 cm, sur 20 cm de profondeur) (fig. 37, carré B/93, et fig. 39, en bas). Les parois sont légèrement rubéfiées au sud de la fosse. Le remplissage est fait de terre très charbonneuse, et contient 2 scories de bronze et une branche de corail non ouvragée. - Fosse 7E : Fosse de faible dimension, de forme triangulaire (25 x 15 cm, sur 7 cm de profondeur) (fig. 37, carré A/92). Remplissage de terre noire, charbonneuse et cendreuse. - Fosse 7F : La fosse 7F, de forme ovale (30 x 25 cm, sur 10 cm de profondeur) (fig. 37, carré A/92), est remplie de cendre blanche pure et très fine. On y recueille 4 scories de bronze. -Fosse 7G : fosse ovale (45 x 27 cm, sur 10 à 15 cm de profondeur) (fig. 37, carré B/91), dont les parois sont rubéfiées ; remplissage de terre très cendreuse. Le sol 6 et les fosses sont recouverts par une mince couche de sédimentation (couche 3), faite de terre brunjaune limoneuse, avec petites pierres éparses et mobilier réduit appartenant au troisième quart du 1er s. av. n. è. Cet ensemble (sol 6, fosses 7A-G, couche 3) correspond à une occupation courte, dans une zone située à l'extérieur de tout bâtiment, en bordure de deux rues. Les traces rencontrées indiquent que ce lieu a fonctionné aux alentours du milieu du 1er s. comme atelier de métallurgie, où l'on travaillait le bronze et le fer. Plusieurs des fosses ont servi de lieu de combustion en relation avec cette activité. La structure de travail la plus nette est la fosse 7B, dans laquelle se trouvaient les restes d'un bâti de pierres rubéfiées effondré, et qui est sans doute identifiable avec un basfourneau rudimentaire. L'orifice visible en bordure de cette fosse était peut-être destiné à un soufflet d'aération. Cette fonction est confirmée par les scories retrouvées à l'intérieur et à l'entour (fosse 7C, mais aussi tranchée de fondation 3 A : infra), dont l'aspect est caractéristique des restes de la réduction du métal. Se rattachent également à cette activité les déchets découverts dans la couche 3 de la rue 14 Fig. 34 - Détail de la banquette Ae établie sur le sol 8 de la zone 102 (phase LA) et appuyée au mur d (à gauche) ; vue prise du sud. (débris d'objets en fer et en bronze: voir ci-après), qui représentent probablement des rebuts de cet atelier. On soulignera avec intérêt la position extérieure de ces structures de type artisanal, ainsi que leur datation récente. 5.3. LES ZONES 10 ET U DURANT LA PHASE IB Vers 75 av. n. è., l'ensemble des murs qui délimitaient auparavant les maisons à une pièce 101 et 102-11 (voir fig. 33) sont arasés, et l'on construit en cet endroit une maison à deux pièces (zones 10 et 1 1) communiquant par une porte (fig. 40). Les structures bâties composant cette nouvelle maison sont les suivantes: • pièce 10 : Au nord, le mur a sépare la zone 10 de la zone 122. Il est construit sur l'arasement du mur h/x. Lors de sa création, ce mur comprenait sans doute une porte donnant sur 122, qui sera bouchée peu après (comblement Af) (46). Les piédroits de cette porte primitive sont surtout visibles sur le parement nord du mur (fig. 43, flèches). A l'ouest, le mur Ai (47) est construit sur#y, selon un axe légèrement différent. Ce mur a été bâti en talus contre les sédiments de la rue 1 3 , qui à cette époque, avant reprofilage, était plus haute : son parement ouest, destiné à être enterré, est de ce fait plus grossièrement appareillé que le parement est, en élévation à l'intérieur de la pièce. Son extrémité sud a été en partie détruite à date tardive. Il en va de même de la façade sud sur la rue 14 (Af), entièrement épierrée au début de notre ère, lors de l'abandon du quartier (tranchée d'épierrement 2B : cf. fig. 41 j au premier plan, et stratigraphie, fig. 11 A). A l'extrémité orientale de cette façade se trouvait la porte d'entrée de la maison, marquée par un seuil de pierre monolithe, dénommé Bt (fig. 40 et 4 1 : longueur 120 cm, largeur 52). A noter que cette façade est nettement décalée vers le sud par rapport à la façade immédiatement antérieure (mur Cd). I 1 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 42 \ 16- 5 A 16-5A 101-8 J i 16-4/510 121-8 16-5A 12 101-8 " % 10-6 I 16-5A 13 15 20 101-8 10-6 18 19 10-6 10-6 20 15 121-8A 25 101-8 101-8 24 " 21 - \ 10-6 22 Fig. 35 - Mobilier de la phase IA (vers 100-75) : céramiques tournées fines, céramique non toumée, objets. 10-6 23 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 43 101-8 101-8 101-8 121-8 76-54 \ 121-8 76-54 10h8 75-54 101-8 10 \ 101-8 11 75-54 12 121-8 76-54 14 13 Fig. 36 - Mobilier de la phase IA (vers 100-75) : amphores. M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 44 91 .:■_", SURFACE 4 ;. Fig. 37 - Plan de l'atelier de métallurgie de la zone 15 (phase IB, milieu du 1er s. av. n. è.) et des murs Ar et As (phase IC, fin du 1er s. av. n. è.). Enfin, côté est, la salle 10 est séparée de la salle 1 1 par le refend b-g, percé dans sa moitié sud par une porte de 90 cm de large (48). Ce refend est établi dans une petite tranchée de fondation d'environ 25 cm de profondeur, relativement étroite (couche 3A). Cette tranchée existe également à l'emplacement du seuil. •Pièce 11: Outre le refend b-g, à l'ouest, on connaît de cette pièce un tronçon du mur nord (c') (49), posé sur l'arasement du mur k, mais légèrement décalé vers le sud (fig. 19, en haut à droite). La façade sud sur la rue 14, prolongement de Aj\ est complètement épierrée. Il est probable que les murs c' et Aj STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 45 Fig. 38 - Vue d'ensemble de l'atelier de métallurgie de la zone 15 (phase IB), prise du sud. se prolongeaient vers l'est jusqu'au rempart, et que la pièce 1 1 était donc appuyée au parement intérieur de la fortification. Mais cette partie a été détruite par l'établissement des terrasses de culture modernes. La construction des murs de la maison 10-11 a été suivie immédiatement par un remblaiement général de toute sa surface: en témoignent des couches de sédiments rapportés : - en zone 10, couche 6 : terre brune avec cailloutis et fragments de briques crues (fig. 1 1 , A) ; - en zone 102, couche 7 : essentiellement formée de débris de briques ; - en zone 11, couche 4 : terre hétérogène, avec poches de sable et de gravier, et de nombreux fragments de briques crues de couleur grise, brune ou jaune (fig. 19). Ces couches de remblai, qui noient sur une quarantaine de cm la base du mur b-g, pourraient résulter de la réutilisation des élévations des constructions antérieures. Le mobilier qu'elles contiennent est d'ailleurs globalement attribuable à la phase IA. Le sol correspondant à l'occupation de la pièce 10 durant la phase IB (sol 5) est constitué d'une pellicule d'argile grise très compacte (peut-être avec l'adjonction de chaux) et bien plane. Il est percé de plusieurs petites fosses peu profondes, et remplies de galets de rivière (couche 4). La fonction de ces structures n'est pas déterminée. Au centre de la pièce se tient en outre un bâti de mortier de chaux, qui comble une fosse de plan grossièrement rectangulaire (c. 3 : fig. 40 et 42). Au fond de cette fosse et en bordure à l'ouest, deux cols d'amphore italique sont plantés dans les couches sous-jacentes (l'un d'eux porte le graffite EZKir : fig. 47, n° 10, l'autre était recouvert d'une petite pierre plate). La dépression est ensuite remplie de Fig. 39 - Détail des fosses 7B (en haut) et 7D (en bas) de la zone 15 (phase IB) creusées dans le sol 3 ; vue prise du nord. M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 46 96 95 95 Fig. 40 - Plan des habitations du quartier nord (zones 10, 1 1 et 12) : eut des phases IB et IC (vers 75 av. n. è. / 10 de n. è.). STRATIGRAPHIE DU MARDUEL Fig. 41 - Détail de l'entrée de la maison 10 (à droite) sur la me 14 (à gauche) : seuils Bu (phase LA) et Bt (phase IB), tranchée d'épierrement 2B (phase IC). Vue prise de l'est. chaux pure sur environ 7 cm, puis par plusieurs lits de chaux successifs, enfin par un lit de mortier de tuileau (chaux, galets et fragments de tuile). Il semble qu'on soit en présence d'une sorte de bassin, plusieurs fois réaménagé lors de l'occupation du sol 5. Ce sol est ensuite noyé par un remblai (couche 2) qui contient du mobilier contemporain de son fonctionnement Dans la pièce 1 1, le sol correspondant (fig. 19, sol 3) est fait de terre compactée, blanchâtre, peut-être également mêlée de chaux ; ce sol est brûlé dans le carré F4. Deux fosses le percent : au nord, la fosse 4A, circulaire (diam. 85 cm) et profonde (65 cm), remplie de terre grise, sableuse, avec quelques pierres; au sud, la fosse 2A, plus irrégulière et superficielle (diam. 64 cm, prof. 12 cm), comblée du même sédiment. Ces fosses ne livrent aucune trace d'utilisation. Le tout est surmonté d'une mince couche de sédimentation, où l'on trouve un peu de mobilier de la phase IIB. L'ensemble de la maison 10-11, dont la longueur hors tout varie de 10,6 à 11,8 m, et la largeur de 5,6 à 7,1 m, représentait une surface habitable de l'ordre de 52 m2 (28 m2 pour la pièce 10,24 m2 environ pour la pièce 1 1). Ces dimensions sont nettement supérieures à celles des habitations antérieures (cf. notes 1 1 et 16). 47 plus profonde, constitue la couche 8B (coupe : fig.ll, B; plan : fig.40). - au nord, le mur Bd est presque totalement arasé, et l'on construit exactement à l'aplomb le mur j (51). Une tranchée (couche 8C) permet de le fonder profondément (fig. 40). A signaler que du côté ouest, le mur/ est lié au mur Ah, tandis qu'à l'est, il se termine par un angle de forme obtuse soigneusement appareillé (présence de pierres taillées), formant piédroit pour une porte ouvrant sur la ruelle 121 (voir fig. 44 et ci-après, fig. 63). - à l'est enfin, la façade antérieure sur 121 (mur Ab) est presque totalement détruite, et une très profonde tranchée (couche 8A: jusqu'à 1,55 m), recoupant tous les niveaux plus anciens, permet de fonder le mur n (52) sur le rocher naturel (coupe : fig. 1 1 , B ; plan : fig. 40 ; tranchée remplie: fig. 44 ; en partie vidée : fig. 43). Le mur n est appuyé au sud contre le mur a ; il se termine au nord par un piédroit oblique (cf. fig. 13 et 43), car parallèle au mur y, mettant également en œuvre des pierres taillées. Un bloc de molasse en partie ravalé au marteau-taillant se tient contre le mur a. A noter que l'on connaît surtout la fondation du mur n, seules une ou deux assises d'élévation étant conservées. La porte d'entrée a une largeur de 78 cm. Dans l'ouverture, une mince dalle de calcaire (L=86 cm ; ép.=4-5 cm) est plantée de chant, sans doute pour protéger l'habitation des infiltrations d'eau, selon une technique connue ailleurs (53). Ainsi délimitée, la maison 122 a un plan trapézoïdal, sa longueur avoisinant 4,30 m, la largeur variant de 2,80 à 4,20 m, ce qui donne une surface habitable de l'ordre de 15 m2. Les niveaux archéologiques témoignant de l'occupation de cette maison durant la phase IB sont peu épais (fig. I IB). Il s'agit de bas en haut : d'une couche de réglage formée de terre et de cailloutis serré (couche 8), remplissant les irrégularités de la couche de démolition sous-jacente (couche 9). Vient ensuite un sol, directement sur ce cailloutis (sol 7), dont la sédimentation (terre fine, de couleur brune, avec poches de cendres blanches) constitue la 5.4. LA ZONE 122 DURANT LA PHASE IB Au début de la phase IB, la maison 122 est complètement reconstruite, sur un plan néanmoins très proche de celui de l'habitation antérieure. On a vu que le mur mitoyen avec la zone 1 0 (mur a) avait été remonté à cette époque sur l'arasement du mur hlx (cf. 5.3.). Après cette reconstruction, les trois autres murs délimitant la salle 122 sont également repris, tous trois en tranchée de fondation : - à l'ouest, en façade sur la rue 13, le mur Ah (50) est fondé sur l'arasement du mur Al, pratiquement sur le même plan. Une mince tranchée de fondation a été repérée le long de ce nouveau mur dans les sédiments anciens de la rue 13. A l'intérieur de la zone 122, une autre tranchée, plus large et Fig. 42 - Elément construit en mortier au centre de la maison 10 (s. 3 : phase IB) avec col d'amphore planté (à droite) ; vue prise du nord. 48 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. Fig. 43 - Façade de la maison 122 le long de la ruelle 121 : mur n établi en tranchée de fondation au début de la phase IB (les flèches indiquent une porte bouchée dans le mur a) ; vue prise du nord-est. couche 6. A ce sol appartiennent plusieurs aménagements : une petite fosse contre le mur n (fig. 40), remplie de terre noire charbonneuse et de pierres : à l'intérieur était planté un fond d'amphore italique, calé par des pierres et des fragments de dolium. A l'extrémité ouest du mur/, un socle est bâti avec une dalle plate contre laquelle une autre dalle est plantée de chant (fig. 40). Immédiatement à l'est de ce socle (carré A/8-9) quelques pierres plantées signalent peutêtre un trou de poteau. Sur le sol 7, quelques fragments d'amphore et de tuile plate sont disposés horizontalement. disposés horizontalement côte à côte (fig. 40 et 44). Au dessus du sol 7 prend place une nouvelle recharge (couche 6), faite de cailloutis lié par de la terre brun-jaune. Cette couche contient également des déchets domestiques (poches de cendre, charbons de bois et nombreux tessons et os fragmentés). Tous ces niveaux s'appuient à l'ouest au mur n, au sud au mur c' et à l'est au mur p. 5.5. LA RUELLE 121 DURANT LA PHASE IB Aucun niveau de l'époque considérée n'existe dans les rues 13 et 17, qui ont été reprofilées à la fin du 1er s. av. n. è. (voir ci-après). Dans la rue 14 au contraire, une couche témoigne de l'utilisation de ce passage durant le 1er s. : il s'agit de la couche 3 de cette zone, en partie conservée en place, et en partie remaniée par la construction postérieure d'un mur en grand appareil au sud (Ar-Ay), et par la pose d'un puissant pavage à sa surface supérieure (sol 2A). Il s'agit d'une strate relativement hétérogène; la matrice est généralement limoneuse, mais des inclusions diverses en rendent la composition variable: à l'ouest, elle contient tantôt du sable, tantôt des petites pierres. A l'est, seule la partie supérieure, sur 10 cm environ, est faite de limon, la base étant particulièrement caillouteuse. Immédiatement après la construction du mur n et le comblement de sa tranchée de fondation (couche 8A), un remblai est étalé dans le passage 121 (couche 8). Cet apport est fait de terre grise contenant beaucoup de pierres, de tessons et d'os qui montrent la reprise de déchets domestiques (ce mobilier, datable du début du 1er s., a été étudié avec la phase LA). Le remblai 8 sert à fonder un sol de circulation (sol 7), composé de pierraille très tassée et, dans la partie nord, aménagé avec deux grandes dalles en réemploi. Il s'agit de blocs soigneusement taillés en grès molassique de couleur blanche (voir ci-après l'analyse de J.-Cl. Bessac), 5.6. LA RUE 14 DURANT LA PHASE IB STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 49 a fonctionné aux environs du milieu du 1er s. av. n. è. Le mobilier de la couche 3 est relativement mélangé, comme on pouvait l'attendre d'une couche de remblai repris lors de la construction du podium de la zone 16 et du pavage 2A de la rue. L'essentiel s'inscrit néanmoins entre le début et le troisième quart du 1er s., aucun document n'étant postérieur à 25 av. n. è. 5.7. MOBILIER DE LA PHASE IB (vers 75 - 25 av. n. è.) 5.7.1. Statistique des céramiques Fig. 44 - Sol de la radie 121 coupé par la tranchée de fondation 8A du mur n (à gauche) ; au fond, dalles de la surface 7 (phase IB). Vue prise du sud. Au nord, le long de la tranchée d'épierrement de la façade Aj, on remarque la présence à la base de la couche 3 , dans les carrés C97-D97, d'un bourrelet de terre argileuse qui a pu se former contre le parement extérieur de ce mur (dilution de l'élévation d'adobe?) lors de la première phase de son existence (entre 75 et 25 av. n. è.). Là où ce bourrelet n'existe pas apparaît le sommet arasé d'une façade plus ancienne (mur Ca). Au nord ouest, c'est-à-dire à l'intersection de la rue 14 et de la rue 13, la couche 3 est entamée par la tranchée d'épierrement de l'extrémité du mur Ai, retour de Aj (couche 3A). A la base de la couche, au contact de la surface 4, on relève la présence d'une recharge prise dans le sédiment limoneux qui livre de nombreux éléments métalliques et plusieurs monnaies dispersés dans un mètre carré environ. Cette poche de rejet, qui forme un ensemble homogène, a donné, outre une centaine de scories de fer, les mobiliers suivants (fig. 45) : 36-ferfragments : 1 petite de loupe lames de ;réduction 3 rivets ; du 1 pointe métalde; 98flèche tiges ; et1 fragments clou de soulier de tiges; ; 14 clous ; 1 clou à tête hémisphérique ; 1 ressort de fibule. - bronze : 7 anneaux ou fragments d'anneaux à section ronde ; 2 fragments d'anneaux à section plate ; 15 ardillons ou fragments d'ardillons de fibule ; 5 fragments de ressort de fibule ; 1 fragment d'arc de fibule (type de Nauheim?) ; 2 fragments de bracelet filiforme ; 1 rivet ; 1 petite plaque percée ; 1 bague à chaton de verre incolore collée sur une plage de dorure ; 24 fragments divers. - plomb : 7 plaques diversement repliées ; 1 petite bille (résidu de coulée). - monnaies : 18 monnaies ou fragments de monnaies ont été recueillis en connexion avec les déchets de bronze et de fer. Elles correspondent peutêtre à une récupération en vue de leur refonte, ce que pourrait indiquer aussi la présence parmi elles de plusieurs fragments de pièces. En voici la liste : 6 oboles de Marseille en argent, type à la roue et MA (inv. 73, 75, 76, 78, 80, 81); 3 monnaies d'argent au format de l'obole, illisibles en l'état actuel, probablement de même type (inv. 74, 77, 79) ; 1 fragment de monnaie d'argent au format de l'obole, illisible (inv. 72) ; 2 petits bronzes de Marseille au taureau comupète (inv. 82 et 87); un quart de monnaie en bronze probablement du même type (inv. 71) ; 1 petit bronze de Marseille au taureau passant (inv. 83) ; 2 moyens bronzes de Marseille au taureau comupète (inv. 85 et 86) ; 1 petit bronze de Nimes à légende NAMALAT (inv. 84) ; 1 petit fragment de monnaie en bronze (inv. 88). Ces rebuts de métallurgie sont à mettre en relation avec l'atelier fouillé dans la zone voisine (zone 15, c. 3-7), et qui Les fragments de céramique appartenant aux niveaux de la phase IB (54), au nombre de 3521, se répartissent de la manière suivante : CATEGORIES cér. tournée fine : 723 (20,5 %) amphores : 684 (19,4 %) cér. non tournée : 1960 (55,7%) doliums : 154 (4,4%) TYPES proto-campanien A : 1 (0,1 %) campanienne A : 262 (36,2 %) dérivés de la campan. A : 4 (0,5 %) campanienne B : 14 (1,9 %) campanienne C : 4 (0,5 %) dérivés de campanienne C : 7 (0,9 %) cér. commune jaune : 389 (53 %) céramique gauloise : 2 (0,3 %) cér. catalane : 5 (0,7 %) cér. commune ibérique : 2 (0,3 %) cér. comm. pâte sableuse : 12 (1,6 %) cér. commune italique : 2 (0,3 %) cér. à paroi fine: 8 (1,1 %) cér. engobe rouge interne : 1 (0,1 %) mortiers massaliètes : 3 (0,4 %) mortiers italiques : 5 (0,7 %) autres types : 2 (0,3 %) massaliètes: 77 (11,2%) ibériques : 2 (0,3 %) italiques : 605 (88,4 %) urnes : 91 coupes : 47 couvercles : 16 5.7.2. Typologie des formes céramiques - Protocampanienne A : 1 bord de kylix 42Bb avec trou de réparation. - Campanienne A : 2 bords de plats 5 ; 7 bords de plats 5/7 (fig. 46, n° 3); 2 bords n° 2) ; 8 etbords une de forme bolscomplète 27b ; 9 bords (avecetgraffite une forme en croix) complète de plats de patères 6 (fig.27B 46, (fig. 46, n° 7) ; 2 bords de bols 27c ; 2 bords de coupelles 28a-b ; 15 bords de bols 3 1 dont un avec rinceau incisé et peint à l'intérieur (fig. 46, n° 9), un 8)autre n° ; 1 bord avec de graffite kylix (.42Bb . .A) ;(fig. 2 bords 46, n°de 5)coupelles ; 9 bordsMorel de plats 1 13 36; 1 (fig. bord46,de forme non classée (plat ouvert à profil en S) ; 1 anse horizontale ; 8 fonds dont 1 à décor de cercles incisés, 1 à décor de guillochis, 1 à décor de palmette n° 6) ; 1 graffite dégénérée en étoile ; 2 graffites (fig. 46,géométriques n° 4). sur un fond de bol (fig. 46, - Dérivés de la campanienne A : 1 bord et 1 fond. 50 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. d'amphore Dressel 1C (fig. 47, n° 2) ; 16 anses ; bord et fond d'une même amphore Dressel 1A (122, fosse 7A) ; 1 bord de forme Dressel 2/4 (?) (fig. 47,n°n°10). 1) ; 1 fond de Dressel 1 ; col avec graffite ECKir (10, c. 3 fig. 47, - Céramique non tournée : bords d'urnes (A01=3 ; B01=19 ; B02=l B09=l ; C01=28 ; C02=7 ; C03=7 ; C06=l ; C09=6 ; Cl 1=11 ; C12=2 C13=4 ; C19=l) ; bords de coupes (E01=2 ; E02=2 ; E04=2 ; E05=l E06=2 ; E07=5 ; G01=l ; H01=3 ; H05=l ; H09=l ; 101=23 ; 102=2 105=2) ; bords de couvercles (C01=2 ; D01=5 ; D02=2 ; D03=3 ; D09=l E01=2 ; 1 bord de couvercle «en Y») (fig. 48, n° 5) ; fonds (11A=7 12A=20 ; 13A=3 ; 21A=1 ; 41A=1 ; 42A=1 ; 62A=1 ; 62C=1 ; 63A=3 63B=1) ; décors d'urnes (7 rangées de coups incisés obliques; 1 chevron double imprimé au peigne ; 1 chevron simple imprimé au peigne ; 5 chevrons doubles incisés ; 2 chevrons simples incisés ; 1 listel en relief sur col d'urne basse ; 1 cordon impressionné) (fig. 48, n° 6) ; décors de coupes (1 jatte décorée d'incisions sur la lèvre ; 1 chevron imprimé au peigne ; une vasque à décor de quadruple chevron incisé après cuisson à l'intérieur) ; préhensions (3 anses verticales unifides ; 1 anse bifide) ; divers (1 fond haut massif percé d'un trou latéral). - Dolium : 4 bords ; 2 cordons digités ; 2 cordons lisses ; 3 fonds ; 1 décor imprimé au peigne. 5.7.3. Documents divers 26 Fig. 45 - Mobiliers métalliques recueillis dans une recharge (c. 3) de la rue 14, probables déchets de fabrication de l'atelier de métallurgie voisin (zone 15) ; 1-6 : bronze ; 7-19 : fer ; 20-26 : plomb. - Campanienne B : 2 bords de plats 5 ; 1 bord de plat 7; 1 fond annulaire, probablement de forme 10 ; 1 bord de kylix Pasquinucci 127 ; 1 fond de B lourde, forme 6 ou 7, décoré de guillochis (fig. 46, n° 10). - Campanienne C : 1 bord de plat 5 (fig. 46, n° 1) ; 1 bord de plat 7 ; 1 fond orné de cercles concentriques. - Dérivés n° 11). de la campanienne C : 1 bord de plat 19 ; 1 coupelle 2 (fig. 46, - Céramique de la côte catalane : 1 panse d'oenochoé (fig. 48, n° 4). - Céramique commune ibérique : 2 bords de vases dont un à col à listel (fig. 48, n° 3). - Céramique à paroifine : 2 fragments et 1 fond de gobelets à décor clouté ; 1 fond de gobelet à décor pointillé (fig. 46, n° 12) ; 1 bord en gouttière de gobelet. - Céramique commune italique : 2 plats à bord à rainure (fig. 46, n° 14, 15) ; 1 bord d'assiette. - Céramique commune à pâte sableuse : 1 bord de gobelet en gouttière. - Céramique à engobe rouge interne : 1 plat complet (fig. 46, n° 16). - Céramique commune à pâte jaune : 2 bords à lèvre déversée ; 3 bords d'olpés en amande ; 2 bords d'olpés en gouttière ; 2 bords d'olpé moulurés ; 2 bords d'urnes à anses collées (fig. 48, n° 1) ; 1 bord de coupelle ; 3 fonds plats et 2 anses d'ampoules ; 17 fonds annulaires ; 1 fond plat ; 2 anses ; 1 panse d'olpé portant à la base du col un listel en relief (fig. 48, n°2). - Céramique gauloise peinte : 1 bord de vase balustre orné d'une bande rouge sur fond blanc. - Mortiers massaliètes : 1 bord avec bec verseur ; 1 fond. - Mortiers italiques : 1 bord (fig. 46, n° 13). - Autres céramiques fines : 1 fragment de vase à engobe rouge. - Amphores massaliètes : 1 bord de type 8 ; 2 bords de type 9 ; 4 anses. - Amphores italiques : 6 bords de forme Dressel 1 A (fig. 47, n° 6, 8) ; 9 bords de forme Dressel IB (fig. 47, n° 3, 4, 5, 7, 9) ; partie supérieure - Terre cuite : 8 rondelles taillées dans des parois de vases dont 1 percée ; 1 jeton taillé dans un vase campanien A ; 1 fragment de lampe en céramique campanienne A ; 1 fond de lampe en terre grise ; 3 lampes grises à décor rayonnant sur la vasque (fig. 48, n° 11) ; 1 lampe grise à vasque lisse décorée d'une rosette sous le fond (fig. 48, n° 10) ; 1 fragment de chenet ; nombreux fragments de tuile à pâte jaune et de tuiles peignées à gros dégraissant (55). - Torchis : 1 bord de vase. - Verre : 1 perle à incrustation d'émail blanc et jaune (fig. 48, n° 7) ; 1 fragment de perle à décor ocelé ; 1 bracelet lisse en verre bleu (fig. 48, n°8). - Fer : 15 clous (fig. 48, n° 17-24, 26-28) ; 2 tiges ; 1 bague (fig. 48, n° 12) ; 1 crochet (fig. 48, n° 25) ; 1 crampon (fig. 48, n° 13) ; 1 rivet ; 2 anneaux (fig. 48, n° 16) ; 1 talon de lance conique (fig. 48, n° 14) ; 4 scories ; 1 pointe de javeline (fig. 48, n° 15). - Bronze : 1 ardillon de fibule (fig. 48, n° 9) ; 1 cabochon ; 1 petit anneau ouvert. - Pierre : 2 fragments de meules en basalte ; 1 grattoir en silex retouché sur éclat ; 1 tessère de mosaïque en pierre blanche ; 1 branche de corail. - Monnaies : 3 potins au long cou (inv. 48 : 15, c. 3 ; inv. 18 : 122, c. 6 ; inv. 23 : 10, c. 2) ; 1 denier de la République romaine de C. PULCHER, type Crawford 300/1 (110 ou 109 av. n. è.) (inv. 37 : 1 1, c. 2) ; 2 petits bronzes de Marseille au taureau comupète (inv. 21 et 22 : 10, c. 2) ; 1 obole de Marseille en argent (inv. 26 : 10, c. 2). - Faune : 131 1 os ou fragments d'os ; 1 coquillage. On ajoutera à ces documents ceux (objets métalliques et monnaies) trouvés dans la couche 3 de la rue 14, qui font partie d'une décharge d'atelier de métallurgie, et qui ont été décrits ci -dessus. 5.7.4. Intrusions 9 fragments de céramique grise monochrome (14, c. 3 ; 122, c. 8; 122, c. 6 ; 10, c. 2) ; 9 fragments de céramique pseudo-ionienne peinte (14, c. 3 ; 122, c. 8 ; 122, c. 6 ; 11, c. 2) ; 1 fragment à vernis noir peutêtre en céramique pseudo-attique (122, c. 8). 6. La phase IC (25 av. J.-C. - 10 ap. J.-C.) Le dernier quart du 1er s. av. n. è. voit un remodelage assez général du quartier : d'une part l'ensemble des rues STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 51 122-8 121-6 13 14 122-8 10-2 15 W//////////////////////////////////^^^^^ Fig. 46 - Mobilier de la phase IB (vers 75-25) : céramiques tournées fines. 52 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 10 Fig. 47 - Mobilier de la phase IB (vers 75-25) : amphores. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 53 11-2 28 122-6 Fig. 48 - Mobilier de la phase IB (vers 75-25) : céramiques tournées et non tournées, objets. 54 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. Fig. 49 - Vue générale de la rue 14 : pavage 2A et mura en gros blocs Ar-As (phase IC : fin du 1er s. av. n. è.). Vue prise de l'ouest. fait l'objet de travaux importants ; d'autre part un grand bâtiment est construit dans les zones 15 et 16, après destruction des structures antérieures. Enfin, la maison 122 est partiellement détruite et réunie à la ruelle 121. Seule la maison 10-11 conserve la même disposition, avec cependant de nouveaux aménagements intérieurs. 6.1. LES RUES 13, 14 ET 17 DURANT LA PHASE IC Plusieurs observations indiquent que les principaux axes de circulation font l'objet à la fin du 1er siècle d'un reprofilage, leur niveau d'utilisation étant abaissé sensiblement par déblaiement des couches de recharge et de sédimentation immédiatement antérieures, c'est-à-dire celles concernant les phases II A à IB (entre 200 et 25 av. n. è. environ). Seul de cette époque subsiste un niveau partiel ement remanié dans la rue 14 (c. 3). Ce décaissement est non seulement attesté par un hiatus dans la stratigraphie des rues, mais par la mise à nu de la fondation du mur Ai, limitant la pièce 10 à l'ouest, qui précédemment était enterrée en talus le long de la rue 13 (ce qui explique la mauvaise qualité du parement de ce côté). Ce travail important, ne serait-ce que par le cubage des matériaux évacués, a sans doute été motivé par la volonté de réduire le pendage des axes ouest-est et d'élargir la terrasse située contre le parement intérieur du rempart. Après le déblaiement, de nouveaux sols de rue sont aménagés. Dans la rue 17, l'épandage d'un lit de gravier fait de galets épars et de petites pierres concassées, peutêtre liés par un mortier maigre (c. 5A), permet de construire une surface plane et résistante (surf. 4). Ce sol présente, au nord, les traces d'une large ornière qui contourne le bloc As et amorce un virage en direction de l'ouest, la rue 17 rejoignant probablement le rempart au sud du Chantier Central. Ce sol est recouvert par une mince couche de sédimentation (c. 3 : terre et cailloutis), immédiatement recouverte par un niveau de destruction marqué par de nombreuses pierres et tuiles écrasées à plat (base : surf. 2 ; épaisseur : c. 1A). Dans la rue 13, après nivellement des sédiments anciens (c. 6, surf. 5), une recharge de cailloutis est étalée (c. 3, conservée seulement à l'ouest de la fouille), pour fonder un sol (surf. 2A) (fig. 11, B, à gauche). Ce sol est détruit, en face de la maison 122, lors de l'arasement du mur Ah dont témoigne dans la rue une couche de destruction (c. 4), prolongeant un niveau fouillé dans la maison voisine (122, c. 3-4). Le sol 2A est lui-même surmonté, comme dans la rue 17, d'un niveau de tuiles et de pierres (c. 1 A). STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 55 6.2. CONSTRUCTION D'UN PODIUM DANS LES ZONES 15 ET 16 Fig. 50 - Maison 10 : enduit peint sur le mur a (phase IC) ; vue prise du sud. Nous avons vu que dans la rue 14, les travaux intervenant à la fin du 1er s. av. n. è. avaient entraîné le remaniement partiel de la couche 3. Celle-ci sert d'assise à un puissant pavage constituant un nouveau sol de rue (surface 2A) (fig. 40 et 49). Dans la partie ouest, les dalles utilisées sont en majorité de grande taille et épaisses (voir coupe: fig. 1 1, A), la plus grosse atteignant 1,9 x 1,3 m, pour 0,25 m d'épaisseur. La partie orientale est aménagée avec des pierres plus petites, liées par du sédiment sableux. Au nord le pavage est tangent au bord de la tranchée 2B (épierrement de la façade AJ) et vient toucher au seuil Bt (fig. 4 1 et 49). Au sud, il s'appuie contre la fondation Ay du mur Ar ; par contre il s'engage en partie sous le bloc As. Notons que ce sol est à l'ouest en connexion stratigraphique avec le sol 4 de la rue 17 et le sol 2A de la rue 13. Vers l'est, la rue 14 est coupée par une terrasse de culture : tout laisse penser néanmoins que cette rue venait buter en impasse contre le parement intérieur du rempart. A l'extrémité de la partie conservée, la rue est rétrécie par plusieurs dalles plantées de chant de part et d'autre, et constituant une sorte de collecteur. Ces dalles sont appuyées au sud (élément Z)6) contre Ay, et séparées au nord (élément Dd) de Aj par un calage de terre et de pierraille (fig. 40 et 49, en haut). Leur fonction fut probablement de canaliser l'eau qui dévalait la rue 14 en temps de pluie vers un éventuel déversoir ménagé à travers le rempart. Contre le mur Ar et sa baseAy, deux grosses pierres sont posées sur le pavage 2A : l'une est un bloc à peine dégrossi en calcaire dur (cf. coupe : fig. 11, A) ; l'autre, en calcaire tendre, est taillée en forme de parallélépipède. L'usure qu'on remarque à sa surface supérieure indique sans doute qu'elle a servi de marche pour accéder sur le podium qui prend place dans les zones 15 et 16. Dans sa moitié est, le sol de la rue est recouvert par une mince couche de sédimentation de sable et de gravillon (c. 2C). Partout ailleurs, il est recouvert directement par une puissante couche de destruction, contenant de nombreuses pierres et tuiles, ainsi qu'un abondant mobilier (c. 2). Après destruction et arasement du mur Ar, ainsi probablement que des niveaux d'occupation les plus récents correspondant à ce mur dans la zone 16, un vaste podium est implanté dans les zones 15 et 16 : cette terrasse est limitée au nord par un mur formé d'une rangée de gros blocs (mur Ar), qui repose sur une fondation en petit appareil (mur Ay). Cette fondation est en partie apparente dans la rue 14, où elle est bien appareillée, et enterrée dans les zones 1 5 et 16, où elle est établie dans une tranchée qui coupe le mur At (fig. 31). La tranchée de fondation est numérotée c. 3 dans la zone 16 et c. 3 A dans la zone 15 (fig. 11, A). Elle est remplie de terre et de pierraille et livre, outre des mobiliers plus anciens (parmi lesquels de nombreuses scories en rapport avec l'atelier de métallurgie : zone 15, c. 3-7), un as de Nimes du 1er type qui fournit une indication intéressante sur la chronologie de la construction. Le couronnement du mur de soutien nord du podium (Ar) est constitué par l'alignement de trois grosses pierres de calcaire tendre (fig. 1, 37, 40 et 49) qui présentent des traces d'extraction et de taille étudiées ci-après par J.-Cl. Bessac. n ressort de l'analyse de ces traces que les blocs en question sont en réemploi, et proviennent probablement d'un monument antérieur situé dans le voisinage. On ne connaît que peu de choses des autres faces de la terrasse ainsi aménagée. A l'ouest, n'en subsiste qu'un bloc de pierre tendre, posé sans fondation et mordant en partie sur le pavage de le rue 14. Cet élément présente en outre à sa partie supérieure des traces d'usure provoquées par le passage de roues, qui montrent que la voie 13-17 a continué à fonctionner après la destruction et l'abandon de l'habitat au début de notre ère (fig. 37 et 49). Au sud et à l'est, les limites de la terrasse sont inconnues. Un autre bloc taillé en angle, trouvé dans le comblement d'une fosse du Vème s. de n. è. située dans la zone 16 (c. 2A), pourrait appartenir à la même construction (voir ci-après, fig. 62). De même, aucune observation n'a pu être faite sur le sol du podium délimité par le mur en grand appareil, ce sol ayant été détruit par les travaux agricoles modernes et par la fosse tardive (16, c. 2A-2G), et la couche de remplissage (c. 2) ayant été elle-même écrêtée. De ce fait, on n'a aucune Fig. 51 - Maison 10, mur a : détail de l'enduit peint et de son radier de tessons d'amphores (phase IC), vu du sud -ouest 56 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. Fig. 52 - Maison 10 : sol d'abandon avec couche de destraction d' adobes (phase IQ ; au premier plan : seuil Bt ; à gauche, rue 13. Vue prise du sud. idée de la fonction exacte de cet ouvrage, ni d'un éventuel bâtiment (public?) qu'il pouvait supporter. 6.3. REAMENAGEMENTS DANS LA MAISON 10 - 11 Seule parmi les habitations fouillées dans le Chantier Central, la maison 10-11 continue d'être occupée pendant la phase IC. Si son plan et son organisation ne changent pas, plusieurs aménagements marquent cette dernière période de son existence. Dans la salle 10, un remblai est étalé (c. 2) pour fonder un nouveau sol de terre battue (sol ID), indiqué notamment par un fin gravillon. Le remblai (terre jaune avec fragments de briques grises) contient du mobilier plus ancien, attribué à la phase IB. Le seuil Bt et l'ensemble des murs précédemment bâtis (Ai, a, b-g, Aj) sont conservés, mais recouverts alors d'un enduit de mortier, peint uniformément en rouge (plan : fig. 40 ; coupe : fig. 11, A). Le démontage de cet enduit a permis d'étudier sa structure strati graphique et les matériaux mis en œuvre (56). Conservé sur une hauteur de 10 à 40 cm, il était encore en place sur toute la longueur du mur a (5 m) (fig. 50 et 52 au fond), une partie du mur Ai et le départ de b-g. Les pierres des parements internes de ces trois parois ont été liées par un mortier de terre dont la teneur en eau était élevée, car il déborde largement, masque certains moellons et forme des aspérités importantes. Sur ce mortier frais encore plastique, des tessons d'amphores (de type italique et d'imitation marseillaise : cf. fig. 55, n° 1) ont été plaqués, parfois profondément imprimés, afin de créer un plan vertical accidenté dans le détail, mais globalement homogène. Dans leur majorité, ce sont des fragments de panse, dont la face convexe est tournée vers l'extérieur, mais des morceaux d'anse et de col ont également été utilisés (fig. 51). Ce placage sert à l'accrochage de deux couches préparatoires de mortier de chaux (sable grossier et chaux) dont la première pénètre entre les interstices jusqu'à rejoindre les pierres et le liant débordant des murs. Très irrégulières, ces couches de crépi ont une épaisseur totale de 1 à 10 cm et sont, selon les endroits, appliquées directement l'une sur l'autre ou séparées par les tessons d'amphores. La surface de la seconde couche, régulièrement aplanie, est recouverte par un mortier gras qui constitue la strate de finition ; épaisse de 3 à 5 mm, principalement composée de chaux, celle-ci a été très soigneusement lissée avant de recevoir une couche picturale de couleur rouge carmin. On soulignera que le sol correspondant à l'enduit est une simple surface de terre battue, de type tout à fait traditionnel. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL Sur le sol ID, on fouille une couche de destruction composée de terre limoneuse (provenant sans doute en partie du liant de terre des murs), englobant dans sa partie supérieure des moellons de calcaire, et dans sa partie inférieure de nombreux morceaux de briques crues (fig. 52). Près du seuil Bt, une concentration de clous et de fiches en fer provient vraisemblablement de la destruction d'une porte en bois (voir fig. 57, n° 25-32 et 38-45). Les niveaux et les structures de la phase IC sont moins bien conservés dans la pièce 1 1 : on y retrouve également un remblai de sol (c. 2), mais sa surface a été détruite par les travaux agricoles. Il semble que le mur nord fasse alors l'objet d'une réfection (construction de l'élément c à l'aplomb de c'). Le mur de refend b-g reste en élévation. Les autres limites sont inconnues, soit qu'elles aient été épierrées (façade Aj sur la rue 14), soit qu'elles aient disparu (vers l'est) lors du creusement des terrasses modernes. CATEGORIES cér. tournée fine : 1444 (38,5%) amphores : 588 (15,7 %) cér. non tournée : 6.4. LA ZONE 12 DURANT LA PHASE IC Au début de la phase IC, la maison 122 est abandonnée et sa façade orientale (mur ri) arasée jusqu'au niveau du sol. Les autres murs semblent rester pour un temps en élévation. Un sol (surface 5) témoigne de l'occupation des lieux postérieurement à la destruction de n, puisqu'il passe par dessus et s'étend également sur toute la surface de l'ancienne ruelle 121 (fig. 11, B). Ce sol, constitué de terre et de cailloutis grossièrement égalisés, concerne donc l'ensemble de la zone 12. Il ne livre aucune trace d'aménagement domestique, notamment de foyer, seule s'y rattachant une petite fosse remplie de pierres dans le coin nord-ouest (c. 5 A). Peut-être ce niveau témoigne-t-il de l'utilisation du secteur (en partie couvert dans la zone 122 ?) comme grange ou dépendance. Le sol 5 est partout recouvert d'une puissante couche de destruction, fouillée en deux décapages (couche 3-4). Cette couche noie les murs a etj et passe à l'ouest par dessus l'arasement du mur Ah, débordant dans la rue 13 (13, c. 4). Elle est formée de nombreuses pierres de toutes tailles et de fragments de tuiles, compris dans une matrice de terre grisjaune, sableuse ou limoneuse. On note dans son épaisseur plusieurs grandes dalles contre les murs a et Ah. Elle contient un abondant mobilier (entre autres de gros morceaux de dolium), beaucoup de faune et de nombreux charbons de bois qui montrent aussi une utilisation de la zone comme dépotoir. 6.5. MOBILIER DE LA PHASE IC 6.5.1. Statistique des céramiques Les fragments de céramique appartenant aux niveaux de la phase IC (57), au nombre de 3744, se répartissent de la manière suivante : 57 1453 (38,8%) doliums : 259 (6,9%) TYPES campanienne A : 120 (8,3 %) dérivés de la campan. A : 1 1 (0,7 %) campanienne B : 8 (0,5 %) campanienne C : 4 (0,3%) dérivés de campanienne C : 13 (0,9 %) cér. commune jaune : 884 (61,2 %) céramique gauloise : 8 (0,5 %) cér. catalane : 5 (0,3 %) cér. comm. pâte sableuse : 267 (18,4 %) sigillées italiques : 37 (2,6 %) cér. à paroi fine : 53 (3,7 %) cér. engobe rouge interne : 3 (0,2 %) mortier massaliète : 1 (0,1 %) mortiers italiques : 19 (1,3 %) autres types: 11 (0,8%) ibériques : 3 (0,5 %) italiques: 478 (8 1,2%) autres types : 107 (18,2 %) urnes : 78 coupes : 29 couvercles : 18 6.5.2. Typologie des formes céramiques - Sigillée italique : 1 bord de forme G6 (58) ; 1 bord G 17 (fig. 53, n° 6); 1 bord de G18 ; 1 bord de G19a ; 1 bord de G19b ; 1 bord et 1 fragment de G24 (fig. 53, n° 5) ; 1 exemplaire complet et 1 bord de G27 (fig. 53, n° 2 et 7); 2 bords de G28 (fig. 53, n° 1 et 3) ; 2 fragments de G30 probable ; 1 bord de plat de forme indéterminée (fig. 53, n° 4). - Campanienne A : 1 bord de plat 5 ; 2 bords de plats 5/7 ; 7 bords de patères 27B ; 3 bords de coupes 27c ; 1 bord de coupelle 28b ; 2 bords de bols 3 1 ; 4 bords ou fragments de plats 36 ; 2 bords de coupelles Morel 1 13 ; 5 bords de patères Morel F2941 (fig. 53, n° 10) (59) ; 1 fond à rosette ; 2 fonds ; 1 anse horizontale ; 1 graffite en croix (60). - Dérivés de la campanienne A : 3 bords et 1 fond de patères dérivées de MorelF2941(fig.53,n°13). - Campanienne B : 1 fond de bol 1 avec graffite gallo-grec (..EP) (61) ; 1 fond de coupelle de forme 4 ; 1 bord de plat 5 ; 1 fragment de kylix probablement de forme Pasquinucci 127. - Campanienne C : 1 bord de coupelle 1 (fig. 53, n° 9) ; 2 bords de plats 7. - Dérivés de la campanienne C : 1 plat 7 (fig. 53, n° 17). - Céramique de la côte catalane : 2 bords d'oenochoés. - Céramique à paroifine : 1 bord de gobelet à lèvre épaissie ; 2 bords de gobelets en gouttière (fig. 53, n° 23) ; 3 bords de gobelets à petite lèvre verticale (fig. 53, n° 18 et 22) ; nombreux fragments de gobelets à décor clouté (fig. 53, n° 19-21 et 23) ; 3 fonds de gobelets ; 1 pied et 1 bord d'unguentaria (fig. 53, n° 11 et 14) ; - Céramique commune à pâte sableuse : 14 bords d'urnes à lèvre déversée (fig. 56, nq 8) ; 1 urne et 4 bords d'umes à lèvre moulurée (fig. 56, n° 13) ; 2 bords d'urnes à lèvre en amande ; 2 bords d'œnochoés à embouchure trilobée ; 1 bord d'œnochoé à embouchure ronde ; 4 bords de jattes à marli (fig. 56, n° 9, 10, 12) ; 1 bord de jatte à lèvre moulurée (fig. 56, n° 1 1) ; 3 bords de couvercles ; 5 anses bifides ; 15 fonds plats. - Céramique à engobe rouge interne : 1 bord de plat à lèvre en amande (fig. 53, n° 26). - Céramique commune à pâte jaune : 1 ampoule, 2 bords et 1 anse d'ampoules de type massaliète ; 6 bords d'olpés à lèvre en gouttière ; 5 bords d'olpés à lèvre moulurée ; 2 bords d'olpés à lèvre en amande ; 12 bords d'olpés à lèvre déversée (fig. 53, n° 27) ; 1 col étroit d'olpé ; 5 bords d'urnes à deux anses verticales ; 1 bord d'urne à anses collées (fig. 53, n° 24); 1 gobelet et 3 bords de gobelets (fig. 53, n° 25) ; 38 fonds annulaires ; 1 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 58 :12-3 26 27 Fig. 53 - Mobilier de la phase IC (vers 25 av. n. è. / 10 de n. è.) : céramiques tournées fines. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 11 59 13 Fig. 54 - Mobilier de la phase IC (vers 25 av. n. è. / 10 de n. è.) : amphores italiques. 60 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. Fig. 55 - Mobilier de la phase IC (vers 25 av. n. è. / 10 de n. è.) : amphores de types divers. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 16 61 13 Fig. 56 - Mobilier de la phase IC (vers 25 av. n. è. / 10 de n. è.) : céramiques communes et non tournées. M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 62 10-1 B I 1O1C 12-3 10 12-311 12 17-3 12-4 12-4 12-4 20 10-1C 33 37 38 39 \10-1C 40 p 10-1C 41 1\1O-1C 10-1C 29 30 32 M10-1C VJ10-1C f10-1C 10-1C 42 43 Fig. 57 - Mobilier de la phase IC (vers 25 av. n. è. / 10 de n. è.) : objets. 44 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL Fig. 58 - Vase à parois fines trouvé sous la base Bb. bord de plat ; 3 fonds plats ; 1 fond percé de petit trous (faisselle?) ; 20 anses. - Céramique gauloise peinte : 1 bord de vase balustre peint en rouge sur le col, en blanc sur la panse ; 3 fragments de panse de vase balustre à décor peint de croisillons bruns sur fond blanc ; 1 fragment à enduit blanc et filets rouges. - Mortiers italiques ou régionaux : 2 profils complets ; 1 1 bords (fig. 56, n° 1-7); 2 fonds plats. - Autres céramiques fines : 1 bord à marli, un fond annulaire et 3 fragments de céramique engobée (pâte claire, engobe rouge). - Amphores italiques : 20 bords de Dressel IB dont un à estampille NP (fig. 54, n° 1-1 1, 13) ; 1 bord, 1 anse et un épaulement de Dressel 1C ; 23 anses ; 11 fonds (fig. 54, n° 12). -Autres amphores : partie supérieure d'amphore Dressel IB en pâte massaliète (radier de l'enduit du mur a : fig. 55, n° 1) ; 1 col de Dressel 2-4 (fig. 55, n° 6) ; 1 bord de Dressel 20 (fig. 55, n° 7) ; 2 bords d'amphores gauloises dont un avec marque illisible (fig. 55, n° 4 et 5) ; 1 fond annulaire et 1 anse d'amphore gauloise en pâte massaliète ; 1 autre bord (fig. 55, n° 2) ; 2 anses ; 1 fond d'amphore ibérique ; 1 pied d'amphore creux (fig. 55, n° 3). - Céramique non tournée : bords d'urnes (B01=19 ; B03=l ; C01=25 ; C02=7; C03=12 ; C04=2 D01=l)(fig.56,n° 16);bordB01 ; C06=3 d'urne ; C09=2 à anse ; Cl(fig. 1=2 56,n° ; C13=2 14);bordsde ; C19=l ; coupes (E01=4 ; E02=4 ; E03=l ; E04=l ; E06=l ; E07=3 ; H01=2 ; H05=l ; 101=7 ; 102=1 ; 105=3 ; 109=1) dont quatre coupes à oreilles et goulot (fig. 56, n° 15) ; bords de couvercles (C01=2 ; C03=2 ; D01=4 ; D02=2 ; D03=6 ; D09=2) ; fonds (11A=11 ; 12A=18; 12B=1 ; 41A=1 ; 41C=1 ; 42C=2 ; 61A=1 ; 62A=2 ; 62C=1) ; décors d'urnes (1 rangée de coups obliques incisés ; 1 chevron double imprimé au peigne ; 3 chevrons doubles incisés ; 1 ligne horizontale incisée ; 4 chevrons simples incisés ; 1 cordon lisse) ; préhensions (3 anses rubanées, 1 anse bifide). A noter que beaucoup de pièces sont finies au tour lent - Dolium : 8 bords en quart de cercle de gros doliums ; nombreux fragments de petit dolium à lèvre biseautée (4 bords ; 6 fragments de panse à décor de rangées de coups de peigne et d'incisions) ; 2 fonds. 6.5.3. Documents divers - Terre cuite : 7 pesons pyramidaux dont un porte une croix incisée (fig. fragments57,den°lampe 1-5) dont ; 1 fragment 3 à bec d'antéfïxe en enclume(volute et volutes : fîg. (fig. 57, n°53,7)n°; 15) 7 ; 1 fragment de chenet ; 4 rondelles taillées dans des parois de vases ; 1 rondelle taillée dans une tuile ; nombreux fragments de tuiles à pâte jaune fine ou brune à gros dégraissant ; 2 tuiles plates de forme discoïdale ; 1 fragment de tuile plate à ouverture circulaire. Ajouter (zones 13, c. 2 et 14, c. 2) plusieurs fragments de briques réfractaires vitrifiées, avec joint d'argile à dégraissant, provenant vraisemblablement de la destruction d'un four de potier. - Enduit : Divers fragments d'enduit peint sur mortier, dont un avec graffite (chiffre ? : fig. 57, n° 8). - Verre : 1 perle en pâte de verre de couleur verte à décor ocelé d'émail blanc (fig. 57,n°10); -Os A boite à sceau (fig. 57, n° 9). 63 - Fer : 23 clous (fig. 57, n° 14-16, 19, 21-29, 34-41) ; 4 clous de chaussure (fig. 57, n° 17, 1 8) ; 10 tiges (fig. 57, n° 32, 33, 42-45) ; 4 clavettes ou pitons (fig. 57, n° 20, 30, 31) ; 1 bague en fer avec chaton en bronze (fig. 57, n° 1 1) ; 1 lame ; 1 anneau ; 1 coin (fig. 57, n° 12) ; 2 scories (plus une centaine de scories dans la tranchée c. 3 de la zone 16 : supra). - Bronze : 1 pince à épiler (fig. 57, n° 13) ; 1 fragment d'anneau ; 1 fragment de plaque. - Plomb : 1 coulée ; 1 tige à extrémité arrondie. - Pierre : 8 fragments de meules en basalte ; 2 pilons ; 1 lissoir en schiste; 1 aiguisoir en grès ; 7 tessères de mosaïque en calcaire blanc ; 2 pierres taillées en molasse : cylindre (élément de colonnette ?) et bloc en biseau. - Monnaies : 1 obole de marseille à la roue (inv. 38 : 12, c. 3-4) ; 1 petit bronze peut-être massaliète au taureau cornupète (inv. 39 : 12, c. 3-4) ; 1 quinaire de la république romaine en argent, type Crawford 333/1, 97 av. n. è. (inv. 36 : 10, c. IB); 1 as de Nimes en bronze du 1er type (inv. 67 : 16, c. 3). - Faune : 1579 os ou fragments d'os ; 4 coquillages. 6.5.4. Intrusions 1 bord de coupe atdque à vernis noir (12, c. 3-4) ; 3 fragments de céramique grise monochrome (12, c. 3-4) ; 1 fragment de céramique pseudo-ionienne peinte (12, c. 3-4) ; 5 fragments de céramique non tournée du BF mb (12, c. 3-4) ; plusieurs fragments d'amphore massaliète ; 1 fragment de sigillée claire B (14, c. 2) ; 1 bord noirci de vase tardo-romain (14, c. 2) ; 1 fond de mortier massaliète (13, c. 2). 7. L'abandon du début de notre ère et les traces de fréquentation ultérieure Immédiatement sur les niveaux d'occupation ou de circulation appartenant à la phase IC, on trouve presque partout une couche de destruction marquant un abandon général du quartier, et probablement de la majeure partie du site de hauteur. Ces niveaux de destruction correspondent (voting. 2 à 6): - dans la zone 17 à la couche 1 A ; - dans la zone 14 à la couche 2 ; - dans la zone 13 à la couche 1 A ; - dans la zone 10 à la couche IC et à une tranchée et une fosse d'épierrement (c. IB, c. 2B) ; - dans la zone 12 à la couche 3-4. Nous avons vu que ces niveaux de destruction contenaient du mobilier couvrant le dernier quart du 1er s. av. n. è et les premières années du 1er s. de n. è. : d'après les éléments les plus récents qu'ils contiennent, on peut fixer cette destruction et cet abandon entre 10 et 20 ap. J.-C, en tenant compte notamment de l'absence totale de sigillée gauloise. L'oppidum ne semble plus habité entre le 1er et le Vème s. de notre ère (62), tandis que la ville basse, située au bord du Gardon, connaît à cette époque une occupation continue et probablement sa période de plus grand développement (63). On relève cependant dans le Chantier Central quelques traces de fréquentation du 1er s. de notre ère, notamment dans les zones 15-16 : - les traces d'usure provoquées par le passage de roues, visibles au sommet du bloc As, sont situées au-dessus des 64 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. niveaux de destruction précédemment cités, et indiquent que la voie 13-17 a continué à fonctionner après l'abandon de l'habitat. - des blocs de pierre (Ba et Bb), retrouvés au sommet de la stratigraphie de la zone 16, et faisant peut-être office de base de poteau, sont également d'époque tardive, comme l'indique la présence, sous l'un d'eux, d'un vase à paroi fine à décor de "pommes de pin"(fig. 58). On ne peut cependant rattacher aucun mur ni aucune couche archéologique à cette époque intermédiaire. 8. Evolution des techniques de construction aux Ilème et 1er s. av. n. è. dans le Chantier Central (par C1.-A. de Chazelles) 8.1. LES MURS EN PIERRE ET LES SOLINS Aux Ilème et 1er s. av. n. è., les murs en pierre sont fondés de trois manières différentes, mais la plus courante, à toutes les phases, est la construction posée sur un mur antérieur arasé, encore visible ou que l'on cherche au moyen d'une tranchée (par exemple murs d, hlx, k, Ah, et;). Si, au début du Ilème s., on élève encore des murs qui ne sont pas fondés en profondeur, mais simplement posés sur le sol, leur base étant ensuite scellée par un remblai (64), cette pratique disparaît au cours des phases plus récentes. Ainsi, dans la seconde moitié du 1er s., à côté des traditionnelles reprises au-dessus d'arasements (illustrées par Ai, By, c et a), les murs nouvellement créés sont construits sur d'importantes fondations, hautes de 70 à 200 cm (b-g,j, n). Pour autant qu'on puisse en juger sur un petit nombre de documents, il ne semble pas exister de différences importantes entre les deux parties des murs (fondation et élévation), ni dans le choix des matériaux, ni dans leur mise en œuvre. En particulier, le recours à des pierres travaillées et/ ou à des appareils en assises concerne indistinctement les fondations et les élévations (murs b-g et n pour les premières,; et n pour les secondes). * Qu'il s'agisse de murs anciens réutilisés ou de fondations véritables, la largeur des soubassements enfouis excède rarement celle de la partie aérienne, sauf dans le cas du mur Au qui possède une première assise débordante. Par contre les reprises se trouvent parfois décalées (en retrait ou en surplomb) par rapport aux murs sous-jacents, mais ceci peut s'expliquer de deux manières : soit les constructions antérieures ont été arasées au niveau des sédiments qui les scellaient, soit elles ont été recherchées dans des tranchées alors que le souvenir de leur localisation était devenu approximatif. Dans l'ensemble, le tracé de chaque fondation et/ou élévation est globalement rectiligne et les exceptions ont des causes fondamentalement différentes : dans certains cas le tracé sinueux date de la construction (ex. : e, hlx, à), dans d'autres, il s'agit de déformations postérieures (ex. : n, b-g). Les irrégularités du parement nord du mur composite formé par la superposition de o, hlx et a, trouvent leur origine à la fois dans le fait que les reprises intègrent des ties de mur arasées irrégulièrement (par exemple le tiers est de hlx est constitué par un vestige de o), et dans un inévitable processus de reproduction des anomalies primitives à travers l'empilement des murs (la sinuosité de hlx se retrouve par exemple dans le tracé de a). Rien de semblable en ce qui concerne les déformations accusées par les fondations de n et de b-g, imputables à un facteur physique naturel : la pression des terres sur les constructions parallèles aux courbes de niveau de la colline. Le phénomène avait pourtant été correctement appréhendé par les maçons du 1er s. av. n. è., qui sont parvenus à le limiter en fondant profondément ces deux murs. Tenter de cerner une éventuelle logique architecturale, de quelque ordre que ce soit, en comparant les largeurs et les hauteurs des murs des Ilème et 1er s. serait actuellement une entreprise hasardeuse, pour différentes raisons. Les moyennes établies sur les largeurs de 6 ou 7 murs par phase n'ont guère de signification; de même, la comparaison au sein d'une phase entre murs porteurs et refends, ou entre les parois N-S et E-O, pourrait être fructueuse si elle portait sur un nombre de documents plus important. Pour ce qui est des hauteurs, dont les mesures sont souvent incomplètes, on ne peut dépasser le simple constat : les murs en pierre, qui doivent être interprétés dans de nombreux cas comme des solins, pouvaient atteindre des hauteurs égales ou supérieures à celles qui sont conservées, soit, toutes phases confondues, 60 à 90 cm pour les plus hauts. Compte-tenu de leurs largeurs, en moyenne supérieures à 50 cm, toutes ces bases ont pu supporter des élévations en pierre, et rien, objectivement, ne distingue ceux qui correspondaient à cette description de ceux qui portaient des élévations en terre crue. Par ailleurs, les dimensions relevées sur d'autres sites montrent bien que l'épaisseur d'un mur ne constitue pas un critère suffisant pour déduire la nature de sa partie supérieure, puisqu'elle est à peu près la même quelle que soit l'élévation : 55 et 40 cm pour les murs tout en pierre de Nages aux phases II et III ; de 40 à 45 cm pour les solins de l'oppidum de La Cloche, et de 45 à 50 cm pour ceux de Saint-Pierre-les-Martigues (65). Quant aux hauteurs que présentent les solins bien attestés, leur diversité est telle que l'on est incapable de dégager une règle en la matière: 35 à 115 cm pour les soubassements du Ilème s. de SaintPierre-les-Martigues, 160 cm pour ceux de La Cloche un siècle plus tard, et 90 cm à Glanum vers la même époque (66). Le contraste est à peine moins frappant, au Marduel, entre les solins clairement attestés sur le site, à savoir le refend d de la phase IA, haut de 62 cm et sur lequel une assise d'adobe était conservée, et la façade n de la phase IB, qui montre un arasement vraisemblablement aménagé pour recevoir une structure en matériau différent, à 20 cm du sol seulement. Les matériaux lithiques mis en œuvre dans la construction appartiennent principalement à deux formations calcaires présentes dans l'environnement du site (voir note 10), les autres éléments, roches ou céramiques, qui n'interviennent que de façon sporadique, pouvant être classés parmi les "inclusions". Toutefois, les galets de quartzite présents à la phase IB dans 5 des 7 murs étudiés doivent être considérés comme un matériau caractéristique de cette époque. Du début du Ilème s. jusqu'à la période augustéenne, les pierres des murs sont invariablement liées par une terre limoneuse, extraite sur le site, ainsi que le confirme la présence de tessons de céramique, de charbons de bois et de STRATIGRAPHIE DU MARDUEL nodules argileux (Bj, d, b-g). Une distinction peut être faite, à la phase IB, pour les murs de la pièce 12, tous liés par du limon contenant des petits graviers (n,j, Ah, a). La façon dont les roches sont traitées, c'est-à-dire le travail de la pierre proprement dit et la mise en œuvre des éléments dans les murs, est étroitement dépendante de leur nature pétrographique. La molasse miocène, qui constitue l'essentiel des constructions, présente un débit naturel en plaques dont l'épaisseur souvent réduite correspond à des lauzes ou des dalles plutôt que des blocs ou des moellons. Qu'elles aient été extraites à dessein ou ramassées à la surface du sol, elles se prêtent facilement à une utilisation architecturale à l'état brut. Mais, dans une roche aussi tendre, les impacts des outils à percussion directe (lancée) ne laissant pas de traces très nettes, on a préféré considérer à priori que les faces de parement n'étaient pas retouchées, bien que le doute soit permis dans nombre de cas. On groupe ainsi dans une même catégorie les murs dont les pierres sont absolument brutes, et ceux dont les (ou quelques) éléments ont été légèrement dressés au moment de la pose, afin que leur tête respecte l'aplomb et le nu du parement. Dans cette acception, les moellons et les blocs "bruts" représentent la totalité des pierres mises en œuvre durant les phases IIA, IIB et IA, ainsi qu'une bonne partie de celles de la phase IB. Une catégorie différente réunit 4 des 7 parois de cette dernière période, dont certains éléments témoignent de l'intervention du tailleur de pierre: moellons équarris à faces de parement dressées des murs a et b-g ; dalles dont le lit d'attente aplani forme l'arasement du mur n ; dalles complètement ébauchées appareillant les piédroits de n et b-g ; véritables pierres de taille constituant l'extrémité dey' (voir ci-après, § 9.3). Nettement moins représenté, le calcaire dur intervient également dans la construction où ses blocs informes, difficiles à loger dans les paiements, jouent le rôle d'éléments raidisseurs lorsqu'ils sont disposés en parpaings (BjetAw) ou forment les assises de réglage (h/x, Ah, Aw). Les pourcentages relatifs des deux roches au sein des murs définissent assez clairement des ensembles de construction. D'ores et déjà, on peut isoler par exemple les murs de la phase IIB qui comportent 70 à 80 % de calcaire tendre contre 20 à 30 % de calcaire dur, tandis qu'aux phases suivantes la plupart des constructions montrent 90 à 99 % de molasse (à l'exception de Aw et Ah). Cette différence de proportions est à mettre en parallèle avec le fait que l'architecture la plus récente met en œuvre des pierres travaillées et des appareils réguliers, qui étaient plus faciles à réaliser à partir de la molasse. Au cours de ces deux siècles, la technique de montage des murs reste fidèle au système des deux parements accolés que lient quelques éléments mis en parpaings (occupant toute la largeur de la paroi) ou en boutisse, c'est-à-dire des éléments très longs, dont l'extrémité se loge entre celles de deux panneresses du parement opposé. L'absence de blocage est systématique, mais le centre des murs est occupé par de la terre et des cailloux qui stabilisent les queues en dépouille des blocs et des moellons en s'insérant dans les vides parfois importants qu'elles laissent entre elles. Aucune différence, d'ordre chronologique ou d'ordre fonctionnel, ne s'impose au vu de la disposition des pierres, commandée par le débit de la roche qui privilégie la pose couchée des panneresses et des boutisses. La même constatation s'applique à l'analyse des types d'appareils. A l'exception du mur y, dont l'élévation en pierres taillées était 65 vraisemblablement en assises régulières*, et de la fondation de b-g qui présente un appareil du même type, les parements des constructions des Ilème et 1er s. restent très irréguliers et correspondent à la définition que R. Ginouvès et R. Martin donnent de Y appareil incertain : "appareil mettant en œuvre des cailloux et/ou moellons de forme irrégulière, sans qu' on puisse y distinguer des assises bien différenciées" (67). 8.2. LES OUVERTURES Sur les cinq ouvertures dont les dimensions et les aménagements sont connus, quatre appartiennent à la phase IB et font preuve d'une grande diversité. En premier lieu, on est frappé par les différences de largeur, l'importance de cette dimension apparaissant totalement indépendante de la position de la baie : ainsi l'unique porte de communication entre deux pièces, dans le mur b-g, est nettement plus large que la porte extérieure de la case 122 (93 cm contre 78 cm), mais la dimension de cette dernière est sans commune mesure avec celle des deux ouvertures donnant accès à la pièce 10, soit 1,20 m au sud (dans le mur A/) et 1,05 m au nord (dans le mur a). De telles variations ont déjà été observées en Languedoc oriental (68), et en l'occurrence, les dimensions des portes du Marduel s'inscrivent logiquement dans la série des ouvertures répertoriées pour le Ilème Age du Fer. Au niveau des aménagements construits, la présence d'une pierre de seuil au bout du mur Aj de la pièce 10, qui perpétue un dispositif mis en place à la phase précédente, fait figure d'exception. Les autres portes relient de plainpied sols intérieurs et extérieurs, même si, dans le cas de la pièce 122, le passage doit s'effectuer par dessus une dalle dressée qui barre l'éventuelle arrivée d'eaux de pluie ou de ruissellement (69). Enfin, le mode d'appareillage des piédroits sépare nettement les ouvertures en deux types qui semblent bien se succéder dans le temps, la rupture chronologique devant être placée dans le courant de la phase IB. En effet, il faut vraisemblablement rattacher la construction du mur a, de facture typiquement protohistorique, et de sa porte obturée par la suite (Aj), au début de cette phase, tandis que celle des murs./, n et b-g peut être située plus tard dans le 1er s. (les murs n et b-g étant, comme il convient de le signaler, accolés aux parements de a et par conséquent postérieurs à lui). Les piédroits de la porte Af, signalés par un empilement de moellons vaguement disposés en boutis es et en panneresses alternées, se démarquent complètement des jambages soigneusement appareillés en pierres équarries, qui délimitent les ouvertures des murs b-g, n ety, prémices d'une architecture nouvelle sur le site. 8.3. BILAN SUR LA CONSTRUCTION EN PIERRE Un rapide bilan des procédés mis en œuvre dans la construction en pierre sur l'oppidum, aux Ilème et 1er s. av. n. è., fait bien ressortir l'immobilisme des techniques jusqu'au second quart du 1er s. Dans le moindre détail, toute l'architecture reste fidèle aux principes protohistoriques, depuis l'habitude de superposer les murs d'une phase à l'autre (70) jusqu'à la réalisation de parements en appareils incertains, en passant par l'utilisation de pierres brutes et 66 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. de liant de terre. Force est de constater que les innovations (qui sont non seulement d'ordre technique comme le fait d'asseoir les murs dans des tranchées profondes ou de tailler les roches, mais également d'ordre esthétique comme en témoigne la finition donnée aux piédroits des murs n et/) sont chronologiquement indissociables et apparaissent, de manière accomplie, toutes ensemble vers les années 70 av. n. è. Révolutionnaires d'un point de vue technologique, ces pratiques ont un impact décisif sur toute l'architecture et même sur l'urbanisme du quartier. Audelà de l'acquisition d'un savoir-faire, la taille de la pierre libère le maçon, jusque là soumis aux impératifs du matériau brut, dans la mesure où il maîtrise désormais le choix des modules, l'organisation raisonnée des éléments en assises, le tracé et la mise d'aplomb rigoureux des parois, l'appareillage calculé des jambages de portes, etc. Bien plus, la possibilité de fonder des murs solides offre la liberté d'échapper au cadre figé de la trame urbaine qui perpétuait le système des reconstructions sur les arasements de murs anciens. 8.4. LES ELEVATIONSENTERRE CRUE L'édification des superstructures de terre crue, dont la technique de mise en œuvre est parfaitement identifiée exclusivement l'adobe - est une constante dans l'habitat du Marduel des deux derniers siècles avant notre ère. On en veut pour preuve les épaisses couches limoneuses, formées par la désagrégation et le compactage des briques crues, qui séparent les sols des différentes phases d'occupation. Au-delà des indications fournies par l'analyse des matériaux eux-mêmes et les mensurations des éléments moulés, nombre d'incertitudes subsistent parmi lesquelles l'impossibilité de localiser les murs en adobe au sein d'une unité architecturale est assurément l'une des plus regrettables. Mais, on l'a vu, les critères fondés sur les dimensions des murs en pierre ne sont pas fiables et aucune information n'est à attendre des couches de démolition. Pour ce qui est des matériaux, en dehors d'une estimation sur la provenance probable des argiles bleues du Plaisancien (71), il faut attendre les résultats d'analyses de laboratoire pour être en mesure de déterminer les origines, éventuellement diverses, des terres, ainsi que leurs caractéristiques granulométriques. L'examen d'une cassure fraîche, dans n'importe quel échantillon prélevé, révèle, par l'aspect compact du matériau dans lequel aucun vide n'est visible à l'œil nu, l'attention donnée à la phase d'hydratation de la terre et à son malaxage. Des petits graviers, des minuscules nodules de calcaire blanc et d'argile de différentes couleurs, sans doute contenus naturellement dans la terre employée, ainsi que des cailloux et des fibres végétales ajoutés pour servir de liant, confèrent à ces adobes une cohésion et une dureté remarquables. Les rares dimensions qui ont pu être relevées, à l'exception d'un adobe entier dont le module est très original (22 x 20 x 9 cm), concernent exclusivement l'épaisseur des éléments ; pour plus de la moitié d'entre eux, elle est égale à 7 ou 8 cm, quelle que soit la phase à laquelle ils appartiennent. Un détail frappe sur tous les éléments conservés : c'est le soin avec lequel le moulage a été effectué et qui transparaît encore dans les traces de lissage de la face supérieure, la netteté des angles et des arêtes, ainsi que dans la rectitude des chants. En tout cas, il est impossible d'établir l'existence de modules caractéristiques du site en général, d'une phase ou d'une construction donnée, et il faut se borner à reconnaître que les épaisseurs des briques sont conformes aux normes protohistoriques (72). Pour ce qui est des inclusions visibles à l'œil nu, graviers ou liants végétaux, présentes dans certains échantillons, rien d'étranger non plus aux habitudes de l'époque (73). Les indications touchant à la disposition des briques dans les murs sont par ailleurs trop peu nombreuses pour que se dégagent des pratiques particulières aux constructeurs de ce site. Dans un cas (mur d), on a affaire à une rangée de briques en panneresses dressées qui, n'occupant pas la largeur complète du solin, autorise à reconstituer une seconde file parallèle à celle-ci ; compe-tenu des dimensions conservées (3 adobes), toutes les hypothèses peuvent être émises : assises alternées de briques de chant et de panneresses à plat ; association au même niveau d'adobes couchés et d'autres dressés, comme cela a déjà été observé sur une cloison dans l'habitat gallo-romain d'Arles (74), etc. Dans le second cas (De), il s'agit du doublage en briques de la base d'un mur en pierre, au sujet duquel plusieurs interprétations sont possibles (voir note 31). Une structure à première vue comparable existe sur l'oppidum de St.-Pierre-les-Martigues, mais, tandis qu'au Marduel le placage est contemporain de la façade en calcaire, à SaintPierre il correspond à la réfection d'une paroi, qu'il contribue à épaissir, afin de lui donner la dimension nécessaire pour supporter une nouvelle élévation de largeur supérieure (75). La fabrication des adobes et leur participation à l'architecture domestique remontent au moins à la seconde moitié du Vème s. av. n. è. sur le site du Marduel, et elles ont toujours été d'actualité, y compris au cours des dernières opérations de construction qui datent de l'époque augustéenne. Bien que ce soit un mode de construction tout à fait reconnu maintenant, à travers le Midi de la Gaule, du Vlème s. av. n. è. jusqu'au début du Bas Empire romain, l'importance prépondérante qui lui a été accordée ici, pendant cinq siècles, est absolument digne d'intérêt : paradoxalement, la terre à bâtir a dû être apportée sur la colline, parfois d'assez loin, puis travaillée et moulée, alors que le gisement était installé sur un substrat calcaire susceptible de fournir aisément un matériau de construction utilisable sans transformation. Il y a dans les motivations de ce choix certainement plus que l'obéissance à des règles architecturales techniques ou fonctionnelles (facilité et rapidité du montage des murs à partir de modules standardisés, souplesse du matériau modelable, recherche d'isolation thermique, etc.) et il faut sans doute y voir une large contribution de facteurs, voire de conditionnements, culturels. 8.5. LES AMENAGEMENTS INTERIEURS L'habitude de couvrir de terre argileuse ou limoneuse les sols et les murs des cases, souvent d'ailleurs au cours d'une opération unique, est fort ancienne en Gaule et adoptée depuis le milieu du Vème s. av. n. è. sur le site (76). A la période qui nous intéresse, la coutume est toujours en vigueur pour l'aménagement ou l'entretien des sols, aux phases IIA et IIB où elle se traduit par l'accumulation de recharges pelliculaires (zones 122 et 102/11), et à la phase STRATIGRAPHIE DU MARDUEL suivante (IA), où elle est matérialisée par un revêtement qui couvre sans interruption le sol d'une pièce et ses murs (zone 102/1 1). Par contre les crépis muraux ont laissé des traces beaucoup plus discrètes et les documents parvenus jusqu'à nous sont lacunaires (phases IIA : mur hlx ; IIB : doublage De ; IA : murs d et k). Tous sont appliqués directement sur le parement, de pierre ou de brique crue, en une couche unique dont l'épaisseur varie de 0,5 cm à quelques centimètres, et dont la surface ne porte aucun décor particulier. Il est clair que leur fonction était utilitaire avant d'être esthétique. Soulignons le fait que ces enduits couvrent des murs intérieurs, alors qu'aucun parement extérieur n'en garde de trace. Les phases de construction et de réaménagement des trois derniers quarts du 1er s. av. n. è., au cours desquelles l'organisation structurelle du quartier a été modifiée, sont marquées par l'appropriation de techniques architecturales qui rompent avec les procédés traditionnels. Leur caractère novateur se manifeste jusque dans les aménagements internes de l'habitat, car c'est, notamment, la découverte des possibilités offertes par la chaux qui fait l'originalité de ces phases finales. D'abord utilisée comme durcisseur pour les revêtements de sols où on la trouve associée au limon, puis, pratiquement dans le même temps (au cours de la phase IB), intervenant dans la composition de différents types de mortiers destinés à étanchéifier un bassin, elle joue enfin un rôle primordial à la phase IC dans la modernisation des enduits muraux. Certes la technique employée ici aurait été jugée expéditive par Vitruve pour qui "...si on ne mettait qu'une couche de mortier de sable et une de marbre, cet enduit serait si mince qu'il se romprait aisément, et il ne pourrait jamais recevoir de polissure" (77). Reste que les "stucateurs" du Marduel sont parvenus à faire tenir le mortier de préparation et à polir la couche de finition de manière très acceptable. L'accrochage des enduits sur des placages de tessons est un procédé qui semble lié à l'introduction des mortiers de chaux en Gaule, car il n'est jamais signalé pour les revêtements exclusivement en terre. L'exemple du Marduel, après celui de l'Ermitage d'Alès, est un des plus anciens dans le Midi ; sur ces deux sites, il va de pair avec l'adoption très précoce du mortier de chaux qui ne se généralise pas, comme liant de mur ou comme enduit, avant l'époque augustéenne (78). On s'interroge d'ailleurs sur les raisons de la diffusion si limitée d'un produit qui ouvrait la voie de solutions très nombreuses dans la construction et le décor. Connue dès le Illème s. av. n. è. sur les sites hellénique ou hellénisés de Marseille , d'Olbia et de Lattes (79), la chaux participait déjà à la confection de torchis, de briques et de revêtements muraux dès le début de la période ibérique en Espagne (80). Contrairement à cette région, où le procédé a pu être "inventé" sur place (81), il semble qu'en Gaule il s'agisse d'un produit, et donc d'une technique, d'importation. 8.6. LES COUVERTURES Au Marduel, l'adoption de la tuile comme matériau de couverture est légèrement antérieure à celle du mortier de chaux, et la première utilisation assurée, datant du second quart du 1er s. av. n. è., peut être tenue pour relativement 67 précoce dans la région. Le remplacement des matériaux périssables par la terre cuite se fait à peu près au même moment à Nages, mais seul le toit d'un bâtiment public (fanum) en bénéficie (82). La généralisation des toitures en tegulae et imbrices n'est effective dans l'habitat régional qu'à partir du milieu du 1er s. av. n. è. C'est vers cette date qu'elles couvrent les maisons du secteur IV d'Ambrussum, ainsi que les habitations de l'Ermitage d'Alès et de ViéCioutat (83), tandis qu'à la même époque, les cases de l'oppidum de La Cloche conservent des toitures en torchis (84). Malgré des portées supérieures à 4 m, les poutres ne semblent pas avoir été soutenues sur leur longueur par des poteaux verticaux : on n'a retrouvé en effet ni dalle de pierre, ni calage, ni enfoncement dans les sols pouvant en signaler les emplacements. 8.7. CONCLUSION Alors que les procédés de construction restent, jusqu'au début du 1er. s. av. n. è., identiques à ceux du IVème, voire du Vème s., un changement radical s'opère à la phase IB, un peu avant le milieu du siècle. On passe sans transition d'un habitat extrêmement traditionnel à une forme d'architecture qui intègre un certain nombre de matériaux nouveaux, ainsi que les techniques qui leur sont liées, apparemment sans tâtonnement. Ce fait doit être souligné car, si les maisons bâties au second quart du 1er s. portent toutes les marques de techniques inédites, comme la taille de la pierre, l'usage de la chaux et les couvertures en tuiles, c'est, semble-t-il, que les constructeurs du Marduel se sont appropriés en l'espace de quelques décennies des nouveautés technologiques auxquelles ils ont été confrontés hors du village, sans hésiter à rompre avec des habitudes séculaires. De plus, leurs premières réalisations dans ce domaine témoignent d'emblée d'une réelle maîtrise qui nous interroge nécessairement sur la réceptivité des populations locales vis-à-vis des apports étrangers, et sur leur processus d'acquisition. 9. Etude des éléments en pierre taillée des Ilème et 1er s. av. n. è. retrouvés dans le Chantier Central (par J.-Cl. Bessac) 9.1. LA ROCHE LOCALE DISPONIBLE POUR LA TAILLE Le site du Marduel est implanté sur un substrat géologique composé essentiellement de grès molassiques de l'Helvétien supérieur. Toutefois, loin de présenter une homogénéité de structure, divers micro-faciès font que, sur quelques centaines de mètres, on passe rapidement d'une roche tendre à grain fin à une pierre dure grossière rappelant par endroit la consistance et l'aspect d'un poudingue. Seule la qualité tendre a été exploitée comme pierre de taille. A 200 m au sud des fouilles, subsistent les vestiges d'un front d'extraction de pierre de taille dont l'origine pourrait être antique. Cependant, son état de conservation actuel, dans la M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 68 partie à l'air libre, et des modifications dues à une activité extractive moderne, ne permettent pas de préciser ce dernier point, que seule une fouille pourrait assurer. En cet endroit, la roche est tout à fait similaire aux pierres taillées antiques retrouvées sur le site. Cette variété s'apparente techniquement à d'autres roches régionales également utilisées dans l'Antiquité : pierre du Cap Couronne (85), pierre de l'oppidum de Saint-Biaise (86), etc. Fraîchement extraite, cette pierre se laisse bien tailler, même avec des outils peu aciérés (87) ; ensuite elle durcit sensiblement après une longue exposition à l'air libre. 9.2. LES MURS EN GRAND APPAREIL DES ZONES 15 ET 16 9.2.1. Mur As De ce mur, il ne subsiste en place aujourd'hui qu'un élément très érodé longitudinalement sur sa partie supérieure. La forme de l'usure dénote un passage fréquent de véhicules à roues probablement renforcées de métal (voir supra). La face interne de ce bloc est taillée en chevrons horizontaux, selon la technique hellénistique, très courante dans la région de Marseille aux environs du Ilème s. av.n.è. (fig. 59). Contrairement à l'usage, cette taille n'apparaît pas en parement, mais elle est cachée à l'arrière par le mur Ar et la terre de remplissage de la terrasse. L'outil utilisé pour cette taille est un marteau-taillant muni d'un tranchant de 5,2 cm de large. La pierre est mise en œuvre sur des lits naturels de carrière. 9.22. Mur Ar Trois grandes pierres de taille composent ce mur édifié le long de la rue 14 (fig. 60, en haut). L'assemblage de ces éléments forme des joints assez larges et irréguliers. Les lits d'attente sont tous disposés à peu près au même niveau ; on note toutefois un petit décalage vertical sur le deuxième joint en partant de l'ouest Toutes les arêtes supérieures externes, ainsi que celles formant saillie sur le lit d'attente à l'endroit du décalage du joint vertical, sont sensiblement émoussées, alors que leur vis-àvis interne parait bien préservé. Il est donc probable que le mur Ar et son retour Ar ont connu une circulation piétonne intense, surtout transversa- Fig. 60 - Relevé des blocs en grand appareil du mur Ar-As et de la fosse 2 de la zone 16. lement et en moindre proportion longitudinalement (ou plus probablement en biais). Tous les blocs sont posés sur leur lit naturel. Les lits de pose des trois pierres sont situés à des niveaux très différents. Le bloc ouest est posé sur de petites pierres de tout venant, et les deux blocs est sur une fondation (Ay). En parement côté rue, une légère usure ne permet pas toujours d'identifier précisément les traces d'outil ; néanmoins, celles qui subsistent dénotent qu'aucune retouche n'a été exécutée en œuvre. • Le grand monolithe ouest Au couchant, la première pierre du mur Ar forme un long monolithe de 241 cm de long, aujourd'hui cassé en deux points. En parement, côté rue, la face est aplanie au marteau taillant (tranchant de 5 à 5,5 cm), sauf vers l'arête inférieure, au contact du lit de pose, où reste un bourrelet brut de dégrossissage sur environ 6 cm de haut ; sa saillie sur le nu du mur varie de 1 à 1,5 cm. Sur l'arête supérieure interne, vers le milieu du bloc, a été taillée au ciseau une feuillure de 82 cm de long sur 6 x 4 cm de section. La face interne a été régularisée à l'aide d'un marteau taillant (tranchant de 5,2 cm), dont les impacts obliques apparaissent disposés en séries à peu près parallèles, selon la technique régionale de taille de pierre spécifique de l'époque hellénistique (fig. 61) (88). • La pierre centrale Comme le précédent, cet élément comporte un bourrelet analogue disposé également à la partie inférieure de son parement du côté de la rue. Le lit d'attente de la pierre comporte une légère dépression plane (environ 1 cm) confectionnée spécialement pour recevoir, lors d'une mise en œuvre antérieure, le lit de pose d'un bloc d'une seconde assise. Ce décrochement résultant d'une taille initiale en œuvre du lit d'attente est aussi caractéristique des bâtiments hellénistiques (89). H a été confectionné avec un marteau taillant à très large tranchant (12,5 cm) légèrement courbe (0,2 à 0,3 cm de flèche). • Le bloc est Cette pierre à l'origine beaucoup plus grande a été débitée en queue, vraisemblablement à l'aide de coins, puis grossièrement rectifiée avec un marteau taillant très large (12 à 12,5 cm) pour être réemployée dans le mur Ar. On distingue sur son lit d'attente un large creux de 1,5 cm de profondeur moyenne, d'origine analogue à celui remarqué sur la pierre centrale. La face extérieure en parement correspondait probablement avant sa réutilisation à un joint vertical dont la surface très fruste et usée n'autorise guère de remarques techniques précises. Sur le lit d'attente, il semble qu'il y ait eu un y gravé dans la pierre (hauteur 7 cm, largeur 3 ,5). Toutefois le caractère très estompé de cette marque oblige à une certaine prudence. 9.2.3. Bloc posé dans la rue contre le mur Ar Fig. 59 - Bloc du mur As, traces de taille sur la face est. Le lit d'attente de cette pierre comporte des traces d'usure et ses arêtes sont émoussées. H s'agit certainement d'une dalle usée par le passage de piétons, qui s'en servaient comme degré pour accéder au niveau supérieur des blocs du mur Ar. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 69 Fig. 61 - Bloc ouest du mur Ar : traces de taille sur la face sud. 9.2.4. Pierre d'angle découverte dans la fosse 2 de la zone 16 Cet élément de grand appareil appartenait très probablement au même ensemble que les blocs étudiés ci-dessus : c'est la raison pour laquelle il est analysé directement à la suite. Il s'agit d'une pierre plus complexe que les précédentes ; elle constituait initialement un angle interne taillé dans une seule pièce et a été remployée sans retouche vraisemblablement dans les murs étudiés ci-dessus, avant d'être rejetée dans la fosse tardive. Dans l'état actuel de la pierre, il semblerait qu'à l'exception des deux faces constituant l'angle interne, aucune autre n'ait été présentée en parement dans l'édifice initial. Lorsqu'on se trouve face à l'angle rentrant, on remarque successivement, dans le sens des aiguilles d'une montre : a) une face de joint biaise (90) légèrement concave, longue de 72 cm, démaigrie au marteau taillant (tranchant de 7,5 à 8,3 cm, un peu courbe: flèche de 0,2 cm) et comportant deux bandes d'anathyrose sommairement taillées au ciseau, l'une au contact du parement de l'angle interne, l'autre contre le lit d'attente ; b) en queue à gauche, une première face antérieure grossièrement dégrossie au pic: il s'agit d'une taille de réutilisation, ou bien d'une partie initialement appuyée contre une terrasse de terre. L'absence de bande d'anathyrose sur cette face permet d'affirmer que la pierre ne s'as emblait pas à d'autres éléments dans cette direction ; c) en queue à droite, une seconde face antérieure formant joint (longueur 96 cm), parallèle au parement interne correspondant, comporte des bandes d'anathyrose réalisées au ciseau (largeur 6 cm) en bordure de toutes ses arêtes, sauf celle jouxtant le lit de pose (fig. 62). L'intérieur de cette face est démaigri au marteau taillant (tranchant de 5,2 cm) dont les impacts sont répartis en séries à peu près parallèles; d) contigu au parement interne droit, se trouve une petite face de joint très voilée, également munie de bandes d'anathyrose disposées de la même façon que celles du joint précédent, mais plus irrégulières dans leur taille. Enfin, il faut noter que le lit de pose comporte des traces d'usure attribuables, selon toute vraisemblance, à un ajustage par abrasion réciproque avec une pierre sous-jacente dans l'édifice d'origine. Inaccessible dans sa position actuelle, le lit d'attente n'a pu être analysé en détail. nelle du parement. Divers indices techniques, dont le layage en chevrons horizontaux, la taille en séries paral èles de coups de marteau taillant, la découpe biaise de certains joints, la taille en œuvre d'arasés à décrochements verticaux, permettent de situer le monument initial parmi les œuvres hellénistiques de la basse vallée du Rhône. A l'exception des impacts de pic résultant probablement d'une retaille ponctuelle de la pierre d'angle, les traces d'outils dans leur détail confirment cette appartenance: le ciseau et le marteau taillant sont les outils les plus communs de cette période. Le modèle de marteau taillant à large tranchant (plus de 10 cm), légèrement courbe, semble bien spécifique des monuments hellénistiques régionaux (91). La similitude des dimensions des impacts de marteau taillant sur les divers blocs examinés (environ 5, 8 et 12 cm) permet de dire que la taille de ces pierres est probablement due à une équipe de deux tailleurs de pierre tout au plus, ce qui n'exclut nullement l'intervention d'autres pro- 9.2.5. Conclusion sur les murs en grand appareil La totalité des pierres en grand appareil des murs As et Ar et l'angle monolithe proviennent d'une construction initiale dont les éléments ont été réemployés sans retaille notable, et quelquefois sans tenir compte de la position Fig. 62 - Face c du Hoc d'angle trouvé dans la fosse 2 de la zone 16 portant un cadre d'anathyrose. 70 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 9.3. PIERRES EN PETIT ET MOYEN APPAREIL DU SECTEUR 122 De l'ensemble de la zone fouillée, seul le secteur 122 présente des murs en petit et moyen appareil parfois retouchés à l'aide d'outils de taille de pierre. Partout ailleurs, la pierre semble employée telle qu'on la trouve naturellement fragmentée dans les couches supérieures du substrat. 9.3.1. Mur j Cette construction, comme ses voisines, est maçonnée à joints irréguliers souvent naturels et quelquefois obtenus par simple clivage. Les irrégularités entre les pierres sont compensées par l'emploi d'un mortier de terre. Cette partie de la maison se distingue des autres essentiellement par un parement sommairement aplani au marteau taillant dont les coups obliques sont distribués en séries à peu près parallèles et horizontales. Les traces en sont notamment bien visibles sur le piédroit de la porte (fig. 63). L'outil utilisé présente un tranchant de 4,5 à 5 cm de large fortement arrondi (flèche de 0,5 à 0,6 cm). 9.3.2. Mur n Fi#. 65 - Pierres taillées constituant le piédroit du mur y (phase IB) ; vue prise du sud. fessionnels pour d'éventuelles parties du monument initial disparu. Peu d'indices permettent de proposer une hypothèse précise sur la forme de cet édifice; seule la pierre d'angle découverte dans le silo du Vème s. de n. è. dénote une construction adossée à la pente du terrain pouvant comporter éventuellement plusieurs divisions internes. Les bourrelets observés à la base des parements extérieurs sur deux des pierres du mur Ar prouvent sans doute un emploi initial en retrait par rapport à des assises inférieures disposées en degré, comme cela se voit parfois sur les krépis ou au-dessus de la fondation des constructions grecques (92). Ils résultent de l'inachèvement de la taille des parements des blocs inférieurs. La fonction de la dernière construction confectionnée avec ces éléments de récupération en grand appareil paraît plus claire. Il s'agit d'un vaste emmarchement très sommaire permettant d'accéder, à partir des rues limitrophes au nord et à l'ouest, à un niveau de terrasse ainsi limité et consolidé. L'épaisse dalle retrouvée dans la rue 14 appuyée contre le mur Ar correspond à un degré intermédiaire facilitant cet accès. Aucune assise supplémentaire ne venait s'ajouter à celles actuellement en place, ce qui n'exclut pas l'existence d'une construction en retrait sur la terrasse ellemême. Le mur n présente des traces de taille à ses deux extrémités, au sud à sa jonction avec le mur a, et au nord où il fait office de piédroit pour une ouverture extérieure. En ce dernier point, seuls les parements en tableau sont régularisés très sommairement avec un marteau taillant à tranchant bien arrondi (largeur 7,8 cm, flèche de 0,4 cm). Les impacts de l'outil sont obliques et également distribués en bandes grossièrement parallèles. A l'extrémité sud du mur n, un large bloc de moyen appareil a été posé sur une maçonnerie plus étroite. Afin de l'aligner au nu général sur les deux faces du mur, l'ouvrier l'a partiellement retaillé en place des deux côtés à l'aide d'un marteau taillant à tranchants inégaux (93). L'un des deux tranchants est large de 7,8 cm et courbé (flèche de 0,3 cm) ; l'autre, plus étroit et rectiligne, ne mesure que 3,6 cm. La position des impacts de l'outil montre clairement que le tailleur de pierre a œuvré par dessus, c'est-à-dire à partir du niveau du lit d'attente de l'assise dans laquelle la pierre est employée, le marteau taillant agissant en position basse audessous des pieds de l'ouvrier. L'alignement général du mur n'a été rattrapé que sommairement, et seulement sur 10 à 15 cm. L'inachèvement de ce travail est en grande partie explicable par la position du bloc contre le mur a, qui en limite l'accessibilité. 9.3.3. Remarque sur la taille des pierres des murs du secteur 122 Les différences de largeur et de forme des tranchants des marteaux taillant employés pour les murs j et n dénotent très vraisemblablement l'intervention de deux ouvriers différents. Il est possible au demeurant que ces murs n'aient pas été construits simultanément. En revanche, les traces relevées côté sud et côté nord du mur n sont exactement identiques et résultent de l'emploi du même outil muni de deux tranchants de largeur inégale. Il est donc pratiquement certain que c'est le même ouvrier qui a agi d'un bout à l'autre de ce mur. Les murs n et y' n'ont bénéficié de la taille qu'en parement, d'une part dans l'embrasure d'une porte, d'autre part afin de rectifier les blocs plus gros que la moyenne. Partout ailleurs, ce sont des fracturations et des clivages essentiellement naturels (94) qui ont été mis à profit. La technique de taille de pierre, bien que connue (comme en témoigne l'usage du marteau taillant) n'est donc utilisée que très ponctuellement, sans doute par souci d'économie. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 9.4. DALLES DECOUVERTES DANS LE SECTEUR 121 II s'agit de deux grandes dalles rectangulaires réemployées dans le sol le plus récent de la ruelle (fig. 44). L'examen de l'une d'entre elles (dimensions conservées 75 x 77 cm) montre une face supérieure bien aplanie malgré un léger creux de 0,3 cm vers le centre. Elle présente des traces d'usure qui ont effacé la plupart des marques d'outil. Son lit de pose porte les impacts d'un marteau taillant muni d'un tranchant arrondi (largeur 6,7 cm, flèche de 0,3 cm). Ses coups sont obliques et distribués en séries presque parallèles. Deux des côtés de la dalle présentent un démaigrissement en biais vers le lit de pose. Cet aménagement est généralement spécifique des dalles de sol. Un troisième côté est entièrement taillé d'équerre ; il se pourrait que ce dernier ait eu un chant visible. On peut donc supposer que la dalle formait sur ce côté un petit degré pour accéder à un autre niveau, à l'entrée d'une pièce par exemple. 9.5. CONCLUSION Toutes les techniques de taille de pierre identifiées au Marduel dans les structures du Deuxième Age du Fer appartiennent incontestablement à la zone culturelle hellénistique de la basse vallée du Rhône. Toutefois, en dépit de la présence sur le site d'un type de matériau tout à fait comparable à celui mis à profit sur les grands gisements hellénistiques de la région, l'expression de cette technique reste très modeste sur l'oppidum. Il est possible que Le Marduel soit situé aux marges de cette aire culturelle, ce qui expliquerait des influences techniques déjà atténuées. L'emploi du grand appareil en pierre de taille est néanmoins assez rare à la période préromaine en Languedoc oriental (95) pour qu'on en souligne l'intérêt : il prouve qu'à une certaine époque, la taille de pierre classique a pu atteindre en pays indigène un certain développement, qu'il est cependant difficile d'apprécier à sa juste valeur en l'état actuel des recherches. 10. Les restes humains découverts dans la zone 122 (par Henri Duday) 71 portion postéro-inféro-latérale, et un petit fragment médial, à mi-hauteur de la suture métopique. Le bord de celle-ci est en outre légèrement érodé, de sorte que les mesures transversales seront données par défaut. 10.1.2. Zone 122 (carré A7), décapage 17 (inv. MAR. 1410) Cet ensemble est beaucoup plus important, puisqu'il correspond à un squelette presque complet, dont la majorité des pièces ont été trouvées en connexion anatomique. Plusieurs parties ont cependant été détruites ou ont disparu, et de nombreux os sont présents seulement à l'état de fragments, ou même totalement absents. Du squelette céphalique ne subsistent que des vestiges qui se raportent à la moitié droite. Nous avons pu déterminer les éléments suivants : - six fragments jointifs du pariétal droit, très déformé ; - un petit fragment d'un os de la voûte ; - un très petit morceau de sphénoïde ; - le rocher droit, complet mais érodé dans sa partie antéro-latérale ; - l'exo-occipital droit, incomplet (destruction des portions postérieure et latérale) ; - la partie postéro-inféro-latérale du palatin droit (processus pyramidal) ; - 1 'hémi-mandibule droite, dont le condyle et le processus coronoïde sont brisés. Nous avons également repéré un fragment de germe d'une dent déciduale ; il s'agit très vraisemblablement d'une deuxième molaire, mais il n'est pas possible d'apporter plus de précision à la détermination, étant donné le caractère très incomplet de la couronne. Les cuspides ne sont que partiellement coalescentes. Le squelette du tronc est relativement plus complet. La colonne vertébrale est représentée par : - neuf corps vertébraux, qui se rapportent à une vertèbre sacrée (SI), aux cinq vertèbres lombaires et à trois vertèbres thoraciques (une supérieure, une moyenne et très probablement T2) ; ils correspondent donc en majorité aux pièces les plus volumineuses de la colonne ; - la plupart des hémi-arcs neuraux : du côté droit, les sept cervicales, onze thoraciques (sur douze), les cinq lombaires et la première vertèbre sacrée ; du côté gauche, six cervicales (il manque C6), neuf thoraciques (les arcs sont généralement érodés et/ou incomplets), les cinq lombaires et les deux premières sacrées. Les côtes droites sont également nettement mieux préservées que les gauches : les sept premières côtes droites sont intactes, et on trouve les restes d'au moins deux autres côtes ; du côté gauche, aucune côte n'a par contre été conservée en totalité, et il n'y a aucun fragment qui puisse être rapporté à la première. Les vestiges dénombrés semblent correspondre à au moins huit côtes gauches, toutes incomplètes. Le sternum n'a pas été conservé. 10.1.1. Zone 122, décapage 15 On retrouve la même asymétrie dans la conservation des membres supérieurs : nous avons pu examiner la clavicule, la scapula, l'humérus et l'ulna droits, et seulement la clavicule gauche, incomplète (perte de l'extrémité latérale) et l'humérus gauche, dont une partie de la diaphyse a disparu (région postéro-latérale moyenne). Les mains sont représentées par six métacarpiens complets (un deuxième, les troisièmes droit et gauche, les quatrièmes droit et gauche et un cinquième), et six phalanges et six phalanges proximales des doigts (probablement les phalanges proximales des deux médius, trois phalanges proximales appartenant aux index et/ou aux annulaires et une phalange proximale d'auriculaire). Il n'y a donc aucune pièce qui concerne le premier rayon (colonne du pouce). II s'agit d'un hémi-frontal droit presque complet, se rapportant à un très jeune enfant. Manquent seulement la Pour ce qui est des membres inférieurs, la ceinture pelvienne est complète : nous avons pu mesurer les deux ilions et les deux ischions ; les pubis sont par contre présents mais incomplets. Figurent également dans Ces restes ont été mis au jour au cours de la campagne de fouilles 1982 sur le site du Marduel, dans deux décapages distincts (15 et 17). Ils sont datés du début du Ilème s. 10.1. INVENTAIRE (96) ZONE COUCHE PHASE 101 11 121 121 122 122 122 122 16 16 061 061 061 061 061 11 121 121 121 122 16 101 11 121 121 121 122 15 16 10 101 101 11 121 121 122 16 16 10 11 9 18 18A UA 13 15 17 10 11 4 5 6 7 8 8 14 15 16 11 9 9 6 9 11 12 9 8 6-8 6A 6 8 4 8 8A 8B 4-5 5A 2 HA IIA IIA IIA IIA IIA IIA IIA IIA IIA IIB1 IIB1 I1B1 IIB1 II Bl IIB1 IIB1 IIB1 IIB IIB IIB1 IIB2 IIB2 IIB2 IIB2 IIB2 IIB2 IIB2 IIB2 IA IA IA IA IA IA IA IA IA IB Cér. non tournée DoBum Grise monochrome Pseudo-ionien peint Attjque Petites esta mpGDes Proto-camp* nien A Campanien A Dérivé de campanien A Campanien B Campanien C Dérivé de campanien C Commune jaune Gauloise Sombrero de copa Côte catalane Commune sableuse Sigillée italique Parois fines Bol délien Enduit rouge interne Mortier massaGète Mortier Maique Autres cér. fines Amphore grecque Amphore massanete Amphore ibérique Amphore italique Autres amphores 11 0 0 10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 139 16 0 5 0 0 0 7 0 0 0 0 6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 5 0 0 0 22 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 5 0 0 0 34 2 0 0 0 0 0 9 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 3 0 16 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 329 0 0 6 0 0 4 12 0 0 0 0 7 1 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 28 0 0 0 90 1 0 9 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 6 0 0 0 214 33 1 6 0 0 5 2 0 0 0 0 7 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 2 38 0 0 0 71 21 0 1 0 0 0 5 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 21 0 0 0 239 18 0 4 0 4 0 45 0 0 0 0 12 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 11 0 1 0 263 33 0 1 0 0 0 22 0 0 0 0 17 1 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 17 0 14 0 149 6 0 0 0 0 0 9 0 0 0 0 9 1 0 3 0 0 0 0 0 1 0 0 0 7 0 0 0 142 17 0 1 0 0 0 12 0 0 0 0 8 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 12 0 3 0 153 29 0 0 0 0 0 15 0 0 0 0 16 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 19 0 0 0 59 0 0 0 0 0 0 7 0 0 0 0 3 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 110 3 0 2 0 0 0 7 0 0 0 0 4 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 3 0 0 0 174 4 0 0 0 0 0 35 0 0 0 0 15 1 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 15 0 21 0 12 1 0 0 0 0 0 6 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 0 581 26 0 1 0 1 0 47 0 0 0 0 20 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 0 39 0 9 0 448 17 0 1 0 0 0 17 0 0 0 0 13 a 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 30 0 5 0 486 630 39 8 0 0 2 4 0 0 0 0 1 3 30 97 0 0 0 1 0 0 0 0 17 158 0 0 0 0 1 5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 36 34 0 0 14 17 0 0 67 2 0 1 0 0 0 12 0 0 0 0 11 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 35 6 0 1 0 0 0 3 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 0 9 0 281 13 0 0 0 0 0 58 0 1 0 0 19 0 0 1 1 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 70 0 370 3 0 0 0 0 0 93 0 0 0 0 58 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 9 0 81 0 145 6 0 2 0 0 0 16 0 1 0 0 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 0 16 0 292 28 0 0 0 0 0 22 0 1 0 0 22 0 0 1 0 0 0 0 0 0 1 4 0 24 0 85 0 46 15 0 0 0 0 0 2 0 0 0 0 16 1 0 1 0 0 0 0 0 0 1 0 0 3 0 14 0 7 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 0 1 0 200 62 6 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 39 55 0 0 0 0 0 0 0 0 19 21 0 0 0 0 7 11 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 11 0 0 0 38 38 0 0 60 192 1 22 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 12 56 0 0 0 1 0 0 0 0 15 16 0 0 0 1 0 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 2 34 0 0 14 139 0 0 420 41 0 0 0 0 0 74 0 0 0 0 43 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 102 0 93 0 103 9 3 3 0 0 0 0 0 0 0 0 5 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 0 0 14 0 9 0 76 10 0 0 0 0 0 15 0 1 0 1 12 0 0 2 3 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 56 0 60 11 0 0 0 0 0 19 0 1 0 0 18 0 0 4 0 0 0 0 0 0 0 1 0 6 0 25 0 153 13 0 0 0 0 0 20 0 3 2 4 47 0 0 0 8 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 85 0 Fig. 64 - Tableau de comptage des fragments de céramique des principales couches des Ilème et 1er s. av. n. è. du Chantier Central STRATIGRAPHIE DU MARDUEL cet ensemble les deux fémurs, les deux tibias et les deux fibulas, tous pratiquement intacts, et un premier métatarsien (probablement la gauche). Un petit nodule spongieux, qui montre une plage très réduite de corticale compacte, pourrait correspondre à une pièce du tarse proximal. 10.2. ETUDE OSTEOMETRIQUE 10.2.1. Zone 122, décapage 15 Pour cet hémi-frontal, comme pour toutes les pièces que nous décrirons ultérieurement, nous avons adopté les techniques décrites par I.G. Fazekas et F. Kosa (1978). Longueur (hauteur) de l'écaillé frontale (corde) : 62,9 Longueur (hauteur) de l'écaillé frontale (arc) : 71 Largeur de l'écaillé frontale (corde) : >49,5 Largeur de l'écaillé frontale (arc) : >58 Les deux dernières valeurs sont données par défaut, mais de très peu; les valeurs réelles ne peuvent dépasser celles que nous avons indiquées que de 1 à 2 mm. 10.2.2. Zone 122 (carré A7), décapage 17 Squelette céphalique Pyramide pétreuse Longueur : 35,0 Largeur : 15,8 Hémi-mandibule droite Longueur du corps : 35,3 (1) Largeur de l'arc mandibulaire : Longueur totale : >46,6 (*50) Membres supérieurs Clavicule Longueur : >40,l Scapula Longueur (hauteur) : 33,1 Largeur : £26,0 (*27) Longueur de l'épine : £29,9 (*30) Humérus Longueur de la diaphyse : £62,6 (D) ; >60,2 (G) Largeur distale de la diaphyse : 15,2 (D) ; - (G) Ulna Longueur de la diaphyse : 58,0 (D) Métacarpiens Longueur de la diaphyse : 14,9 (H) ; 14,0 (IE) ; 14,2 (HI) ; 12,6 (TV) ; 12,6 (TV) ;1 1,5 (V) Phatanoes vroximoles Longueur de la diaphyse : 11,6 ; 11,6; 11,0 ; ll,0>10,7 ; 10,7 Rayon :IH? ;IH? ; Hou IV; V? Membres inférieurs Ilion Longueur (hauteur) : 33,2 (D) ; 33,1 (G) Largeur : 30,2 (D) ; 30,2 (G) Ischion Longueur : 17,9 (D) ; 18,0 (G) Largeur :1 1,6 (D);l 1,4 (G) Pubis Longueur : £14,7 (D) ; - (G) Fémur Longueur de la diaphyse : 75,0 (D) ; 74,9 (G) Largeur distale de la diaphyse : 20,0 (D) ; 19,8 (G) Tibia Longueur de la diaphyse : £61,8 (D) ; 62,4 (G) 73 Fibula Longueur de la diaphyse : 60,2 (D) ; 59,9 (G) Premier métatarsien Longueur de la diaphyse : - (D) ; 13,1 (G) Tronc Atlas Longueur de l'arc vertébral : 13,8 (D) ; 14,1 (G) Axis Longueur de l'arc vertébral : 16,9 (D) ; 16,9 (G) Côtes droites Longueur : 24,0 (I) ; 37,5 ÇJ) ; 49,5 (HI) ; 55,0 (TV) ; 58,3 (V) ; 58,5 (VI); £59,2 (VII) 10.3. DETERMINATION DE L'AGE AU DECES Tous ces documents correspondent à un ou des enfants décédés au cours de la période périnatale. La détermination plus précise de l'âge peut être effectuée à l'aide d'équations qui sont dues à divers auteurs, et donnent généralement une estimation de la taille corporelle à partir des dimensions des différentes pièces du squelette. A partir de cette taille corporelle, il faut alors effectuer une seconde opération, permettant d'estimer l'âge gestationnel. L'expression de celui-ci varie selon les auteurs : certains le calculent à partir de la date des dernières règles (âge post menstruationem), d'autres à partir de la date présumée de la fécondation, c'est-à-dire approximativement 14 jours après la date des dernières règles. Ces différences techniques expliquent les décalages qui peuvent exister entre les tables de référence. 10.3.1. Zone 122, décapage 15 D'après les dimensions de Fhémi-frontal, on calcule la taille corporelle au moyen des formules suivantes : Taille = hauteur (corde) x 8,87 + 1,25 Taille = hauteur (arc) x 7,27 + 3,74 Taille = largeur (corde) x 12,01 - 4,21 Taille = largeur (arc) x 9,58 - 0,21 Les valeurs obtenues sur cette pièce sont respectivement de 57,0 ; 55,4 ; supérieur à 55,2 et à 55,4. On peut donc approximativement estimer la taille corporelle à 56 cm. D'après les tables de Fôllmer et Kônniger (I.G. Fazekas et F. Kosa, p. 316-317), cette taille correspond dans 30,03 % des cas à un âge post menstruationem de 285 à 294 jours, dans 75, 1 1 % des cas à un fige de 275 à 304 jours, et dans 92,96 % des cas à un fige de 265 i 314 jours. Ces résultats sont donc compatibles avec l'hypothèse selon laquelle il s'agirait d'un hémi-frontal de nouveau-né. 10.3.2. Zone 122 (carré A7), décapage 17 Nous disposons ici d'un nombre d'équations beaucoup plus important. - Mandibule Taille = longueur du corps x 14,47 - 0,58, soit 50,5 cm*. -Rocher Taille = longueur du rocher x 1 1,71 + 8,00, soit 49,0 cm*. -Côtes (nous n'avons effectué les calculs que pour les première et deuxième côtes droites, dont le rang nous est connu sans aucune ambiguïté) 74 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. Taille = longueur de la côte (I) x 20,53 + 2,68, soit 51,95 cm*. Taille = longueur de la côte CI) x 12,70 + 0,64, soit 48,3 cm*. - Squelette des ceintures Taille = longueur de la clavicule x 1 1,94 - 1,22, soit une valeur supérieure à 46,7 cm du côté droit. Taille = hauteur de la scapula x 14,32 + 1,52, soit 48,9 cm* à droite. Taille = largeur de la scapula x 16,66 + 2,96, soit une valeur supérieure à 46,3 cm à droite. Taille = longueur de l'épine de la scapula x 15,73 + 2,32, soit une valeur supérieure à 49,4 cm à droite. Taille = hauteur de l'ilion x 14,24 + 4,05, soit une moyenne de 51,3 cm* entre les deux côtés. Taille = largeur de l'ilion x 15,07 + 6,23, soit une moyenne de 51,7 cm* entre les deux côtés. Taille = longueur de l'ischion x 20,85 + 13,86, soit une moyenne de 51,3 cm* entre les deux côtés. Taille = largeur de l'ischion x 33,67 + 11,11, soit une moyenne de 49,8 cm* entre les deux côtés. - Os longs des membres Taille = longueur de la diaphyse numérale x 7,52 + 2,47, soit 49,5 cm* à droite. Taille = largeur distale de la diaphyse numérale x 28,30 + 3,95, soit 47,0 cm* à droite. Taille = longueur de la diaphyse ulnaire x 8,20 + 2,38, soit 49,9 cm* à droite. Taille = longueur de la diaphyse fémorale x 6,44 + 4,51, soit une moyenne de 52,75 cm* entre les deux côtés. Taille = largeur distale de la diaphyse fémorale x 22,63 +7,57, soit une moyenne de 52,6 cm* entre les deux côtés. Taille = longueur de la diaphyse tibiale x 7,24 + 4,90, soit 50,1 cm* à gauche. Taille = longueur de la diaphyse fibulaire x 7,58 + 4,68, soit une moyenne de 51,35 cm*entre les deux côtés. La moyenne des 16 valeurs fiables, marquées d'un astérisque (*), est de 50,3 cm. Nous avons également calculé les valeurs estimées de la taille corporelle au moyen des équations de Balthazard et Dervieux : Taille = 5,6 longueur de la diaphyse fémorale + 8 cm, soit une moyenne de 49,95 cm entre les deux côtés. Taille = 6,5 longueur de la diaphyse tibiale + 8 cm, soit 48,6 cm à gauche. Taille = 6,5 longueur de la diaphyse numérale + 8 cm, soit une valeur supérieure ou égale à 48,7 cm à droite. Quant aux équations des droites de régression publiées par Olivier et Pineau, elles donnent les résultats suivants : Taille = 7,92 longueur de la diaphyse humérale - 0,32, soit 49,3 cm à droite. Taille = 8,73 longueur de la diaphyse ulnaire - 1 ,07, soit 49,6 cm à droite. Taille = 6,29 longueur de la diaphyse fémorale + 4,42, soit une moyenne de 51,55 cm entre les deux côtés. Taille = 7,39 longueur de la diaphyse tibiale + 3,55, soit une moyenne de 49,45 cm entre les deux côtés. Taille = 7,85 longueur de la diaphyse fibulaire + 2,78, soit une moyenne de 49,9 cm entre les deux côtés. La moyenne des valeurs obtenues selon les deux derniers auteurs est de 50,01 cm, valeur très voisine de celle que nous avons indiquée précédemment. Reste à déterminer l'âge au décès. D'après Weichmann cité par I.G. Fazekas et F. Kosa, l'âge gestationnel probable pour une taille corporelle de 50 cm est compris entre 259 et 275 jours après la fécondation, soit 273 à 289 jours après les dernières règles. Selon FOllmer et KOnniger cités par les mêmes auteurs, à une taille corporelle de 50 cm correspond un âge post menstruationem de 275 à 284 jours dans 30,9 % des cas, de 265 à 294 jours dans 74,9 % des cas, et de 255 à 304 jours dans 91,9 % des cas. Ici encore, la dimension des pièces squelettiques est donc compatible avec l'hypothèse d'un nouveau-né. n n'est malheureusement pas possible de pousser plus avant la discussion, car nous ne disposons pas des germes dentaires et de quelques points d'ossification secondaires (épiphyse distale du fémur notamment), dont on connaît la pertinence en ce qui concerne la détermination du stade de maturation durant la période périnatale. Nous devons maintenant nous interroger sur les relations qui peuvent exister entre les deux ensembles : l' hémifrontal du décapage 15 peut-il appartenir au sujet dont la majorité du squelette a été découverte dans le décapage 17? A priori, il n'existe pas d'exclusion absolue, puisque tous les vestiges sont compatibles avec un âge qui se situerait autour du terme, et qu'il n'y a aucune pièce qui soit présente en double exemplaire. Cependant, on notera que les dimensions de l' hémi-frontal suggèrent une taille corporelle d'environ 56 cm, alors que les tailles déterminées à partir des os du décapage 17 sont toujours inférieures à 52,75 cm. Il nous paraît donc très peu probable que l'hémifrontal puisse se rapporter à l'individu dont la majorité du squelette a été découverte en place dans un horizon sousjacent. D'une manière générale, on considère en effet qu'une taille corporelle de 50 cm correspond sensiblement au terme, c'est-à-dire à un âge gestationnel d'environ 10 mois lunaires, alors qu'une taille de 56 cm correspond plutôt à un âge gestationnel d'environ 11 mois lunaires. 10.4. ANALYSE DE LA POSITION DU CORPS (zone 122, carré A7, décapage 17) Nous n'avons pas effectué nous-même la fouille de cet ensemble ; notre analyse se limitera donc à quelques commentaires du document photographique qui a été pris lors de la découverte, et que Michel Py a bien voulu nous transmettre en même temps que le lot d'ossements (fig. 65). Fig. 65 - Vue du squelette de nouveau-né en place (maison 122, carré A7, couche 17). STRATIGRAPHIE DU MARDUEL Le squelette céphalique n'est pas visible. La disparition totale de toute sa moitié gauche pourrait correspondre à une position de la tête en rotation marquée vers la gauche, de sorte que la moitié droite, plus profondément enfouie, aurait seule été conservée. Mais il ne peut s'agir là que d'une hypothèse purement conjecturale, dans la mesure où nous n'avons pas d'informations sur la face par laquelle le pariétal, le rocher et l'hémi-mandibule droits sont apparus à la fouille. La position du tronc est par contre parfaitement lisible : le sujet repose sur le sol par sa face ventrale. La face postérieure du tronc était donc la plus superficielle. Au-dessous de la scapula droite, qui se présente donc par sa face dorsale, on voit distinctement six côtes droites en connexion anatomique stricte : la mise à plat du thorax sous le poids des sédiments semble s'être faite par écartement des extrémités sternales des côtes, celles-ci étant venues se placer dans la région du creux axillaire. L'axe longitudinal des côtes est sensiblement perpendiculaire à l'axe rachidien, et même légèrement ascendant de dedans en dehors. On retrouve précisément la même direction transversale pour une côte inférieure droite isolée, située environ 3 cm plus bas que la dernière côte de l'ensemble précédent. Au contraire, les côtes gauches, quoique mal visibles sur le cliché, ont manifestement une direction plus oblique, presque parallèle à l'axe de la colonne vertébrale. De celle-ci, on ne voit que deux ou trois vestiges : un hémi-arc neural droit de vertèbre cervicale inférieure (le long du bord médial de la scapula droite), et un (ou plus probablement deux) corps de vertèbre(s) lombaire(s) situé(s) au niveau du genou gauche. La disposition des extrémités médiales des côtes droites en connexion permet cependant de définir avec une précision suffisante l'emplacement de la colonne thoracique : il apparaît ainsi que l'axe rachidien devait décrire une courbe à convexité gauche accusée. L'asymétrie du gril costal et cette inflexion de la colonne vertébrale montrent qu'en fait le corps n'est pas exactement en décubitus ventral et qu'il existe une composante non négligeable de rotation du tronc vers la droite (contrastant donc avec la rotation forcée vers la gauche qui a été envisagée pour la tête). Du membre supérieur droit, on voit en place la scapula, l'humérus, qui se présente également par sa face postérieure et qui est parallèle à l'axe du tronc, et l'ulna, qui a été mobilisée i la fouille ; l' avant-bras fait avec le bras un angle d'environ 105°, sous réserve que l'ulna ait été convenablement repositionnée avant la prise du cliché. L'humérus gauche a également été bougé lors du décapage, puis remis en place ; il est strictement parallèle au droit (mais sur la photographie il a été inversé, son extrémité distale étant dirigée vers la racine du membre !). La clavicule gauche, qui, par contre, ne semble pas avoir été déplacée à la fouille, se trouve dans une situation aberrante, au-dessus de l'emplacement présumé de la tête. H est possible que l'on doive imputer ce mouvement à l'action des fouisseurs : deux terriers sont en effet clairement dessinés, l'un en dehors de l'épaule droite, l'autre en regard de l'extrémité latérale de la clavicule gauche. Les deux liions, mis à plat sous le poids des sédiments, apparaissent par leur face latérale. Les membres inférieurs étaient rabattus sous le tronc : les deux fémurs sont presque parallèles, leur extrémité distale arrivant au niveau du bord inférieur du thorax. Le coude droit recouvre ainsi le genou droit On retrouve ici la composante de rotation latérale droite que nous avons mise en évidence pour le tronc : les extrémités distales des fémur et humérus droits sont à peine distantes de 2 à 3 cm, alors que les gauches se trouvent à environ 7,5 cm l'une de l'autre. Le genou droit 75 est fléchi à environ 140°, le gauche à environ 130°. Le pied gauche devait se trouver sous la région pubienne, le droit entre le pubis et l'ombilic. Le cliché ne fournit aucune indication concernant la disposition exacte des os des pieds et des mains. On peut néanmoins présumer que celles-ci étaient en connexion pour le moins partielle, car quatre métacarpiens sont restés soudés deux à deux par le sédiment : il s'agit respectivement d'un troisième et un quatrième métacarpiens, et d'un quatrième et un cinquième métacarpiens. La position de ce squelette peut donc être résumée ainsi : décubitus ventral associé à une rotation partielle vers la droite ; membres inférieurs repliés sous le tronc, pieds ramenés sous la région médiane de l'abdomen ; possible rotation forcée de la tête vers la gauche. La littérature archéologique ne comporte pour l'instant que trop peu de références sur ce type d'analyse pour qu'il soit raisonnablement envisageable de tenter des comparaisons. 10.5. CONCLUSIONS La zone 122 de l'oppidum du Marduel a donc livré deux ensembles distincts de restes humains, dont le stade de maturation correspond à la période périnatale : d'une part un hémi-frontal isolé (décapage 15), d'autre part un squelette presque complet trouvé en connexion anatomique (décapage 17). Ce dernier reposait en décubitus ventral associé à une rotation modérée du tronc et du bassin vers la droite ; les membres inférieurs étaient repliés sous le tronc. Bien que tous ces vestiges soient à priori compatibles avec les dimensions squelettiques d'un nouveau-né, il paraît très peu probable qu'ils doivent être rapportés à un seul et même individu : les mesures prises sur l'hémi-frontal permettent d'estimer la taille corporelle à environ 56 cm, ce qui correspond à un âge gestationnel approximatif de 1 1 mois lunaires, alors que tous les os du squelette en place semblent indiquer une taille corporelle de 50 cm, correspondant à un âge gestationnel de 10 mois lunaires (terme de la grossesse). Il ne saurait être question d'élaborer, à partir de découvertes aussi partielles, une synthèse relative aux inhumations de nouveaux-nés dans les sites d'habitat. De telles analyses, relatives aux caractéristiques archéologiques du dépôt et aux mensurations anthropologiques, en constituent cependant le préalable indispensable, et c'est vers ces aspects de la problématique que doivent aujourd'hui se tourner nos préoccupations. NOTES • ER 290 du C.N.R.S, Centre de Documentation Archéologique Régional, Route de Pérols - 34970 LATTES ♦♦ 24 rue Péréguis - 30420 CALVISSON **• UA 316 du CNRS, Laboratoire d'anthropologie, Université de Bordeaux I 76 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 1 - M. Py et Cl. RAYNAUD, Stratigraphie du Marduel (Saint-Bonnet-du-Gard), I, Les sondages préliminaires (zones 01, 03-09, 05 et 08), dans DAM., 5, 1982, p. 5-32 (cité dans la suite : Marduel I). 2 - Cl. Raynaud, Stratigraphie du Marduel (Saint-Bonnet-du-Gard), II, Les niveaux du Vème s. ap. J.-C. sur le Chantier Central, dans DA.M.,1, 1984, p. lll-119(cité dans la suite \ Marduel II ). 3 - Situation : voix Marduel I, fig. 4. 4 - Marduel I, p. 31, fig. 32 et p. 32. 5 - La description des caractères morphologiques des niveaux sera limitée ici au minimum utile pour la compréhension globale de l'évolution stratigraphique de chaque secteur, la documentation de base, conservée au Dépôt Archéologique de Caveirac (Gard), restant disponible pour plus ample information. 6 - Sur la programmation de la publication des fouilles du Marduel, voir Marduel I, p. 6-7. 7 - A noter que la plus grande partie de la surface de ces salles a été détruite par le repro filage de la pente de la colline en terrasses agricoles. 8 - Cf. E.C. Harris, Principles ofArchaeological Sratigraphy, Londres, 1979 ; H. Galinié, Les clefs du sol, III, traitement des données de fouille, dans A Propos, Bulletin duLaborotoire d'Archéologie Urbaine, Tours, 1977, p. 9-15; M. Bats et al., Enregistrer la fouille archéologique, le système élaboré pour le site de Lattes, Hérault, Editions A.RAL.O., série "Lattes", 1986, p. 28-33. 9 - Les monnaies, citées avec le numéro d'inventaire qui leur a été attribué dans le médaillier du Marduel, ont été déterminées par J.-Cl. Richard. Qu'il trouve ici l'expression de nos remerciements. 10 - L'ensemble des descriptions de murs est dû à Cl.- A. de Chazelles. Les murs anciens réutilisés à l'époque concernée par cette étude ne seront pas analysés ici, mais avec leur phase de construction. La distinction entre solins et murs totalement en pierres, si tant est que les deux types étaient représentés sur le site, n'est pas réalisable au vu des hauteurs (incomplètes) et des largeurs (toutes voisines) des différentes parois. D'autre part aucune indication, concernant par exemple la visualisation du sens de la chute d'un mur ou l'estimation de sa hauteur, n'a été fournie par les couches de démolition, essentiellement composées de briques crues concassées. Les dimensions signalées reflètent les irrégularités du tracé des murs, dont on donnera les mesures extrêmes de largeur, mais ne tiennent pas compte de leur mode d'arasement, horizontal ou accidenté, car seule est notée la hauteur maximum conservée. La détermination pétrographique a été limitée à une distinction sommaire : deux roches sédimentaires appartenant au substrat du site et à son environnement immédiat constituent à elles seules la totalité des matériaux mis en œuvre. La plus représentée est un calcaire tendre miocène, communément appelé molasse (cf. § 9 . 1 ), qui offre l'avantage de se déliter naturellement en dalles. Nettement moins abondant, le calcaire secondaire du Crétacé, beaucoup plus dur, apparaît sous la forme de blocs ou de gros moellons polyédriques, difficiles à exploiter dans l'architecture à l'état brut. La terminologie relative aux modules des pierres, à leur disposition dans les murs, aux appareils ainsi qu'aux déformations, est empruntée d'une part à J.-M. Pérouse de Montclos, Vocabulaire de V architecture, principes d'analyse scientifique, 1972, et d'autre part à l'ouvrage, plus récent et mieux adapté aux questions que se posent les archéologues, de R. Ginouvès et R. Martin, Dictionnaire méthodique de l'architecture grecque et romaine, I, Matériaux, techniques de construction, techniques et formes du décor, 1985. 11 - Dimensions intérieures de l'habitation - sud : 2,72 m ; ouest : 5,38 m ; nord : 4,70 m ; est : 5,90 m ; surface approximative : 20 m2. 12 - Marduel II, p. 112-114. 13 - Fondation (Br) : une assise débordante posée sur des sédiments meubles et noyée par un remblai. Elévation (Au) - larg. : 50 cm ; haut. : 45 cm. Calcaire tendre : 80 %; calcaire dur : 20 % ; éléments bruts, disposés en panneresses couchées ; ni boutisses, ni parpaings apparents; appareil incertain fruste; liant : terre franche. Par terre franche, on désigne le matériau extrait du sol et débarassé de l'humus et des éléments grossiers qui le rendent impropre à une utilisation architecturale. On oppose ainsi un matériau dont le coût d'extraction et de transport est nul puisqu'il est pris sur place, à des roches meubles sélectionnées pour leurs qualités granulométriques et mécaniques, mais qui, provenant de gisements précis, doivent être véhiculées. Sur le site du Marduel, le recours à des sédiments fortement anthropisés, sols ou remblais de destruction, a été mis en évidence à plusieurs reprises. 14 - Elévation - larg. : 60-75 cm ; haut. : 60 cm ; calcaire tendre : 70 %; calcaire dur : 30 % ; liant : terre franche contenant du mobilier archéologique et des petits cailloux. Deux parements d'éléments bruts posés en panneresses à plat, liés par quelques boutisses qui pénètrent dans le blocage interne de terre et de cailloux ; appareil incertain fruste. 15 - Façade fondée dans une tranchée et reprenant l'arasement irrégulier d'un mur ancien (<?), ce qui lui donne un aspect composite. Elévation - larg. inconnue (recouverte par le mur a), haut. : 25 cm ; calcaire tendre : 80 % ; calcaire dur : 20 % ; liant : terre franche; panneresses à plat, brutes de ramassage; joints très épais. La partie remployée de o comporte surtout des panneresses couchées, mais aussi quelques carreaux dressés. Appareil incertain fruste pour la construction de hlx, régulier et pratiquement assise pour la partie o. Particularité sans doute due à la reprise : important bombement du parement nord. 16 - Mesures intérieures : 3,65 m dans le sens est-ouest, 2,78 m à 3,65 m dans le sens nord-sud ; surface : 12 m2. 17 - II s'agit de bâtonnets incisés, du type de ceux qui ornent le pourtour du pied des fibules de la Tène I : voir par exemple M. Py, L'oppidum des Castels àNages (Gard), fouilles 1958-1974, 35ème suppl. à Gallia, Paris, 1978, fig. 128, n° 1. 18 - Bien que ce mur soit alors en partie détruit et ne corresponde plus dans la zone 1 1 à la façade d'une habitation (voir ci-dessus, § 2.3). 19 - La connexion des niveaux d'occupation du passage 121 avec cette façade n'a pas pu être observée, du fait de l'implantation postérieure du mur n dans une très profonde tranchée de fondation : cf. fig. 1 1, B. 20- A savoir les couches suivantes: zone 101, cil ; zone 102, c. 11 ; zone 11, c. 9; zone 121, c. 18, 18A ; zone 122, c. 11 A, 13, 15, 16a; zone 16, c. 10,11. 21 - M. Py, Ensayo de classificaciôn de un estilo de ceràmica de Occidente : los vasos pseudojonios pintados, dans Ampurias, A\A2, 1979-1980, p. 155-202. 22 - N. Lamboglia, Per una classificazione preliminare délia ceràmica campana, 1er Congrès International d'Etudes Ligures, Bordighera-Montpellier, 1952, p. 139-206. 23 - M. Py, Quatre siècles d'amphore massaliète, essai de classification des bords, dans Figlina, 3, 1978, p. 1-23. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 77 24 - B. Dedet et M. Py, Classification de la céramique non tournée protohistorique du Languedoc méditerranéen, suppl.4 à la RAN., Paris, 1975. 25 - Pour les fibules, cf. C. Tendille, Fibules protohistoriques de la région nimoise, dans DAM., 1, 1978, p. 77-1 12. 26 - Sur cette catégorie, cf. M. Py, Une production massaliète de céramique pseudo-attique à vernis noir, dans R.EL., 44, 1978, p. 175198. Cette forme de vase est inédite dans la série. 27 - Le prolongement de la couche 9 de la zone 16 vers l'ouest, au delà du mur At construit postérieurement (voir ci-après) a été fouillé sous l'appellation "zone 15, couche 9" {cf. diagramme : fig. 2 et stratigraphies : fig. 8A et 8B). Il s'agit en fait d'un seul et même niveau de remblai. 28 - Elévation : une à deux assises subsistent au sud ; calcaire tendre : 80 % ; calcaire dur : 20 % ; liant : terre franche ; éléments bruts informes et de grandes dimensions, disposés en tous sens : boutisses, carreaux, parpaings assez nombreux ; appareil incertain fruste. 29 - Elévation - larg. : 56 cm ; haut. : 70 cm; éléments bruts formant un appareil incertain fruste. 30 - Elévation - larg. : 50-60 cm ; calcaire tendre : 98 % ; calcaire dur : 2 % ; inclusion : 1 fragment de calcaire différent ; liant : terre franche ; éléments bruts informes posés en tous sens, nombreux parpaings calés par des cailloux ; non parementé. 31 - Mesures effectuées en cm sur 2 briques : a) Longueur conservée 18 x hauteur 8 ; b) Longueur ? x largeur 31 x hauteur 7. Les briques crues du doublage sont disposée en panneresses couchées. Cette structure, qui se justifie mal en tant que renfort d'un mur en pierre (dont l'épaisseur dépasse déjà 50 cm), porte la largeur de la façade à 71 cm. Elle demeure difficilement interprétable : isolation d'un mur extérieur exposé au nord, soin particulier donné au parementage de cette paroi, rattrapage de l'épaisseur du solin pour une élévation en adobes débordante, étagère, ou support d'une autre structure...: plusieurs hypothèses viennent à l'esprit sans qu'aucune paraisse plus probable que les autres. 32 - Mur presque entièrement détruit par les tranchées de fondation des murs n et y ; dimensions et appareil indéterminés. 33 - Quelques pierres seulement conservées : appareil indéterminé. 34 - A savoir les couches suivantes : zone 06, c. 4, 5, 6, 7, 8 ; zone 101, c. 1 IB ; zone 1 1, c. 8 ; zone 121, c. 14, 15 A-D, 16 ; zone 122, cil; zone 15, c. 9 ; zone 16, c. 9. 35 - Comparer à G. Rancoule, La Lagaste, agglomération gauloise du bassin de l'Aude, Atacina 10, Carcassonne, 1980, p. 86, fig. 39, n°7. 36 - B.-A. Sparkes et L. Talcott, The Athenian Agora, XII, Black and plain pottery, Princeton, 1970, n° 469-473. 37 - A savoir les couches suivantes : zone 101, c. 9 ; zone 102, c. 9 ; zone 1 1, c. 6 ; zone 121, c. 9, 11 et 12 ; zone 122, c. 9 ; zone 15, c. 8; zone 16, c. 6-7-8. 38 - Refend édifié dans une tranchée de fondation qui atteint le sommet du mur e; détruit au sud, mais arasement intact au nord ; élévation - larg. : 48-60 cm ; hauteur complète : 62 cm ; calcaire tendre : 99 % ; calcaire dur : 1 % ; liant : terre franche contenant de nombreux petits tessons de vases, très abondante pour occuper les vides entre les pierres ; blocs et dalles bruts posés en panneresses et en boutisses couchées ; quelques moellons disposés en carreaux ; appareil incertain fruste montrant des éléments en ressaut ou en retrait par rapport à 1 ' aplomb du mur; arasement horizontal constitué de lauses destinées à recevoir les adobes : trois briques crues trouvées en place sur 1 ' arasement du solin ont permis d'observer une disposition en panneresses dressées (sur leur petit côté, montrant un chant en parement). 39 - Elévation - larg. inconnue ; haut. : 30 cm ; calcaire tendre : 99 % ; calcaire dur : 1 % ; liant : terre franche ; appareil indéterminé. 40 - Longueur : 5,70 (ouest) - 5m (est) ; largeur : 4m. 41 - La tranchée de fondation du mur n en 121 et 122 (couche 8A), ainsi que les tranchées de fondation des murs Ah (couche 8B) et y (couche 8C) contiennent un mobilier du début du 1er siècle qui sera traité avec celui de la phase IA. 42 - A savoir les couches suivantes : zone 10, c. 6 et 6A ; zone 101, c. 8 ; zone 102, c. 7 ; zone 1 1, c. 3A et 4 ; zone 121, c. 8, 8A ; zone 122, c. 8A, 8B, 8C ; zone 16, c. 4-5 et 5A. 43 - J.-P. Morel, Céramique campanienne, les formes, Rome, 1981, p. 237. 44 - Ces fragments sont les premiers indices de l'adoption de couvertures en tuile sur le site. Ils sont cependant encore peu nombreux, ce qui pose la question de leur utilisation réelle : emploi exceptionnel pour des toitures, emploi des tuiles à d'autres fins, déchets de construction du début de la phase suivante mêlés aux remblais, ou récupération ultérieure d'un matériau encore rare ? 45 - Voir Marduel II, p. 112-114. 46 - Elévation - larg. : 30-45 cm ; haut. : 90 cm ; calcaire tendre : 98 % ; calcaire dur : 2 % ; inclusions de galets ; liant : terre franche contenant de petits graviers. Dans l'ensemble, les éléments sont bruts, mais nombre d'entre eux montrent une face de parement dressée et quelques-uns sont sans doute équarris. Appareil incertain fruste de panneresses à plat empilées sans soins et formant de nombreux petits coups de sabre; panneresses dressées, verticales ou en épis ; quelques carreaux ; joints épais (1 à 4 cm). Prédominance des petits et moyens modules (10-25 cm). Particularité: tracé ondulant concave vers le nord. Ouverture : largeur 105 cm ; piédroit ouest fait d'une superposition de panneresses et boutisses alternées, traçant un aplomb bien vertical; piédroit côté est identique, mais aplomb moins soigné ; obturation (Af) : haut. : 84 cm ; matériaux et modules semblables à ceux du mur a mais disposés sans ordre apparent. 47 - Elévation : larg. : 48-65 cm ; haut. : 78 cm; calcaire tendre : 90 % ; calcaire dur : 10 % ; inclusions : galets et un fragment de brèche; liant : terre franche. Parement ouest (non visible à l'origine) : appareil incertain fruste d'éléments informes de calcaire dur associés à des panneresses et des boutisses de calcaire tendre. Parement est : appareil incertain mais régulier, comportant une majorité d'éléments bruts de moyen module (18-25 cm de longueur) disposés en panneresses à plat et créant un aspect assise. 48 - Elévation arasée. Fondation - larg. : 47-55 cm ; haut. : 77 cm ; calcaire tendre : 99 % ; calcaire dur : 1 % ; inclusions : galets et fragment de tuile ; liant : limon à nodules d'argile grise contenant du mobilier archéologique ; éléments généralement bruts, mais certains sont équarris et plusieurs faces de parement sont dressées. Les dalles constituant les piédroits sont même ébauchées. Appareil assise irrégulier (lits de hauteur variable) fait de panneresses et de boutisses alternant avec des parpaings qui lient les deux parements accolés. Ouverture : les deux piédroits sont régulièrement appareillés au moyen d'une besace faisant alterner dalles parpaignes et boutisses; l'aplomb du pié- 78 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. droit nord se situe précisément à la moitié de la longueur du mur. Particularité: à l'extrémité nord, contre le mur a auquel il s'appuie, sorte de bourrage de moellons placés en épis ou en panneresse debout ; cette irrégularité de l'appareillage indique que la construction du mur b s'est effectuée du sud vers le nord en commençant par le piédroit de l'ouverture. 49 - Elévation - larg. : 60 cm ; haut. : 60 cm ; calcaire tendre : 99 % ; calcaire dur : 1 % ; liant : terre franche ; appareil incertain fruste composé d'éléments bruts posés en panneresses ; nombreux parpaings liant les deux parements. 50 - Elévation - larg. : 53-56 cm ; haut. : 47 cm ; calcaire tendre : 80 % ; calcaire dur : 20 % ; inclusions : galets; liant : terre franche contenant des petits graviers. Eléments bruts donnant un appareil incertain fruste, plus irrégulier à l'est qu'à l'ouest, dont le parement comporte des pierres de module homogène et de petites dimensions. Moellons principalement posés en panneresses couchées ; quelques boutisses et une boutisse parpaigne visible sur l'arasement. Particularité : rattrapage du plan horizontal au sommet de l'arasement du mur Al au moyen de cailloux et de terre. 51 - Fondation - largeur inconnue ; haut. : 50-80 cm ; calcaire tendre : 99 % ; calcaire dur : 1 % ; inclusions : fragments de dolium et d'amphore italique ; liant : terre franche contenant des petits graviers. A la base, blocs et gros moellons bruts à face de parement plane disposés en carreaux ; quelques éléments équarris posés en panneresses à plat et calés par des cailloux ; appareil incertain fruste. Elévation - larg. inconnue ; haut. : 43 cm ; calcaire tendre : 99 % ; calcaire dur : 1 % ; liant : terre franche contenant des petits graviers. La première assise faisant office de réglage de l'horizontalité et l'unique moellon de la seconde assise, conservé à l'aplomb du piédroit, montre des éléments équarris avec des faces de parement taillées disposés en panneresses ; cailloux de calage bruts de ramassage ; joints épais. Sur la taille du parement et du piédroit, voir § 9.3.1. 52 - Fondation - larg. : 53-59 cm ; haut. : 150-200 cm ; calcaire tendre : 90 % ; calcaire dur : 10 % ; inclusions : galets ; liant : terre franche contenant de petits graviers. Eléments bruts provenant du ramassage de surface, formant un appareil incertain et fruste à base de pan eres es couchées liées par des joints très épais (3-7 cm). Elévation - larg. : 53-59 cm ; hauteur : 2 assises. Appareil difficile à qualifier mais incertain. L'arasement, qui montre des dalles panneresses et parpaignes dont le lit d'attente est aplani, a pu recevoir directement l'élévation en terre crue. Particularité: contre le mur a, grand parpaing (50 x 84 cm) débordant la largeur moyenne du mur en partie taillé sur place (voir § 9.3.2). Le piédroit, symétrique de celui du mur y, comporte également des dalles taillées et d'autres simplement équarries. 53 - A. Michelozzi, L'habitation protohistorique en Languedoc oriental, AJtAL.O., cah. 10, Caveirac, 1982, p. 70 et fig. 28 : un cas est connu au IVème s. à Roque de Viou (salle RF6). Trois cas sont signalés à Nages, sur l'oppidum des Castels, au 1er s. av. n. è., dans les salles AXni4, L4 et AXHI2-6. 54 - A savoir ceux recueillis dans les niveaux suivants : zone 10, c. 2, 2B, 3 et4 ; zone 11, c. 2 ; zone 121, c. 6 ; zone 122, c. 6, 7A, 8 ; zone 14, c. 3 ; zone 15, c.3, 7A-7F. 55 - L'abondance des fragments de tuile, parmi lesquels on identifie deux pâtes différentes, au sein des couches de démolition de la phase IB, montre l'emploi relativement courant désormais de ce matériau pour les couvertures des habitations. 56 - La description de cet enduit est due à Cl.-A. de Chazelles, qui en a assuré le démontage avec P. Poupet. Voir déjà Cl.-A. de Chazelles et P. Poupet, L'emploi delà terre crue dans l'habitat gallo-romain en milieu urbain : Nimes, dans RAN., 17, 1984, p. 94 et fig. 19. 57 - A savoir les couches suivantes : zone 10, c. IB et 1C ; zone 12, c. 3-4 et 5 A ; zone 13, c. 1 A et 4 ; zone 14, c. 2 et 2C ; zone 16, c. 3 ; zone 17, c. 3. 58 - Typologie de Chr. Goudineau, La céramique arétine lisse, fouilles de l'Ecole Française de Rome à Bolsena, dans M.E.FKA., suppl.6, Paris, 1968. 59 - J.-P. Morel, Céramique campanienne..., o. c, p. 237. 60 - A noter qu'un tesson de campanienne A (zone 12, c. 3-4) porte des traces de recollage antique : matière noire (poix ?) sur deux cassures. 61 - Probablement SMER. . . attesté ailleurs : voir M. Lejeune, Recueil des inscriptions gauloises, I, textes gallo-grecs, suppl. 45 à Gallia, Paris, 1985, n° 3 et 176 ; voir aussi les légendes monétaires de la basse vallée du Rhône : G. Gentric, La circulation monétaire dans la basse vallée du Rhône, He-Ier s. avJ -C, d'après les monnaies de Bollène, Vaucluse, A.RAL.O., cah. 9, Caveirac, 1981, p. 38. 62 - Sur le hiatus de l'occupation de l'oppidum à l'époque romaine, vo'uMarduell, p. 32 ; sur l'occupation du Vème s., voir Marduel II, p. 117. 63 - Développement peut-être en relation avec la fonction de port fluvial remplie par ce site : sur de possibles aménagements de quais à l'époque romaine au bord du Gardon, voir J.-Cl. Bessac et J. Pey, Blocs antiques découverts dans le lit du Gardon à Rémoulins, Gard, dans DAM., 5, 1982, p. 170-174. 64 - Ce procédé est attesté au Ilème Age du Fer sur le site de La Roque de Fabrègues (Vème-IIIème s., ainsi qu'à Nages du Illème au 1er s. av. n. è. Voir A. Michelozzi L' habitation protohistorique... , o. c, p. 48. 65 - M. Py, L'oppidum des Castels..., o. c, p. 159 ; L. Chabot, L'oppidum de La Cloche aux Pennes-Mirabeau (B.-du-Rh.), synthèse des travaux effectués de 1967 à 1982, dans RAN., 16, 1983, p. 39-80, en particulier p. 54 ; renseignement aimablement fourni par Ch. Lagrand pour Saint-Pierre-lès-Martigues. 66 - Ch. Lagrand, Un nouvel habitat de la période de colonisation grecque : Saint-Pierre-lès-Martigues, B.-d.-Rh., Vllème s. av. J.-C. 1er s. ap. J.-C, dans DAM., 2, 1979, p. 81-106, sp. p. 82 ; L. Chabot, /. c, p. 56 ; H. Rolland, Les fouilles de Glanum (Saint-Rémy-deProvence), suppl. 1 à Gallia, Paris, 1946, p. 128. 67 - R. Ginouvès et R. Martin, o. c, p. 95. 68 - Ainsi A. Michelozzi note dans cette région que "les dimensions des portes varient dans une même habitation et plus encore d"une habitation à l'autre" (A. Michelozzi, L' habitation protohistorique..., o. c, p. 67). 69 • Voir comparaisons, ci-dessus, note 52. A. Michelozzi (ibid., p. 70) pense que "la pose de seuils monolithes (dalles non taillées) ou bâtis doit être également rattachée au désir d"atténuer l'infiltration des eaux plutôt qu'àun quelconque système de fermeture; ces seuils, en effet, ne sont pas munis de crapaudine". 70 - Attestée sur de nombreux sites protohistorique, le procédé est illustré de manière particulièrement éloquente sur l'oppidum de Saint.- STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 79 Pierre-lès-Martigues (Ch. Lagrand, /. c, p. 84), ainsi que sur le site voisin de l'He à Martigues, qui a livré des images saisissantes de constructions en pierres édifiées à l'aplomb de murs en adobes partiellement arasés (J. Chausserie-Laprée, L. Domallain et N. Nin, Le quartier de l'Ile à Martigues, 6 armées de recherches archéologiques, Catalogue d'exposition, 1984, p. 32, fig. 105), mais il est intéressant d'en constater l'usage aux 1er et Ilème s. de n. è. dans le quartier bas d'Ambrussum (J.-L. Fiches et J.-Cl. Roux, Recherches archéologiques dans le quartier bas d'Ambrussum, Villetelle, Hérault, 1, La fouille de sauvetage en 1980, A.RAL.O., dossier 1, 1981, p. 35). 71 - Voir les premières conclusions livrées par P. Poupet dans Cl.-A. de Chazelles, J.-L. Fiches et P. Poupet, La Gaule méridionale, Architectures de terre et de bois, dans DA.F., 2, 1985, p. 6 1 -7 1 , spécialement p. 69, montrant que pour la confection de certains adobes, "ce sont (...) les argiles plaisanciennes qui ont été utilisées. Les affleurements les plus proches du site sont ceux de Meynes, à 6 km sur cette même rive droite (...) et de Fournès, à 4 km, sur T'autre rive, face au site". 72 - Voir à ce propos l'étude de 350 briques crues mises au jour à Nimes, Propriété Solignac, ainsi que les parallèles en contexte galloromain, dans Cl.-A. de Chazelles et P. Poupet, /. c, p. 86-87 et n. 77-78. A l'Age du Fer les adobes ont en général des épaisseurs situées dans les mêmes limites; voici quelques exemples contemporains de ceux du Marduel : 8-9 cm au Baou-Roux, 7 à 12 cm à Entremont, 9 cm à Martigues et 10 cm à La Cloche (Ph. Boissinot, La construction en terre au Ilème s. av. J.-C. sur l'oppidum du Baou-Roux (Bouc-BelAir, B.-du-Rh.), dans DAM., 7, 1984, p. 79-86, notamment p. 82 ; F. Benoitjnf. Archéol., dans Gallia, 16, 2, 1958, p. 414 ; F. Benoit, Résultats historiques des fouilles d' Entremont, dans Gallia, 26, 1, 1968, p. l-31,sp.p.l3 ; J. Chausserie-Laprée, L. Domallain et N. Nin, Le quartier de l'Ile à Martigues. . ./. c, p. 56 ; L. Chabot, L'oppidum de La Cloche. . ., l. c, p. 56). Toutefois plusieurs sites provençaux ont livré des briques plus massives : 15 cm. d'épaisseur à Teste-Nègre (L. Chabot, ibid.) et 15 à 18 cm à la Tête de l'Oste (A. Roth-Congès, L'oppidum de la Tête de l'Oste à Mimet, B.-du-Rh., premiers sondages stratigraphiques, 1978-1979, dansBAJ3., 5-6, 1980, p. 93-1 12, en particulier p. 105). 73 - Le problème de la présence, non systématique, d'éléments végétaux ou de particules rocheuses grossières utilisés comme liant dans les briques est également abordé dans Cl.-A. de Chazelles et P. Poupet, L'emploi de la terre crue. . ., l. c, p. 86. 74 - Renseignement de G. Congés ; cf. Cl.-A. de Chazelles, J.-L. Fiches et P. Poupet, La Gaule méridionale..., l. c, p. 71, n. 17. 75 - Nous remercions Ch. Lagrand, qui a eu l'amabilité de nous communiquer ces renseignements inédits. 76 - Les témoignages les plus anciens prennent place dans les contextes très hellénisés, voire helléniques, de Saint-Biaise au second quart ou au milieu du Vlème s. (P. Arcelin, Ch. Pradelle, J. et Y. Rigoir, Notes sur les structuresprimitives de V habitat protohistorique de SaintBiaise, Saint-Mitre-les-Remparts, B.-du-R., dans DAM., 6, 1983, p. 130-143, et notammentp. 139) et de LaMonédière au troisième quart du Vème s. av. n. è. (A. Nickels, Les maisons à abside d'époque grecque archaïque de La Monédière à Bessan, Hérault, dans Gallia, 34, 1976, p. 95-120, en particulier p. 105-106). 77 - Vitruve, Les dix livres d'architecture, trad. C. Perrault, Balland, 1979, p. 221. 78 - Cf. Cl. Raynaud, L'évolution de la maison en Languedoc oriental, une approche des processus de romanisation (50 av. -50 op. J.-C), Mémoire de maîtrise, Montpellier, 1980, dactyl., p. 54 et 65-66. 79 - Les sols en opus signinum qui, sur ces sites, commencent à remplacer les surfaces de terre battue dès le début du Ilème s., constituent une illustration d'autant plus intéressante qu'elle intervient très peu de temps après que les Romains ont eux-mêmes "introduit le mortier de chaux dans leur architecture, époque que l'on peut situer à la fin du JHème s. av. J.-C., sans toutefois parvenir à proposer de date précise" (J.-P. Adam, La construction romaine, matériaux et techniques, 1984, p. 82). Pour Olbia, aimable renseignement de M. Bats ; pour Lattes, fouilles récentes au lieu-dit Saint-Sauveur, campagnes 1984-1986. 80 - Notamment, en ce qui concerne la transition Bronze/Fer dans la Péninsule, voir A. Alvarez-Garcia et J. A. Bachiller, Urbanismo prerromano en Tierras de Caspe, dans Bajo Aragon, prehistoria, IV, 1982, p. 61-79, spécialement p. 69 ; pour la période ibérique, F. Burillo-Mozota, Elpoblado de época ibérica y yacimiento medieval : "Los Castellares" (Herrera de los Navarros), Zaragoza, 1983, signale p. 1 15 "la existencia de hasta cinco capas successivas de cal" sur les parois intérieures de l'habitat. 81 - Ainsi H. Bonet et I. Pastor, Técnicas constructivas y oraganizaciôn del habitat en elpoblado ibérico de Puntal dels Llops (Olocau, Valencia), dans Saguntum, 18, 1984, p. 163-187, sp. p. 168, indiquent que "a cal en sus formas mas habituales es conocida desde antiguo en la mayor parte de las çulturas lo que no es extrafio, pues la relativa facilitad de su obtenciôn sugiere su descubrimiento casual en toda cultura que dominase la obtenciôn de temperaturas del orden de 800° C, e incluso inferiores". Les auteurs rappellent (ibid., note 10) que la température nécessaire pour obtenir de la chaux est inférieure à celle produite dans une forge pour le travail du fer. 82 - M. Py, L'oppidum des Castels. . . , o. c, p. 90. 83 - J.-L. Fiches, Les maisons gallo-romaines d'Ambrussum (Villetelle, Hérault), la fouille du secteur IV, 1976-1980, dans DA.F., 5, 1986, p. 34; B. Dedet et J. Salles, Aux origines d'Alès, dans Bull. Ec. Ant. de Nimes, 16, 1981, p. 5-67, en particulier p. 58. 84 - L. Chabot, L'oppidum de La Cloche. . ., l. c, p. 57. 85 - R. Guéry, P. Pirazzoli et P. Trousset, Les carrières littorales de La Couronne, indice de variation des niveaux marins, dans Histoire et Archéologie, les Dossiers, 50, 1981, p. 18-27. 86 - J.-Cl. Bessac, Le rempart hellénistique de Saint-Biaise (Saint-Mitre-les-Remparts, B.-du-Rh.), technique de construction, dans DAM., 3, 1980, p. 140 et 141. 87 - Sur l'outillage nécessaire pour tailler ce type de pierre, cf. ibid., p. 137-139. 88 - Ibid., p. 144, fig. 5, n° 6 et p. 156. 89 - Ibid., p. 150. Cette technique est également très courante dans les constructions hellénistiques de Glanum à Saint-Rémy- deProvence et de Marseille. 90 - Les joints latéraux biais sont également caractéristiques des constructions hellénistiques : cf. iibid., p. 146, fig. 7. 91 - Ibid., p. 138, fig. I, n° 5 et p. 139. J.-Cl. Bessac, L'outillage traditionnel du tailleur de pierre de l'Antiquité à nosjour , suppl. 14 à la RAN., 1986. 92 - Exemples : petit temple hellénistique à l'est des temples géminés de Glanum, temple de Zeus à Stratos ; cf. R. Martin, Manuel d' architecture grecque, I, Paris, 1965, pi. XXXI, fig. 2. 80 M. PY, D. LEBEAUPIN et coll. 93 - Le tailleur de pierre a ébauché la taille avec le tranchant étroit et terminé celle-ci avec le côté large. Il s'agit d'un marteau taillant du même type que celui présenté dans l'étude du rempart de Saint-Biaise ; voir J.-Cl. Bessac, L'outillage traditionnel. . ., o. c, fig. I, n° 5b. 94 - L'usage d'un débit à la masse ou plus généralement de toute autre technique de clivage a été probablement très limité. 95 - Citons la tour à parement hellénistique de Mauressip (Saint-Côme, Gard) : B. Dedet et M. Py, Introduction à l'étude de la Protohistoire en Languedoc oriental, AJIAL.O., cah. 5, Caveirac, 1976, p. 118-119 ; et des témoins très fragmentaires à Ambrussum : J.-Cl. Bessac et J.-L. Fiches, Etude des matériaux en pierre découverts à Ambrussum, Villetelle, Hérault, dans Archéologie en Languedoc, 2, 1979, p. 131. 96 - 1. G. Fazekas et F. Kosa, Forensic fetal Osteology, Akademiai Kiado Budapest, 1978, 414 p., 89 fig., 207 tableaux. B. S. Kraus et R. E. Jordan, The Human Dentition before Birth, Lea et Febiger, Philadelphie, 1965, 218 p., 128 fig. G. Olivier, Pratique anthropologique, Vigot, Paris, 1960, 299 p., 79 fig. G. Olivier et H. Pineau, Nouvelles déterminations de la taille fœtale d'après les longueurs diaphysaires des os longs, dans Annales de Médecine Légale, 1960, 40, p. 141-144.